Un chercheur et un avocat célèbres graciés en Egypte

Le chercheur égyptien Patrick Zaki (Photo, AFP).
Le chercheur égyptien Patrick Zaki (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Un chercheur et un avocat célèbres graciés en Egypte

  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accordé mercredi une grâce au chercheur Patrick Zaki et à Mohamed al-Baqer
  • Zaki, 32 ans, a été condamné à trois ans de prison pour «fausses informations», puis incarcéré

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accordé mercredi une grâce au chercheur Patrick Zaki et à Mohamed al-Baqer, l'avocat du détenu politique le plus célèbre du pays, au lendemain d'une levée de boucliers, notamment à l'étranger.

Mardi, deux mois et demi après l'ouverture d'un "dialogue national" censé redonner de la voix à une opposition laminée par dix années de répression, M. Zaki, 32 ans, a été condamné à trois ans de prison pour "fausses informations", puis incarcéré.

Après 22 mois de détention préventive, il s'était présenté libre devant une cour d'exception qui le jugeait pour la parution en ligne d'un article en 2019 dénonçant des "violations" des droits des Coptes, la plus importante minorité chrétienne du Moyen-Orient, représentant 10 à 15% des 105 millions d'Egyptiens.

Etudiant à l'Université de Bologne, en Italie, ce Copte égyptien est également chargé des questions de genre au sein de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), une ONG des droits humains en Egypte.

Hossam Bahgat, fondateur de l'EIPR, a salué la grâce, annoncée par le quotidien d'Etat al-Ahram, et appelé "à la libération immédiate des milliers d'autres personnes détenues (...) pour des raisons politiques".

"Mohamed al-Baqer et Patrick Zaki n'auraient jamais dû passer un seul jour en prison pour leur travail en faveur des droits humains", a-t-il dit.

Des grâces présidentielles ont également été accordées à d'autres prisonniers, selon al-Ahram, qui n'a pas donné de noms.

«Dialogue national»

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a salué la libération de Patrick Zaki et annoncé qu'il serait "de retour demain en Italie", dans un message vidéo.

La condamnation du chercheur avait suscité l'ire de Washington, du Commissariat des droits de l'Homme de l'ONU et de dizaines d'ONG.

De nombreuses voix en Egypte s'étaient aussi élevées. Plusieurs avocats des droits humains et cadres de partis libéraux s'étaient notamment retirés du "dialogue national" en signe de protestation.

Mardi soir, le coordinateur du "dialogue national", Diaa Rashwan, chef des services de communication de l'Etat, avait à son tour lancé un appel à la "libération immédiate" de Patrick Zaki pour montrer "l'engagement continu du président" à "un climat positif pour le succès" de cette initiative.

Il y a plusieurs semaines, il avait déjà plaidé pour la libération de Mohamed al-Baqer, condamné à quatre ans d'emprisonnement, lui aussi pour "fausses nouvelles".

Cet avocat de 42 ans avait été arrêté en 2019 alors qu'il assistait à l'interrogatoire de son client Alaa Abdel Fattah, blogueur prodémocratie et icône de la "révolution" de 2011, toujours détenu malgré une grève de la faim lors de la COP27 organisée par l'Egypte en novembre.

Depuis des années, le nom de ce détenu figure en tête de liste des libérations réclamées par les défenseurs des droits humains à travers le monde.

En avril, l'épouse de Me Baqer, Neamatallah Hisham, avait été placée brièvement en détention pour avoir affirmé en ligne que son mari avait été maltraité en prison, selon des défenseurs des droits humains.

Mercredi soir, elle a écrit sur Facebook: "Baqer sortira demain, le jour de son anniversaire".

«Terrorisme»

Patrick Zaki, arrêté en février 2020 pour "terrorisme" à son retour d'Italie, a été, lui, "frappé et torturé à l'électricité", assurent ses défenseurs.

Sous l'autocrate Hosni Moubarak (1981-2011), les libertés étaient restreintes pour les intellectuels, mais elles ont encore été réduites après l'arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2014.

Depuis cette année-là, les autorités mènent une impitoyable répression contre les universitaires, mais aussi les journalistes, artistes, avocats, syndicalistes et militants politiques.

Après plusieurs années de sommeil, le pouvoir a réactivé mi-2022 en grandes pompes son comité des grâces présidentielles.

Côté face, il a fait libérer près d'un millier de prisonniers, répètent à l'envi les responsables. Mais, côté pile, dénoncent les ONG, presque "trois fois plus (de personnes) ont été arrêtées dans le même temps".

Les défenseurs des droits humains dénoncent un climat de répression où l'accusation de "fausses informations" ou de "terrorisme" peut être utilisée contre des opposants comme des citoyens ayant dénoncé la situation politique ou économique sur les réseaux sociaux.

Les autorités, elles, refusent de donner le nombre de personnes incarcérées dans le pays, tout en inaugurant régulièrement de nouvelles prisons.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".