La société émiratie ADQ signe un protocole d'accord avec des agences turques pour relancer l'économie

La société d'investissement ADQ d'Abu Dhabi a signé un accord avec le ministère turc du Trésor et des Finances pour l'émission d'obligations destinées à financer les secours en cas de tremblement de terre d'une valeur de 8,5 milliards de dollars. (Reuters)
La société d'investissement ADQ d'Abu Dhabi a signé un accord avec le ministère turc du Trésor et des Finances pour l'émission d'obligations destinées à financer les secours en cas de tremblement de terre d'une valeur de 8,5 milliards de dollars. (Reuters)
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

La société émiratie ADQ signe un protocole d'accord avec des agences turques pour relancer l'économie

  • Cet accord permettra le financement des travaux de reconstruction dans le sud et le centre de la Turquie, gravement touchés par deux tremblements de terre au début de l'année
  • Les fonds seront concentrés sur des projets liés au développement d'unités résidentielles destinées aux personnes déplacées par le tremblement de terre

RIYAD: La Turquie devrait bénéficier de financements d'une valeur de 11,5 milliards de dollars avec les Émirats arabes unis (EAU). Les agences gouvernementales des deux pays ont signé deux protocoles d'accord pour contribuer aux travaux de secours en cas de tremblement de terre et stimuler les liens commerciaux.
La société d'investissement ADQ d'Abu Dhabi a signé un accord avec le ministère turc du Trésor et des Finances pour l'émission d'obligations de financement de l'aide aux victimes du tremblement de terre d'une valeur de 8,5 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro).
Cet accord permettra le financement des travaux de reconstruction dans le sud et le centre de la Turquie, gravement touchés par deux tremblements de terre au début de l'année.
Le protocole d'accord a été signé par Mehmet Simsek, ministre turc du Trésor et des Finances, et Mohammed Hassan al-Suwaidi, ministre de l'Investissement des EAU, qui est également PDG d’ADQ.
Selon un communiqué de presse, les fonds seront concentrés sur des projets liés au développement d'unités résidentielles destinées aux personnes déplacées par le tremblement de terre.
Par ailleurs, ADQ a signé un protocole d'accord avec la Banque de crédit à l'exportation de Turquie d'une valeur maximale de 3 milliards de dollars afin d'offrir des facilités de financement aux entreprises turques qui prévoient d'exporter des biens et des services vers les EAU et d'autres marchés.
Les protocoles d'accord ont été signés lors de la visite officielle aux EAU du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en début de semaine. Lors de cet événement, les deux pays ont signé plusieurs contrats d'une valeur de 50 milliards de dollars afin de diversifier le cadre de l'accord de partenariat économique global entre les EAU et la Turquie.
Dans le but d'approfondir la coopération bilatérale entre les deux pays, les EAU et la Turquie ont signé au début de l'année un accord de partenariat économique global (Cepa) qui vise à réduire de 93% les droits de douane sur les échanges non pétroliers et à faire passer les échanges bilatéraux de 19 à 40 milliards de dollars en cinq ans.
Le Cepa devrait également générer 25 000 emplois aux EAU, tandis que la Turquie aura 100 000 nouveaux postes à pourvoir.
La Turquie est l'un des principaux partenaires commerciaux des EAU. Entre 2013 et 2022, les échanges commerciaux non pétroliers entre les deux pays s'élèveront à plus de 103 milliards de dollars, selon le Centre fédéral de la compétitivité et des statistiques des EAU.
Ce montant comprend 56 milliards de dollars d'importations, 35 milliards de dollars d'exportations et plus de 12 milliards de dollars de réexportations.
Parmi les autres accords récents, selon Emirates News Agency (WAM), Abu Dhabi National Oil Co. et Turkish Petroleum Corporation ont conclu une collaboration stratégique en matière de financement de crédit à l'exportation entre ADQ et Turk Eximbank.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des économistes alertent sur un risque d'«effondrement» du journalisme de qualité

La dernière édition du « Wiener Zeitung », l'un des plus anciens journaux au monde, sera imprimée à Vienne le 29 juin 2023. Fondé en 1703, à l'époque de l'Empire des Habsbourg, il a survécu aux bouleversements de l'histoire, mais après des années d'incertitude, l'édition papier du journal viennois Wiener Zeitung va finalement disparaître. (AFP)
La dernière édition du « Wiener Zeitung », l'un des plus anciens journaux au monde, sera imprimée à Vienne le 29 juin 2023. Fondé en 1703, à l'époque de l'Empire des Habsbourg, il a survécu aux bouleversements de l'histoire, mais après des années d'incertitude, l'édition papier du journal viennois Wiener Zeitung va finalement disparaître. (AFP)
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  • "Cette ressource sera encore plus essentielle dans l'économie future, axée sur l'intelligence artificielle", soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria
  • Les "médias d'intérêt public", définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, "jouent un rôle crucial" et "pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés", constatent-ils

PARIS: Une dizaine d'économistes de renom, dont les Nobel Joseph Stiglitz et Daron Acemoglu, ont mis en garde lundi contre un risque d'"effondrement du journalisme d'intérêt public" qui apporte une information de qualité, avec des "conséquences considérables" notamment sur l'économie.

"L'accès à des informations fiables est la ressource fondamentale qui alimente l'économie du XXIe siècle", comme "les époques précédentes dépendaient de la vapeur ou du charbon pour leur développement industriel", estiment-ils dans une déclaration collective publiée par le Forum sur l'information et la démocratie.

"Cette ressource sera encore plus essentielle dans l'économie future, axée sur l'intelligence artificielle", soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria.

Les "médias d'intérêt public", définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, "jouent un rôle crucial" et "pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés", constatent-ils.

Ils souffrent de difficultés financières, en raison de "la concurrence de plus en plus déloyale exercée par les géants de la technologie" et les plateformes, et subissent une "ingérence croissante des gouvernements, notamment des gouvernements autoritaires, mais pas exclusivement".

Les économistes en appellent aux pouvoirs publics pour "investir dans un journalisme libre et indépendant", via des subventions directes ou indirectes, des "coupons citoyens" (montant à dépenser chaque année) ou en instaurant des "taxes numériques sur les principales plateformes".

Ils préconisent aussi de "modeler les écosystèmes de l'information dans l'intérêt public", avec en particulier une "règlementation appropriée" des groupes technologiques et d'IA.

Ces mesures permettraient d'éviter "une trajectoire qui semble mener à l'effondrement du journalisme d'intérêt public, avec des conséquences considérables pour notre économie, notre société et nos démocraties", selon eux.

Leur coût est "relativement faible" et elles devraient être menées "en concertation avec la société civile et le secteur privé".

Le Forum sur l'information et la démocratie découle d'un partenariat lancé en 2019 par la France et l'ONG Reporters sans Frontières (RSF), auquel une cinquantaine d’États ont adhéré.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.