L'Ukraine veut inscrire Tchernobyl au patrimoine mondial de l'Unesco

La forêt près du village d'Ilovnytsya, dans la zone de trente kilomètres de Tchernobyl. Les énormes incendies de forêt qui ont éclaté en avril 2020 dans la zone d'exclusion de Tchernobyl ont été les pires depuis l'explosion nucléaire de 1986 et ont causé d'énormes dommages à la nature. (Sergei SUPINSKY / AFP)
La forêt près du village d'Ilovnytsya, dans la zone de trente kilomètres de Tchernobyl. Les énormes incendies de forêt qui ont éclaté en avril 2020 dans la zone d'exclusion de Tchernobyl ont été les pires depuis l'explosion nucléaire de 1986 et ont causé d'énormes dommages à la nature. (Sergei SUPINSKY / AFP)
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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

L'Ukraine veut inscrire Tchernobyl au patrimoine mondial de l'Unesco

  • En ce début du mois de décembre, de rares flocons de neige recouvrent les immeubles et les aires de jeux abandonnés de la ville de Pripiat, dans la zone d'exclusion de Tchernobyl
  • L'idée de classer la zone d'exclusion de Tchernobyl à l'Unesco a été proposée par le nouveau ministre de la Culture, Oleksandre Tkatchenko

TCHERNOBYL : En ce début du mois de décembre, de rares flocons de neige recouvrent les immeubles et les aires de jeux abandonnés de la ville de Pripiat, dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, au nord-ouest de l'Ukraine. 

Pour les protéger du temps et favoriser la venue de visiteurs, Kiev souhaite désormais que ces vestiges, devenus les témoins de la pire catastrophe nucléaire de l'Histoire, rejoignent le patrimoine mondial de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture).

"La zone de Tchernobyl est déjà une attraction célèbre à travers le monde", pointe Maksym Polivko, 38 ans, un guide professionnel, lors d'une visite sur place avec des journalistes de l'AFP.

"Malheureusement cet endroit n'a pas de statut officiel", poursuit-il, en espérant un coup de pouce pour le "développement d’infrastructures touristiques".

L'idée de classer la zone d'exclusion de Tchernobyl à l'Unesco a été proposée par le nouveau ministre de la Culture, Oleksandre Tkatchenko, en poste depuis six mois après une longue carrière à la télévision. 

"C'est un des territoires les plus emblématiques de l'Ukraine" et il faut le "préserver pour l'humanité", souligne le haut fonctionnaire dans un entretien à l'AFP. 

En cas de succès, Tchernobyl rejoindrait ainsi le mausolée de Taj Mahal en Inde, le sanctuaire de Stonehenge en Angleterre ou l'abbaye du Mont-Saint-Michel en France.

Vaste comme le Luxembourg, la zone d'exclusion entoure dans un rayon de 30 kilomètres la centrale accidentée dont le quatrième réacteur explosa le 26 avril 1986.

Après avoir tenté de dissimuler l'incident, l'URSS, dont l'Ukraine faisait alors partie, avait finalement reconnu son ampleur et évacué des centaines de milliers de personnes.

Des dizaines de milliers de "liquidateurs" avaient également été mobilisés, avec des moyens de protection rudimentaires, pour bâtir un sarcophage autour du réacteur accidenté et tenter de nettoyer les territoires contaminés.

Aujourd'hui, la reconquête de ces terres par la nature est plus visible : les routes se rétrécissent, dévorées par les herbes folles, et des maisons disparaissent sous les zones boisées où prolifèrent les animaux sauvages.

Après le succès d'une série 

À Pripiat, à quelques kilomètres de la centrale, l'entrée dans les immeubles d'habitation est formellement déconseillée en raison des risques d'écroulement.

Même si les autorités estiment que les humains ne pourront pas y vivre en sécurité avant 24.000 ans, la zone attire de plus en plus de touristes en quête de frissons. 

L'an dernier, le succès mondial de la mini-série de la chaîne américaine HBO "Chernobyl" a entraîné une nouvelle génération de visiteurs, amateurs de selfies. 

Avant le coup d'arrêt causé par la pandémie de Covid-19, Tchernobyl avait atteint en 2019 le nombre record de 124.000 touristes, contre 72.000 l'année précédente. 

Le site pourrait même en recevoir jusqu'à un million par an, s’enthousiasme M. Tkatchenko. 

Le ministre insiste néanmoins sur la nécessité de faire comprendre aux visiteurs qu'il ne s'agit pas d'une "simple aventure en territoire interdit".

Avec l'aide d'experts, son ministère veut préparer des programmes de voyage visant à "percevoir la zone comme un lieu de mémoire qui doit nous apprendre des choses", à l'époque d'une crise environnementale globale. 

Pour M. Tkatchenko, l'héritage historique de Tchernobyl ne se résume pas à une tragédie car la catastrophe a "forcé" les autorités soviétiques à "dire la vérité", "déclenchant la démocratisation" qui s'est soldée par la chute de l'URSS en 1991.

L'Ukraine prépare un dossier pour le soumettre à l'Unesco avant fin mars et un groupe d'experts de l'organisation devrait ensuite visiter les lieux cet été. La décision finale est attendue au plus tôt en 2023. 

"Avant, tout le monde s'occupait du sarcophage", la nouvelle chape d'acier inaugurée en 2019 sur les restes du réacteur accidenté, pour en assurer la sécurité pour les 100 ans à venir, dit M. Tkatchenko

Maintenant, dit-il, "le moment est venu" de faire cela.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.