Remaniement: derniers ajustements, suspense prolongé jusqu'à jeudi

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron était attendu dans la soirée chez le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, qui reçoit les parlementaires de la majorité pour le traditionnel apéritif de fin de session. (AFP).
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron était attendu dans la soirée chez le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, qui reçoit les parlementaires de la majorité pour le traditionnel apéritif de fin de session. (AFP).
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Publié le Mercredi 19 juillet 2023

Remaniement: derniers ajustements, suspense prolongé jusqu'à jeudi

  • Selon des sources du camp présidentiel, l'annonce du nouveau casting, un temps espérée mercredi soir, aura finalement lieu jeudi
  • A l'Elysée, où tout se joue, rien ne filtre. Les réunions se sont enchaînées mercredi, sur la politique nucléaire le matin, la préparation des JO l'après-midi

PARIS : Encore une nuit de suspense: le remaniement du gouvernement d'Elisabeth Borne est désormais attendu pour jeudi, le temps que le couple exécutif procède aux derniers "ajustements", avec Gabriel Attal pressenti à l'Education.

Selon des sources du camp présidentiel, l'annonce du nouveau casting, un temps espérée mercredi soir, aura finalement lieu jeudi.

A l'Elysée, où tout se joue, rien ne filtre. Les réunions se sont enchaînées mercredi, sur la politique nucléaire le matin, la préparation des JO l'après-midi.

Seul indice notable, la Première ministre s'est attardée après la deuxième réunion. Avec sans doute des réglages à arbitrer pour peaufiner la liste des ministres.

Ces tergiversations donnent l'image d'un "bras de fer" entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne "autour d'un remaniement qui n'était pas censé en être un", puisque le président espérait initialement minimiser cette séquence, commente un cadre macroniste.

Le chef de l'Etat était attendu dans la soirée chez le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, qui reçoit les parlementaires de la majorité pour le traditionnel apéritif de fin de session.

Un rendez-vous qui s'annonce tout aussi "baroque" que le dîner mardi à l'Elysée avec l'ensemble des membres du gouvernement, l'avenir d'une partie des convives étant toujours en suspens, à commencer par celui de Franck Riester.

Attal à l'Education ?

En attendant, les ministres restent sur le qui-vive, à l'affût du moindre signal. Le sort de plusieurs d'entre eux, dont Pap Ndiaye, qui n'a jamais vraiment "imprimé" politiquement à l'Education nationale, semble scellé.

Le ministre du Budget Gabriel Attal, 34 ans, étoile montante de la Macronie, semblait tenir la corde pour lui succéder. "Avec la crise des banlieues, il y a un besoin de retour de l’autorité, de l’ordre à l’école qu'il peut incarner", estime un conseiller.

A la Santé, le devenir de François Braun, autre ministre issu de la société civile jugé trop peu politique, ne semblait pas tranché. Il a en tout cas quitté l'Elysée tout sourire après la réunion sur les JO.

Quant au porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, il pourrait sauver son poste, alors que les noms des députées Renaissance Maud Bregeon ou Prisca Thevenot circulaient avec insistance pour lui succéder.

La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire Marlène Schiappa est en revanche, de l'avis de tous, sur le départ après avoir été épinglée pour sa gestion du Fonds Marianne.

Tout comme le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe. Il pourrait, selon des sources du camp présidentiel, être remplacé par la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, à moins que le poste ne revienne in fine à la députée du parti présidentiel Astrid Panosyan-Bouvet.

Une seule certitude, selon plusieurs conseillers ministériels, "le président ne veut pas d’un gros remaniement, la Première ministre pousse pour". Au final, "cinq ou six" ministères sont concernés, croit savoir un conseiller de la majorité, quand d'autres en évoquent une dizaine.

Rien ne change

Des "ajustements" d'envergure risqueraient de passer inaperçus en plein milieu des vacances, soulignent certains, pour qui la manoeuvre a surtout pour but de faire sortir des ministres jugés trop faibles.

La cheffe du gouvernement espère de son côté reprendre de la hauteur, après la crise des retraites et les émeutes urbaines, avec une équipe plus à l'offensive et bien identifiée.

Pour l'opposition, le combat reste le même. Le maintien d'Elisabeth Borne, "c'est un signal que rien ne va changer", martèle la cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen.

"On va se retrouver avec un gouvernement dans lequel les ministres jouent à la chaise musicale les uns avec les autres et des gens complètement inconnus", assène son homologue côté LFI, Mathilde Panot.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui semblait tenir la corde pour Matignon avant que le chef de l'Etat ne confirme Elisabeth Borne, pourrait de son côté prendre le titre de ministre d'Etat, une marque de plus de son poids grandissant au sein de l'exécutif.

Pour la cheffe des députés Renaissance Aurore Bergé, Elisabeth Borne, qui a enchaîné les épreuves du feu depuis son arrivée à Matignon en mai 2022, a en tout cas "gagné le respect" de son camp par sa "force de caractère" et de "travail".

Pour 56% des Français toutefois, elle reste une mauvaise Première ministre, même si son image s'améliore légèrement depuis le début de l'année, d'après un sondage ELABE/BFMTV publié mercredi. Plus de 8 Français sur 10 estiment qu'Emmanuel Macron a "raté" ses "100 jours" décrétés mi-avril après la réforme des retraites.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.