Quand les pays du Golfe font face à des températures extrêmes

Des températures caniculaires ont été enregistrées au Moyen-Orient pendant deux jours consécutifs, oscillant entre 45 et 49 °C en ce mois de juillet. Elles devraient atteindre 50 °C au cœur de l’été. (AFP)
Des températures caniculaires ont été enregistrées au Moyen-Orient pendant deux jours consécutifs, oscillant entre 45 et 49 °C en ce mois de juillet. Elles devraient atteindre 50 °C au cœur de l’été. (AFP)
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Publié le Mercredi 19 juillet 2023

Quand les pays du Golfe font face à des températures extrêmes

  • Aux Émirats arabes unis, Abu Dhabi a enregistré une température de 50,1 °C dans la région d’Al-Dhafra (ouest du pays) pendant deux jours consécutifs
  • Les conditions météorologiques devraient s’aggraver en raison du réchauffement climatique, provoquant des effets potentiellement irréversibles tels que l’insécurité alimentaire, la perturbation de l’agriculture et les pénuries d’eau

DUBAÏ: Les pays du monde entier sont une fois de plus en proie à des températures record en raison de la vague de chaleur estivale intense qui oblige les gouvernements du Moyen-Orient, d’Europe et des Amériques à émettre des avertissements sanitaires et à conseiller aux gens de rester chez eux, bien hydratés.

Plusieurs études récentes, dont un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), avertissent qu’il y a 66% de risques que la température mondiale dépasse le seuil d’1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels pendant au moins un an, entre 2023 et 2027.

«Il s’agit d’un marqueur important, car il représente la limite supérieure fixée par l’Accord de Paris pour éviter des changements catastrophiques dans les écosystèmes de notre planète», déclare Zoltan Rendes, directeur marketing de SunMoney Solar Group et ambassadeur du Pacte climatique européen de l’Union européenne (UE), dans un entretien accordé à Arab News.

Les scientifiques mettent en garde contre la possibilité que la planète ait déjà dépassé un seuil critique en matière de changement climatique. Des rapports font état de températures océaniques record, ce qui place le monde dans un «territoire inconnu» avec des conséquences graves pour la vie marine et les schémas météorologiques mondiaux au cours de la prochaine décennie.

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En proie à des températures extrêmes, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Moyen-Orient considèrent l'accent mondial mis sur la durabilité comme une possibilité de diversifier leurs économies et d’adopter de nouvelles technologies et expertises. (AFP)

«Ces développements mettent en lumière l’urgence de lutter contre le changement climatique, ainsi que le rôle essentiel de la science et de la technologie dans la recherche de solutions», déclare M. Rendes.

Le rapport indique que même si un dépassement du seuil d’1,5 °C au cours des cinq prochaines années pourrait n’être que temporaire, il y a 98% de risques qu’au moins une des cinq prochaines années – et la période de cinq ans dans son ensemble – soit la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle de la planète.

Pour ce seul été, des vagues de chaleur meurtrières en Europe ont contraint les autorités italiennes à placer seize villes en alerte rouge. Dans le même temps, les températures au sol en Espagne ont dépassé les 60 °C, laissant présager une saison estivale encore plus chaude que l’an dernier.

Des températures de plus de 50 °C aux États-Unis signifient qu’un tiers des Américains vivent sous le coup d’avis sanitaires et des records de température devraient être battus dans pas moins de trente-huit villes du pays au cours des prochains mois.

Des températures caniculaires ont également été signalées en Asie et au Moyen-Orient. La Chine, à titre d’exemple, a enregistré sa température la plus chaude à ce jour alors que le thermomètre a dépassé 52 °C au Xinjiang, battant le précédent record de 50,3 °C. Aux Émirats arabes unis (EAU), Abu Dhabi a enregistré une température de 50,1 °C dans la région d’Al-Dhafra (ouest du pays) pendant deux jours consécutifs.

D’autres pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont Oman et le Koweït, ont également enregistré des températures oscillant entre 45 et 49 °C ce mois-ci. Elles devraient atteindre la barre des 50 °C à un moment donné au cours de l'été.

Les changements trop évidents dans les conditions météorologiques mondiales, en particulier pendant les mois d’été, ne sont qu’une autre preuve que le monde est en retard sur ses engagements de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030, et d’atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2050.

