Le capitaine d'un club de football yéménite et son fils tués lors d’une attaque des Houthis

Un homme yéménite porte le corps d'un enfant tué dans une attaque au mortier sur la ville de Taiz, au sud du pays (Photo, AFP).
Un homme yéménite porte le corps d'un enfant tué dans une attaque au mortier sur la ville de Taiz, au sud du pays (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

Le capitaine d'un club de football yéménite et son fils tués lors d’une attaque des Houthis

  • Le joueur de 53 ans avait passé une carrière fructueuse avec l’équipe d’Al-Taleea
  • L'ancien milieu de terrain était toujours absorbé par le match. Il achevait une séance d'entraînement tôt le matin au stade d'Al-Ahly à Taiz

LONDRES: La communauté sportive yéménite a été choquée par la mort de l'ancien footballeur Nasser Al-Raimy qui a été tué, avec son fils de 10 ans, lors d'une attaque à la roquette à Taiz samedi matin.

Le joueur de 53 ans avait passé une carrière fructueuse avec Al-Taleea, débutant au club en 1988 et capitaine de l'équipe depuis 1995 jusqu'à la fin de sa carrière au début du 21e siècle.

L'ancien milieu de terrain était toujours absorbé par le match. Il achevait une séance d'entraînement tôt le matin au stade d'Al-Ahly à Taiz lorsque l'attaque a eu lieu, qui en plus de tuer son fils Imran, a blessé deux autres enfants également participants à l’entrainement.

« Tous les fans de football au Yémen se souviendront bien de Nasser Al-Raimi, mais nous attendrons plus d'informations avant de faire d'autres commentaires », a déclaré un responsable de l'Association de football Yéménite à Arab News.

Selon l'agence de presse Saba, un responsable du gouvernement de Ta'izz a affirmé que la roquette avait été tirée par des rebelles houthis.

« L'obus est tombé sur le stade du club Al-Ahly où Al-Raimi s'entraînait avec son fils et d'autres enfants », a révélé un responsable tout en ajoutant que « la milice Houthi a bel et bien ciblé plusieurs quartiers résidentiels du centre de Taiz avec des tirs de mortier ».

Les fans de football se sont tournés vers Facebook et Twitter pour exprimer leur réaction à la triste nouvelle, un autre coup dur pour le sport dans le pays.

Pendant que l'équipe nationale, disputant des matchs à domicile au Qatar, a quand même réussi à se qualifier pour une première Coupe d'Asie en 2019, terminant au-dessus du Tadjikistan et du Népal, le conflit au Yémen, qui a débuté en 2014, a semé le chaos dans tous les domaines et le football n’est certainement pas une exception.

Toutes les activités de la ligue se sont arrêtées en 2014 et n'ont pas encore redémarrées. Cela signifiait qu'il y avait peu ou pas de travail pour les joueurs, ce qui en a conduit beaucoup à chercher un autre emploi. Al-Raimi avait cependant continué à entraîner et à former des jeunes.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports Naife Al-Bakry a condamné l'attaque. « Nous (offrons nos) condoléances à la famille sportive dans le martyr de Nasser Al-Raimi, ancien joueur du club Al-Talaia, dont l'âme a été sacrifiée à cause de l'une de ces roquettes », a-t-il annoncé sur les réseaux sociaux.

La Sam, l’Organisation des droits et libertés, basée à Genève, a condamné à son tour l'attentat. « Le fait de continuer à cibler les civils dans la ville de Ta'izz au quotidien est un acte systématique et délibéré qui nécessite une action plus vigoureuse et plus claire pour tenir les auteurs responsables de leurs actes abominables », a déclaré un porte-parole.

Moammar Al-Eryani, ministre de l'Information du Yémen, a choisi les réseaux sociaux afin de dénoncer la tuerie.

« Nous condamnons fermement le crime terroriste commit par les milices Houthi en bombardant le stade d'Al-Ahly à Taiz, qui a tué le capitaine Nasser Al-Raimi, joueur d'Al-Taleea et son fils, Imran, et ont blessé les enfants Karam Shawqi et Ramzi Shawqi lors de l’entrainement », a écrit Al-Eryani sur son compte Twitter.

Selon certaines informations, les Houthis n’ont pas encore fait aucun commentaire sur l’attaque contre la troisième plus grande ville du Yémen.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat à Damas: la Turquie ne laissera pas la Syrie «entraînée dans l'instabilité», affirme Erdogan

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  • Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région"
  • Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014

Istanbul: La Turquie, soutien des nouvelles autorités à Damas, ne laissera pas la Syrie se faire "entraîner à nouveau dans l'instabilité", a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d'un attentat dans une église à Damas qui a fait au moins 22 morts.

"Nous ne permettrons jamais que la Syrie, pays voisin et frère, qui pour la première fois après des années d'oppression et de guerre envisage son avenir avec espoir, soit entraînée à nouveau dans l'instabilité par des groupes terroristes", a écrit M. Erdogan sur X.

Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région".

Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.


Israël: les secours annoncent 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
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  • Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA)
  • Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit

JERUSALEM: Une organisation israélienne de premiers secours a annoncé dimanche avoir pris en charge 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images d'importants dégâts "dans le centre" d'Israël.

Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts "dans le centre du pays", sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages à la façade totalement détruite et des bâtiments gravement endommagés autour.

"Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés", a décrit un secouriste du MDA, Moti Nissan, à propos d'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Israël a lancé le 13 juin une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran avec l'ambition affichée d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées, et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. En Iran, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines "auront des conséquences éternelles", a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait "toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple".


Fermer le détroit d'Ormuz serait «extrêmement dangereux», prévient l'UE

Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
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  • « Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.
  • Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti lundi que la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran « serait extrêmement dangereuse », rappelant que l'Union européenne appelait à une solution diplomatique et à la désescalade.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se concentrent sur une solution diplomatique après les frappes américaines sans précédent contre les sites nucléaires iraniens.

« Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.

Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

L'UE fait appel à la diplomatie. « Nous avons eu des entretiens avec le ministre iranien Abbas Araghchi vendredi, et l'Iran s'est montré ouvert à la discussion sur le nucléaire, mais aussi sur les questions de sécurité plus larges qui affectent l'Europe. Il est donc essentiel de poursuivre ce dialogue », a exhorté Kaja Kallas.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé « l'arrêt des frappes » afin d'éviter une « guerre éternelle » avec l'Iran.

« Il n'y a pas de solution durable à ce problème par la voie militaire et seule la négociation permettra d'encadrer strictement de manière durable le programme nucléaire iranien », a-t-il déclaré avant la réunion avec ses homologues européens.

« L'Europe peut apporter son expérience, sa compétence et sa connaissance fine de ces questions pour ouvrir un espace de négociation conduisant à un encadrement de ces activités déstabilisatrices de l'Iran », a-t-il assuré.

La France rejette « toute tentative d'organisation d'un changement de régime par la force » en Iran, a ajouté Jean-Noël Barrot. « Il serait illusoire et dangereux de penser que l'on peut provoquer un tel changement par la force et par les bombes. »