Musk rebaptise Twitter «X»

Fondé en 2006, Twitter tire son nom du son des oiseaux qui jacassent, et utilise une image de marque aviaire depuis ses débuts (Photo, AFP).
Fondé en 2006, Twitter tire son nom du son des oiseaux qui jacassent, et utilise une image de marque aviaire depuis ses débuts (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

Musk rebaptise Twitter «X»

  • Dès dimanche, Elon Musk avait changé sa photo de profil sur Twitter, la remplaçant par le nouveau logo, décrit comme «minimaliste art déco»
  • Il a aussi changé le lien de sa bio par X.com, qui redirige désormais vers le site de Twitter

SAN FRANCISCO: Elon Musk a de nouveau effectué un changement majeur concernant Twitter, qui a dit adieu lundi à son célèbre oiseau bleu pour devenir X, nouvelle étape du projet de super-application à tout faire que veut créer l'entrepreneur, avec des réactions en demi-teinte.

Si le logo X, noir et blanc, apparaît bien une fois connecté au site, son adresse reste, pour l'instant, Twitter.com.

L'application mobile, elle, représentait toujours l'image du volatile lancée en 2006, tandis que des lettres avaient été retirées de l'enseigne au siège de l'entreprise à San Francisco, a constaté une journaliste de l'AFP lundi.

Dès dimanche, Elon Musk avait changé sa photo de profil sur Twitter, la remplaçant par le nouveau logo, décrit comme "minimaliste art déco".

"Nous dirons bientôt +adieu+ (en français, NDLR) à la marque Twitter et, progressivement, à tous les oiseaux", avait-il tweeté la veille, à la surprise générale.

Interrogé par un internaute, M. Musk avait également indiqué que les tweets seraient appelés des X après le changement de nom.

X est un symbole mathématique que l'entrepreneur affectionne particulièrement.

X.com était le nom et le site internet de la banque en ligne fondée par Elon Musk en 1999 et devenue plus tard le service de paiement en ligne PayPal.

Il a également repris le symbole pour la compagnie aérospatiale SpaceX, la holding qui a acquis Twitter (appelée X Corp) et la start-up dédiée à l'intelligence artificielle (IA) xAI, dévoilée mi-juillet, ainsi que pour le prénom d'un de ses enfants, un garçon baptisé X Æ A-12.

Ce changement d'identité survient dans une période délicate pour Twitter, dont les revenus publicitaires ont chuté de 50%, la plateforme étant désertée par de nombreux annonceurs échaudés par le remaniement brutal d'Elon Musk et des décisions jugées difficilement lisibles.

Depuis le rachat de Twitter l'an dernier pour 44 milliards de dollars, M. Musk a régulièrement évoqué depuis son projet nébuleux de le transformer en application multi-facettes, avec des services financiers, comme WeChat en Chine.

«Erreur marketing»

"Fonctionnant par IA, X nous connectera d'une manière que nous commençons à peine à imaginer", a détaillé la nouvelle directrice générale de l'entreprise, Linda Yaccarino, dimanche sur Twitter.

"X est l'état futur de l'interactivité illimitée — centrée sur l'audio, la vidéo, la messagerie, les paiements/la banque — créant un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités", a-t-elle ajouté.

"Il n'y a absolument aucune limite à cette transformation. X sera la plateforme qui pourra fournir, eh bien... tout", a-t-elle poursuivi.

"Pendant des années, les fans comme les détracteurs ont poussé Twitter à rêver plus fort, à innover plus vite, à accomplir notre potentiel. X fera ça et plus encore", a assuré cette ancienne cadre de NBCUniversal, recrutée par M. Musk notamment pour tenter de rassurer les annonceurs.

"Un changement de nom peut signaler une évolution stratégique, moderniser une marque ou aider à sortir d'une crise d'image", explique Vanitha Swaminathan, professeure de marketing à l'université de Pittsburgh. "Dans le cas de Twitter, c'est les trois à la fois."

Cela pourrait offrir "un nouveau départ" au réseau social, estime l'universitaire, "mais il faut que cela soit suivi de mesures spécifiques qui montrent qu'il se passe effectivement quelque chose".

"Ce changement est une erreur marketing monumentale", a rétorqué, sur Twitter, l'entrepreneur Sam Kelly. "Twitter est une marque mondiale iconique, à la valeur immense. Toute une terminologie s'est créée autour d'elle", comme le verbe tweeter, passé dans le langage courant, "ce qui ne peut pas être répliqué avec 'X'".

«Agrégateur d'informations»

Simon Kemp, PDG du cabinet de conseil numérique Kepios, s'est dit sceptique quant à la capacité de Twitter à devenir une super-application, ce qui nécessiterait, au passage, des investissements massifs, alors qu'Elon Musk s'est essentiellement concentré sur la réduction des coûts jusqu'ici.

"Etant donné la façon dont M. Musk a traité les salariés de Twitter depuis son acquisition" du réseau social, "je n'imagine pas que de nombreux développeurs se précipiteront" pour rejoindre l'entreprise et "créer des applications" nouvelles, "à moins que M. Musk ne puisse offrir des incitations exceptionnelles", ce qui "sera encore plus délicat compte tenu de l'endettement actuel de la société", a jugé M. Kemp.

Toutefois, la plateforme pourrait devenir "un excellent agrégateur d'informations" mondiales et payantes, a-t-il estimé.

Le réseau social est confronté à une myriade d'applications concurrentes, dont le nouveau venu lancé par Meta, Threads, qui compte environ 117 millions d'utilisateurs, selon le cabinet spécialisé Quiver Quantitative.

Twitter réunissait, de son côté, un peu plus de 200 millions d'utilisateurs quotidiens, début juillet, selon la société spécialisée SensorTower.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.