Qu’adviendra-t-il donc des pays ayant des climats déjà plus chauds que la plupart? Et que deviendra le monde si le dépassement du seuil d’1,5 °C n’est pas temporaire?

Ces questions seront abordées lors de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP28) et du premier bilan mondial de l’Accord de Paris, qui aura lieu à Dubaï à partir du 30 novembre. Plus de quatre-vingt mille représentants et cent quarante chefs d’État et de gouvernement devraient y assister.

Cette conférence vise à accélérer la transition vers un modèle économique durable à faible émission de carbone et à forte croissance grâce à des actions spécifiques axées sur quatre changements de paradigme, soutient Philipp Rosenthal, directeur associé de l’équipe chargée du changement climatique, carbone et déchets au cabinet de conseil Williams Sale Partnership du Moyen-Orient. Il s’agit notamment d’accélérer la transition énergétique, de transformer le financement de la lutte contre le changement climatique, de donner la priorité à la nature et aux populations dans l’action climatique et de se mobiliser pour un sommet inclusif.

«L’objectif est de favoriser un vaste potentiel économique tout en répondant au besoin urgent de réduction des émissions et en respectant les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris», déclare M. Rosenthal à Arab News.

En outre, le résultat du bilan mondial, décrit comme «un tournant décisif pour l’action climatique», sera l’occasion d’unir les efforts mondiaux et de mettre le monde sur la voie d’un avenir plus durable.

«De plus en plus de pays, de régions, de villes et d’entreprises ont établi des objectifs de neutralité carbone et les solutions zéro carbone deviennent compétitives dans des secteurs économiques représentant 25% des émissions», précise Philipp Rosenthal.

Cette tendance est plus perceptible dans les secteurs de l’énergie et des transports et elle a généré de nombreuses nouvelles possibilités commerciales pour les pionniers, souligne-t-il, ajoutant que d’ici à 2030, les solutions zéro carbone pourraient être compétitives dans des secteurs représentant plus de 70% des émissions mondiales.

Les pays du monde entier ont également considéré l’accent mondial mis sur la durabilité comme une possibilité de diversifier leur économie et d’adopter de nouvelles technologies et expertises. Les pays du Golfe, notamment les EAU et l’Arabie saoudite, en sont deux solides exemples.

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«Les EAU ont réussi à diversifier leur économie. En 1971, le secteur pétrolier contribuait à hauteur de 90% au produit intérieur brut (PIB) du pays et, aujourd’hui, ce chiffre a considérablement diminué pour atteindre 28%», déclare Rory McCarthy, directeur de l’exploitation et associé chez Yellow Door Energy, à Arab News.

Il affirme qu’en plus de l’ambitieuse stratégie énergétique 2050 des EAU, le pays a énormément investi dans l’énergie solaire et il abrite désormais plusieurs des plus grands parcs solaires du monde, notamment le parc d’énergie solaire Mohammed ben Rachid al-Maktoum à Dubaï et les centrales solaires Al-Dhafra et Noor à Abu Dhabi.

«L’Arabie saoudite a programmé l’Initiative verte saoudienne, qui fait partie du projet Vision 2030, et dont les objectifs sont de réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d’ici à 2030, d’atteindre 50% de production d’énergie propre d’ici à 2030 et de planter dix milliards d’arbres (ainsi que quarante milliards d’arbres à travers le Moyen-Orient)», déclare M. McCarthy.

De plus, en menant à bien l’initiative Vision 2030, le Royaume vise à réduire sa dépendance au pétrole, à diversifier son économie et à développer les secteurs des services publics comme la santé, l’éducation, les infrastructures, les loisirs et le tourisme.

Dans l’ensemble, les pays du Golfe investissent massivement dans des projets d’énergie renouvelable, tous axés sur la durabilité et, plus spécifiquement, sur la production et l’utilisation d’hydrogène vert.

 

EN CHIFFRES

66% – Risque que les températures mondiales dépassent le seuil d’1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels pendant au moins un an, entre 2023 et 2027.

98% – Risque qu’au moins une des cinq prochaines années – et la période de cinq ans dans son ensemble – soit la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle de la planète.

(Source: OMM)

 

«Ces initiatives représentent un changement significatif dans les politiques énergétiques de la région», insiste Zoltan Rendes.

«Alors que ces pays ont toujours été associés à des niveaux élevés de production d’hydrocarbures, leurs efforts de transition vers des sources d’énergie renouvelables démontrent une prise de conscience croissante de la nécessité de lutter contre le changement climatique.»

