Dubaï aux fourneaux: la stratégie gastronomique de l'eldorado du luxe

Solemann Haddad, chef cuisinier et copropriétaire du restaurant Moonrise Middle Eastern-Japanese fusion, travaille avec en toile de fond la ligne d'horizon de Dubaï, le 3 juillet 2023. (AFP).
Solemann Haddad, chef cuisinier et copropriétaire du restaurant Moonrise Middle Eastern-Japanese fusion, travaille avec en toile de fond la ligne d'horizon de Dubaï, le 3 juillet 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Dubaï aux fourneaux: la stratégie gastronomique de l'eldorado du luxe

  • Avec plus de 13.000 restaurants et cafés représentant plus de 200 nationalités différentes, l'émirat a toujours vanté la diversité de son offre
  • Aucun de ces établissements n'a jusqu'à présent décroché les trois étoiles, distinction suprême du guide Michelin

DUBAI: Lorsqu'on lui a proposé il y a cinq ans de s'installer à Dubaï, le chef français Renaud Dutel a hésité à rejoindre le riche émirat du Golfe, plus connu pour ses gratte-ciel scintillants que pour sa culture culinaire.

Pour ce cuisinier formé dans de prestigieux établissements français, la métropole érigée en plein désert qui abrite 3,5 millions d'habitants, dont 90% d'expatriés, n'apparaissait pas comme un choix de carrière évident.

Aux commandes du STAY by Yannick Alléno, auréolé de deux étoiles par le célèbre guide Michelin, le jeune chef originaire de Montluçon (centre de la France) se réjouit aujourd'hui d'avoir "pris le risque".

"Dubaï est encore au début mais elle est en bonne voie pour devenir l'une des meilleures destinations au monde pour manger", affirme-t-il.

Avec plus de 13.000 restaurants et cafés représentant plus de 200 nationalités différentes, l'émirat a toujours vanté la diversité de son offre, bien qu'aucun de ces établissements n'ait jusqu'à présent décroché les trois étoiles, distinction suprême du guide Michelin.

Mais avec l'arrivée ces deux dernières années de guides gastronomiques réputés tels que le Michelin, Gault et Millau ou le World's Best 50 Restaurants, Dubaï veut précisément se positionner comme un "hub gastronomique", assure Issam Kazim, directeur d'un organisme public chargé de promouvoir l'émirat.

Si elle a accueilli 14 millions de touristes en 2022, rien ne prédestinait pourtant cette ville à viser un tel titre, contrairement à d'autres régions du monde arabe, du Levant au Maghreb, aux cultures culinaires renommées.

« Volontarisme politique »

Le Golfe n'a connu ni histoire de cours royales, qui favorisent l'épanouissement d'une grande cuisine, ni processus de "gastronomisation" des traditions culinaires, explique Loïc Bienassis, chargé de mission scientifique à l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, basé en France.

Mais "tout est peut-être à faire et le volontarisme politique peut jouer un rôle", ajoute-t-il.

Si la cuisine émiratie, qui associe les saveurs de la péninsule arabique aux épices asiatiques, est très loin de trôner en tête des classements, Dubaï mise surtout sur son brassage culturel pour développer une identité culinaire singulière.

Et le secteur de la restauration a connu un essor phénoménal, porté par la stratégie de diversification économique de l'émirat, moins riche en pétrole que ses voisins du Golfe.

En s'imposant comme la capitale des affaires et du tourisme de luxe au Moyen-Orient, Dubaï a attiré des stars de la cuisine comme les Français Yannick Alléno et Pierre Gagnaire, le Britannique Gordon Ramsay, le Japonais Nobu Matsuhisa ou encore l'Italien Massimo Bottura.

L'avocat et blogueur culinaire émirati Habib Al Mulla, qui a évalué plus de 700 établissements dans le monde, témoigne de cette évolution, où jusque dans les années 2000, les plats se dégustaient essentiellement à domicile.

Depuis 2020, "nous sommes entrés dans une troisième phase", marquée par l'arrivée des "gourous" de la critique gastronomique et l'émergence d'une "nouvelle génération de chefs élevés à Dubaï", affirme Habib Al Mulla.

« 100% dubaïote »

A seulement 27 ans, Solemann Haddad a été récompensé d'une étoile Michelin pour son restaurant Moonrise, perché sur le toit d'une luxueuse tour où il ne sert que 12 convives par service.

De mère française et de père syrien, le jeune chef dit refléter dans ses plats l'esprit cosmopolite de sa ville d'adoption, mariant le foie gras à un sirop de dattes et un chutney de safran et d'ananas.

"Je définis ma cuisine comme étant un tiers européenne, un tiers japonaise, un tiers arabe, mais 100% dubaïote", s'amuse-t-il.

Dans un pays qui importe plus de 80% de ses besoins alimentaires, les restaurateurs ne peuvent guère jouer la carte du terroir, mais certains mettent en avant les rares produits locaux.

Au Boca, un restaurant méditerranéen au cœur du quartier des affaires, "80% des poissons et fruits de mer sont locaux ou proviennent de côtes proches des Emirats", se félicite le propriétaire, Omar Shihab.

Entre 30 et 40% des fruits et légumes sont achetés auprès des fermes hydroponiques émiraties, ajoute cet entrepreneur d'origine jordanienne, reconnaissant toutefois ne pas avoir d'alternatives pour les viandes.

"Soyons réalistes, nous vivons dans le désert", rappelle-t-il.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com