Le gouvernement français remanié se retrouve en Conseil des ministres

Le nouveau ministre français de l'Éducation Gabriel Attal prononce un discours aux côtés de l'ancien ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse Pap Ndiaye (2e à gauche), de la ministre déléguée à l'Éducation nationale et à la Formation professionnelle Carole Grandjean (à gauche), de l'ancienne secrétaire d'État française à la Jeunesse Sarah El Hairy (2e à droite) et de la nouvelle ministre déléguée à la Jeunesse et au Service national universel (SNU) Prisca Thevenot (à droite) lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs au ministère de l'Éducation nationale à Paris, le 20 juillet 2023. (Photo Emmanuel DUNAND / AFP)
Le nouveau ministre français de l'Éducation Gabriel Attal prononce un discours aux côtés de l'ancien ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse Pap Ndiaye (2e à gauche), de la ministre déléguée à l'Éducation nationale et à la Formation professionnelle Carole Grandjean (à gauche), de l'ancienne secrétaire d'État française à la Jeunesse Sarah El Hairy (2e à droite) et de la nouvelle ministre déléguée à la Jeunesse et au Service national universel (SNU) Prisca Thevenot (à droite) lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs au ministère de l'Éducation nationale à Paris, le 20 juillet 2023. (Photo Emmanuel DUNAND / AFP)
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

Le gouvernement français remanié se retrouve en Conseil des ministres

  • Si plusieurs ministres issus de la société civile quittent le gouvernement, les poids lourds régaliens (Intérieur, Justice, Finances, Armées...) restent
  • Au final, après d'intenses tractactions entre une Première ministre désireuse de changements, et un président plus enclin à la stabilité, a été constituée une équipe légèrement plus aguerrie politiquement

PARIS : Première photo de famille recomposée: le président français Emmanuel Macron, quelques heures après avoir mis fin au suspense du remaniement de son gouvernement, réunit vendredi matin un ultime Conseil des ministres à l'Elysée avant la pause estivale, avec huit nouvelles têtes.

Les traditionnelles passations de pouvoir entre les sortants et leurs successeurs vont scander la matinée de vendredi.

Si plusieurs ministres issus de la société civile quittent le gouvernement, les poids lourds régaliens (Intérieur, Justice, Finances, Armées...) restent. Onze portefeuilles sur 41 changent certes de titulaires, mais le gouvernement conserve son architecture globale.

Au ministère de la Santé où François Braun, médecin-urgentiste, va laisser sa place à Aurélien Rousseau, invité-surprise de ce remaniement qui aura dépassé le simple «ajustement» annoncé par le sommet de l'exécutif.

Désormais chargé d'un chantier phare du deuxième quinquennat Macron, M. Rousseau, l'ex-directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, est un spécialiste des politiques de santé.

Ce haut-fonctionnaire va devoir sortir de l'ombre, un pas depuis longtemps franchi par l'autre grand gagnant de la manoeuvre: Gabriel Attal, promu à 34 ans seulement de l'austère ministère des Comptes publics à celui de l'Education.

M. Attal, étoile montante du camp présidentiel, a dès jeudi soir pris le relais de Pap Ndiaye, en se fixant comme objectif de «remettre le respect de l'autorité et les savoirs fondamentaux au coeur de l'école», et en insistant notamment sur le «respect de la laïcité».

Il retrouvera vendredi à partir de 11H00 la table du Conseil des ministres autour de laquelle s'assiéront quelques bizuths, comme le nouveau dépositaire du Budget Thomas Cazenave, ou encore Aurore Bergé, cheffe du groupe de députés présidentiel devenue ministre des Solidarités.

Au final, après d'intenses tractactions entre une Première ministre désireuse de changements, et un président plus enclin à la stabilité, a été constituée une équipe légèrement plus aguerrie politiquement, le nombre de ministres ou secrétaires d'Etat n'ayant jamais été élus passant de 13 à 9, soit la proportion la plus basse du mandat Macron.

- «Incarnation» -

Les membres du gouvernement sont donc conviés pour ce dernier Conseil des ministres en présentiel avant la coupure estivale, qui permettra sans doute à Emmanuel Macron de distribuer quelques devoirs de vacances.

Car l'entourage du chef de l'Etat a fait savoir que «sur chacun de ces portefeuilles» touchés par le remaniement «il s'agit soit d'avoir une incarnation plus forte, soit une capacité à mettre en œuvre les réformes avec plus de rapidité et d'efficacité».

Le président doit encore expliciter lui-même cette feuille de route aux Français d'ici dimanche, dans une intervention dont le format et le timing sont pour l'heure inconnus. Il s'envolera ensuite pour une semaine en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée), d'où il tiendra par visio-conférence un ultime Conseil des ministres.

Il s'agit pour Emmanuel Macron de dresser son propre bilan des «100 jours», décrétés le 17 avril afin de trouver un débouché à la crise des retraites.

Parmi les chantiers envisagés alors : dessiner un nouveau «pacte de la vie au travail» ou encore «renforcer le contrôle de l'immigration illégale».

Mais entre-temps, la France a été secouée par plusieurs nuits d'émeutes urbaines, consécutives à la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, et dont le président a également promis de tirer les conséquences après un «travail minutieux».

En confirmant le maintien d'Elisabeth Borne à Matignon en début de semaine, l'Elysée avait d'ores et déjà indiqué que le chef de l'Etat comptait «préparer la rentrée en rappelant le cap clair qui est le sien et en rassemblant fortement après cette période».

Le principal problème d'Emmanuel Macron n'a toutefois pas évolué : son gouvernement ne dispose toujours pas de majorité à l'Assemblée nationale et les oppositions ne sont pas prêtes à le rejoindre.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".