Néanmoins, l’ampleur du défi est énorme, explique M. Rendes, et le succès de ces efforts dépendra d’une série de facteurs, notamment des progrès technologiques, des considérations économiques et de la volonté politique. Après tout, les enjeux sont importants et les conséquences du réchauffement climatique peuvent être préjudiciables pour le monde entier.

«Si le seuil climatique d’1,5 °C est dépassé, le niveau de la mer continuera à s’élever, entraînant une augmentation de l’érosion et des inondations côtières», avertit M. Rosenthal.

«Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les ouragans, les sécheresses et les vagues de chaleur, deviendront plus fréquents et plus graves. Ils auront une incidence sur l’agriculture, les ressources en eau et la santé humaine.»

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Un garçon transporte un bloc de glace pendant une vague de chaleur à Damas, en Syrie. (Reuters)

Des écosystèmes entiers pourraient subir des perturbations importantes, entraînant la perte, voire l’effondrement de la biodiversité. En outre, il pourrait y avoir un risque plus élevé de points de basculement irréversibles, comme la fonte des principales calottes glaciaires et la libération de grandes quantités de gaz à effet de serre lors du dégel du pergélisol.

«Les effets seraient profonds et ils auraient des conséquences considérables sur les sociétés humaines et le monde naturel», souligne Philipp Rosenthal.

L’Organisation des nations unies (ONU) a lancé un nouvel avertissement concernant la probabilité croissante que le phénomène météorologique El Niño se produise dans les mois à venir, entraînant des températures mondiales plus élevées et de nouveaux records de chaleur, alors que l’année 2023 marque la fin d’une série inhabituelle de trois années consécutives de La Niña.

Les phénomènes El Niño et La Niña, qui résultent des variations de la force du vent et des températures océaniques dans l’océan Pacifique, provoquent des modèles climatiques distinctifs. Alors que les épisodes El Niño libèrent de la chaleur de l’océan et ajoutent jusqu’à 0,2 °C aux températures mondiales en surface, les épisodes La Niña contribuent à une absorption accrue de chaleur par l’océan, indique M. Rosenthal.

En conséquence, le cycle El Niño-La Niña a des effets importants sur un certain nombre de régions, en particulier sous les tropiques, provoquant des vagues de chaleur, des sécheresses, des inondations et des incendies de forêt.

«L’incidence du changement climatique et des épisodes El Niño sur le Moyen-Orient, en particulier les pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, les EAU et le Qatar, fait l’objet d’études intensives», poursuit Zoltan Rendes.

Bien qu’El Niño soit un phénomène climatique naturel qui se produit de manière irrégulière tous les deux à sept ans et contribue à l’augmentation de la température mondiale, des recherches sont en cours pour tenter de comprendre si le changement climatique pourrait influencer sa fréquence ou son intensité.

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Les scientifiques préviennent que la planète pourrait déjà avoir franchi un seuil critique en matière de changement climatique. (Reuters)

De même, dans une région déjà connue pour sa chaleur et son aridité extrêmes, des recherches supplémentaires sont également nécessaires pour bien comprendre les effets spécifiques d’El Niño.

Ce qui est certain, c’est que les conditions météorologiques devraient s’aggraver en raison du réchauffement climatique, provoquant des effets potentiellement irréversibles tels que l’insécurité alimentaire, la perturbation de l’agriculture, les pénuries d’eau et les risques pour la santé humaine, ajoute M. Rendes.

«Bien que ces répercussions brossent un tableau sombre, il est important de noter que les efforts pour atténuer le changement climatique et s’adapter à ses effets peuvent aider à réduire ces risques», précise-t-il.

«Cependant, le temps presse et une action décisive est plus que jamais nécessaire.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président Ahmad al-Chareh discute de la relance économique de la Syrie avec des ministres saoudiens

Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
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  • Al-Chareh prendra la parole lors de la neuvième conférence de l’Initiative pour l’investissement futur à Riyad
  • Il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et le ministre de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef

LONDRES : Le président de la République arabe syrienne, Ahmad al-Chareh, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, ont examiné les moyens de renforcer et de développer la coopération dans divers domaines lors d’une rencontre à Riyad.

Al-Chareh est arrivé mardi en Arabie saoudite pour participer à la neuvième édition de la conférence de l’Initiative pour l’investissement futur (FII), qui se tient jusqu’à jeudi et réunit dirigeants et ministres du monde entier.

Les deux parties ont également évoqué les opportunités de coopération économique dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des infrastructures et de la technologie, alors que la Syrie aspire à atteindre une stabilité économique, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Shaïbani, ainsi que le Dr Mousaed ben Mohammed Al-Aiban, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres, ont assisté à la réunion.

Lors d’une autre rencontre, Al-Chareh a discuté avec le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef, des différents aspects de la coopération sécuritaire, économique, ainsi que du développement régional et international.

Il s’est également entretenu avec le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, accompagné d’Al-Shaïbani et du ministre syrien de l’Économie, Mohammad Nidal Al-Shaar, au sujet des partenariats en matière d’investissement, de développement et de reconstruction, ainsi que des efforts visant à soutenir la reprise économique de la Syrie.

Al-Chareh doit prendre la parole lors de la conférence FII9 et rencontrer des représentants de sociétés internationales d’investissement pour discuter de la coopération et de la croissance économique régionale.

Selon l’Agence arabe syrienne d’information (SANA), la visite officielle comprend également des entretiens avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

Lancée en 2017, la FII — souvent surnommée « Davos du désert » — est devenue une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de présenter sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition de cette année, qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des tendances qui façonnent l’économie mondiale et explorer les partenariats dans les secteurs émergents.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le pape priera au port de Beyrouth au cours de son premier voyage

Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le pape Léon XIV effectuera son premier voyage à l’étranger depuis son élection en mai, visitant la Turquie pour le 1.700e anniversaire du Concile de Nicée et le Liban, où il priera sur le site de l’explosion du port de Beyrouth de 2020
  • Lors de ce voyage, il rencontrera des dirigeants politiques et religieux, célébrera des messes publiques et œcuméniques, et rendra hommage aux victimes et aux figures saintes du Liban

Cité du Vatican, Saint-Siège: Le pape Léon XIV priera sur le site de l'explosion il y a cinq ans au port de Beyrouth, après une rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un voyage en Turquie et au Liban en novembre, a annoncé le Vatican lundi.

Ce sera le premier voyage à l'étranger du pape américain depuis qu'il est devenu chef des 1,4 milliard de catholiques en mai, après le décès du pape argentin François.

Le voyage de Léon débutera en Turquie, à l'occasion du 1.700e anniversaire du Concile de Nicée.

Le pape arrivera le 27 novembre à Ankara, où il rencontrera Recep Tayyip Erdogan ainsi qu'un groupe de responsables, d'organisations de la société civile et de diplomates, avant de se rendre à Istanbul.

Le 28 novembre, il effectuera une excursion d'une journée à Iznik, la ville actuelle où se trouvait Nicée, pour diriger une prière œcuménique.

En l'an 325, le premier concile œcuménique de l'histoire du christianisme avait rassemblé 300 évêques de l'Empire romain et établi des bases doctrinales toujours reconnues par de nombreuses confessions chrétiennes.

Le lendemain, le pape visitera la célèbre Mosquée Bleue d'Istanbul et rencontrera le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier, avant de célébrer une messe publique.

Le pape Léon se rendra à Beyrouth le 30 novembre, où il rencontrera le président libanais, Joseph Aoun, et le Premier ministre, Nawaf Salam.

Il se rendra le 1er décembre sur la tombe du saint patron du Liban, Saint Charbel Makhlouf, au monastère Saint Maron d’Annaya, au nord de Beyrouth.

Dans ce qui sera probablement un moment chargé d'émotion, il tiendra le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion au port de Beyrouth en 2020, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une grande partie de la capitale libanaise. Il célébrera également une messe publique.

Le dernier pape à avoir visité le Liban était Benoît XVI en 2012, tandis que la dernière visite papale en Turquie remonte à 2014, lorsque François s'était rendu à Ankara et Istanbul.

Ce déplacement devait initialement être effectué fin mai par le pape François, mort le 21 avril à 88 ans.


Le Kosovo explore une nouvelle ère tech aux côtés de l’Arabie saoudite, selon Vjosa Osmani

La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
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La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
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  • Osmani exprime sa gratitude pour le soutien historique du Royaume au Kosovo et appelle à des échanges culturels, éducatifs et jeunesse plus approfondis
  • Lors d’une intervention à Riyad avant le FII, Osmani appelle à une coopération élargie dans la tech, l’investissement et l’innovation numérique pour le DAK 2030

RIYAD : Le Kosovo et l’Arabie saoudite peuvent s’appuyer sur leurs solides bases d’amitié grâce à une coopération émergente dans la technologie et l’innovation, a déclaré la présidente Vjosa Osmani à Arab News, lors d’une visite à Riyad pour la 9ᵉ édition du Future Investment Initiative (FII).

Alors que des dirigeants mondiaux, entrepreneurs et investisseurs se réunissent cette semaine dans la capitale saoudienne pour le FII — surnommé le « Davos du désert » — Osmani a affirmé que l’événement « ouvrira de nouveaux chapitres de coopération » entre les deux nations.

La participation du Kosovo représente une opportunité précieuse de créer des liens commerciaux, d’attirer des investissements et d’échanger des expertises avec le Royaume, qu’elle décrit comme « l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’intelligence artificielle ».

« Nous nous sentons très privilégiés par les relations bilatérales que nous entretenons avec l’Arabie saoudite », a déclaré Osmani.

« C’est l’un des pays qui a soutenu le peuple du Kosovo dans les heures les plus sombres de notre histoire, mais qui est également resté à nos côtés à chaque étape de notre progression en tant que pays vivant désormais dans la liberté, l’indépendance et la prospérité. »

L’Arabie saoudite fut l’une des premières nations à reconnaître l’indépendance du Kosovo en 2008, suite à l’intervention de l’OTAN en 1999 et à une période d’administration de l’ONU — un geste toujours profondément significatif pour Pristina.

« Au fil des années, nous avons développé d’excellentes relations, car l’Arabie saoudite fut l’un des premiers pays à reconnaître notre indépendance, notre lutte pour la liberté et à nous soutenir », a-t-elle précisé.

« Je crois que cette visite ne fera qu’ouvrir de nouveaux chapitres de coopération et, espérons-le, porter cette relation entre nos deux pays vers de nouveaux sommets. »

Le FII, maintenant à sa neuvième année, est devenu l’un des rassemblements mondiaux les plus influents pour l’investissement et l’innovation. Osmani a déclaré que la participation du Kosovo parmi les nations présentes constitue un honneur et une reconnaissance du potentiel du pays dans l’économie numérique.

« Il y a un potentiel énorme que nous pouvons percevoir ici au FII », a-t-elle expliqué. « Bien qu’il s’agisse d’un forum relativement jeune comparé à tant d’autres, il a su attirer des milliers de représentants, qu’ils soient politiques ou économiques.

« Et je pense que ce mélange permet également à nous, en tant que dirigeants politiques, d’apprendre beaucoup du monde des affaires sur la manière de renforcer nos relations et de garantir que les relations politiques et économiques profitent aux populations que nous représentons.

« D’après ce que nous avons vu, le FII est un lieu où les relations ne s’arrêtent pas à la fin du forum mais se poursuivent juste après, avec de nombreux contrats signés, de nombreux accords négociés et de nombreuses relations politiques renforcées. »

Le Kosovo, jeune république comptant l’une des populations les plus connectées d’Europe, a lancé l’ambitieux programme « Digital Agenda Kosovo 2030 » (DAK 2030) pour devenir une « société gigabit » reposant sur la connectivité 5G, la gouvernance électronique et l’innovation en intelligence artificielle.

Osmani estime que le partenariat avec l’Arabie saoudite — qui elle-même développe son agenda numérique et IA dans le cadre de Vision 2030 — peut être transformateur.

« Nous voyons que l’Arabie saoudite devient l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’IA en particulier », a-t-elle déclaré.

« Étant donné que le Kosovo est leader dans notre région pour la deuxième année consécutive, pays avec le taux de compétitivité IT le plus élevé et une population jeune, connectée et innovante… nous croyons fortement au potentiel énorme d’attirer des investissements directs étrangers dans ce domaine vers le Kosovo. »

Elle a ajouté : « Pour de nombreux représentants ici, qu’ils soient politiques ou économiques, le Kosovo peut être une destination attractive pour l’investissement ou la coopération avec nos entreprises locales.

« Nous croyons fermement que le développement de la technologie et de l’IA doit bénéficier à l’humanité — rendre la croissance économique plus durable, trouver des remèdes à de nombreuses maladies, garantir la qualité de l’éducation et de la santé. »

Osmani a également souligné le soutien de longue date de l’Arabie saoudite à la population majoritairement musulmane du Kosovo, notant que chaque année environ 1 500 Kosovars effectuent le pèlerinage à La Mecque et Médine.

« Nous sommes reconnaissants envers l’Arabie saoudite pour leur coopération à cet égard », a-t-elle dit. « Les Kosovars ont toujours vécu une expérience très enrichissante et spirituelle ici.

« C’est un domaine dans lequel le chef de la communauté islamique, notre mufti M. Ternava, a très bien coopéré avec l’Arabie saoudite et avec votre ministère du Hajj.

« Nous avons eu des visites de l’Arabie saoudite pour discuter de la manière de renforcer cette coopération. Nous sommes très reconnaissants de leur soutien et espérons pouvoir l’amplifier à l’avenir. »

Osmani a salué le « rôle croissant de l’Arabie saoudite pour la paix et la stabilité, non seulement dans la région mais dans le monde », en référence aux efforts de médiation du Royaume concernant Israël-Palestine, Russie-Ukraine et d’autres conflits.

Elle a précisé que le Kosovo soutient le leadership du Royaume « pour s’assurer qu’il non seulement intervient à l’échelle mondiale mais réussisse, car garantir la paix dans le monde est l’une des missions les plus nobles ».

Pour Osmani, paix et stabilité ne sont pas des idéaux abstraits mais des réalités vécues, ancrées dans l’histoire douloureuse du Kosovo.

« Je crois que ces efforts de médiation fonctionnent », a-t-elle affirmé. « Pour certains, la paix est écrite sur le papier ; pour nous, c’est notre vie.

« Nous avons grandi en enfants de guerre. Nous avons subi une guerre génocidaire. Chaque génération, y compris celle de nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents, a traversé des guerres.

« Nos enfants sont la première génération dans l’histoire de notre nation à vivre en paix. Il n’y a rien de plus important que de s’assurer que chaque enfant de notre pays puisse s’endormir paisiblement, sans peur de la guerre. »

Elle a ajouté : « Nous serons toujours reconnaissants envers tous ceux dans le monde qui nous ont soutenus pour sauver nos vies, libérer notre pays et nous donner les moyens de reconstruire après la guerre.

« Aujourd’hui, nous sommes un pays rétabli, un pays en plein essor, économiquement prospère, sous la règle de droit et dans les relations internationales. »

Osmani a salué les « efforts et le leadership de Son Altesse Royale (le prince héritier Mohammed ben Salmane), en coopération avec le président des États-Unis et de nombreux dirigeants mondiaux », en référence au récent cessez-le-feu à Gaza.

Elle a déclaré que le Kosovo « soutient pleinement ces efforts, car nous comprenons combien la paix est précieuse et combien sont bénies les nations qui vivent en paix, car c’est la seule voie vers la prospérité ».

Au-delà de la politique et de l’investissement, Osmani a souligné l’importance du contact direct entre les peuples saoudien et kosovar — via l’éducation, la culture et les programmes jeunesse.

« Vous avez raison, les liens entre les peuples ont toujours été forts », a-t-elle affirmé. « Nous devons trouver de nouvelles façons pour que cette relation fleurisse davantage, que ce soit dans l’éducation, la culture ou d’autres domaines.

« Il y a une opportunité énorme, et c’est pourquoi je suis ici — pour nous assurer que nous élargissons ces opportunités. »

Elle a ajouté : « J’encouragerai notre jeune génération à visiter l’Arabie saoudite, et j’aimerais encourager les jeunes Saoudiens à venir au Kosovo. En se rencontrant, en partageant idées et expériences, c’est ainsi que se créent ces relations. »

Osmani a également lancé une invitation à la direction saoudienne : « Nous serions honorés si Son Altesse Royale visitait également la République du Kosovo à sa convenance, afin que le peuple du Kosovo puisse remercier l’ensemble des dirigeants et du peuple saoudien pour leur soutien. »

Pour Osmani, investir dans la jeunesse est essentiel pour maintenir la vitalité de cette relation.

« Pour que deux pays et deux peuples entretiennent d’excellentes relations, il faut toujours impliquer la jeune génération », a-t-elle précisé. « Ils ont le plus d’énergie et peuvent faire le meilleur travail pour renforcer ces liens entre les peuples. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com