Darmanin en soutien des policiers et de leur patron

Gérald Darmanin a pris la parole jeudi pour la première fois depuis le début de la crise qui agite la police, disant comprendre la "colère" des policiers (Photo, AFP).
Gérald Darmanin a pris la parole jeudi pour la première fois depuis le début de la crise qui agite la police, disant comprendre la "colère" des policiers (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 juillet 2023

Darmanin en soutien des policiers et de leur patron

  • Darmanin a affirmé que «moins de 5% des policiers s'étaient mis en arrêt maladie ou ont refusé d'aller au travail», en signe de protestation
  • Le déclencheur du mouvement avait été l'incarcération d'un policier de la BAC, soupçonné d'avoir roué de coups un homme de 22 ans

PARIS: Gérald Darmanin a pris la parole jeudi pour la première fois depuis le début de la crise qui agite la police, disant comprendre la "colère" des policiers, au moment où leurs protestations, liées à l'incarcération de l'un des leurs, ralentissent l'activité judiciaire.

"On les insulte, on les vilipende et se rajoutent à cette fatigue une émotion, une colère, et pour beaucoup d'entre eux (...) une tristesse de ces procès d'intention, ces procès médiatiques", a lancé le ministre. "Je comprends cette émotion, je comprends cette colère, et je comprends cette tristesse", a-t-il insisté, à sa sortie du commissariat du XIXe arrondissement de Paris, juste avant de recevoir en soirée les représentants des syndicats Place Beauvau.

Il a cependant affirmé que "moins de 5%" des policiers s'étaient "mis en arrêt maladie ou ont refusé d'aller au travail", en signe de protestation. Depuis une semaine, la grogne s'est propagée dans les commissariats après être partie de Marseille où un agent de la Bac (Brigade anti-criminalité) a été incarcéré dans le cadre d'une enquête pour violences policières.

M. Darmanin était accompagné du préfet de police de Paris Laurent Nuñez et du patron de la police nationale Frédéric Veaux, dont les propos avaient provoqué un tollé chez les magistrats et la classe politique, quand il avait estimé qu'"avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison".

"C'est un grand policier, un grand flic", a dit M. Darmanin de M. Veaux, "je le soutiens totalement".

M. Darmanin a ensuite eu une réunion d'une heure avec les représentants syndicaux à l'issue de laquelle ces derniers ont indiqué que le ministre avait été "plutôt à l'écoute" et qu'il s'était "engagé à avoir des pistes de réflexion sur la détention provisoire des policiers".

"Il ne voit pas d'inconvénients en tout cas à travailler sur l’article 144 du code de procédure pénale qui est la détention provisoire afin qu'on mette une clause et que notamment les forces de l'ordre soient exclues de ce dispositif, dans l'exercice de leur mission bien évidemment", a assuré Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance.

Cette proposition n'est "pas entendable" pour Anthony Caillé (CGT-Intérieur-Police), qui avait été interrogé jeudi matin sur Franceinfo. "Avoir une justice d'exception à l'endroit des policiers, ça n'est pas acceptable", "ce serait grave dans une république, une démocratie", avait dit ce syndicaliste.

Protestation de policiers en France Un tir de LBD

La contestation est née après l'inculpation de quatre policiers pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique et l'incarcération de l'un d'entre eux.

Ils sont accusés d'avoir roué de coups un homme de 21 ans dans le centre de Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet, à un moment où cette ville, comme de nombreuses autres en France, était en proie à de violentes émeutes après la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre, en région parisienne, au cours d'un contrôle routier.

Hospitalisé, le jeune homme, Hedi, avait affirmé avoir été frappé par un groupe de quatre à cinq personnes après avoir reçu un tir de LBD (balle de défense) dans la tempe.

"Il a été tiré comme un lapin puis roué de coups", avait dénoncé auprès de l'AFP son avocat, Me Jacques-Antoine Preziosi.

Dans un entretien avec le média en ligne Konbini diffusé mercredi, il apparaît avec "une partie du crâne en moins", raconte devoir marcher avec un casque et ne pas voir de l'œil gauche.

«Grande fatigue»
Le déclencheur du mouvement avait été l'incarcération d'un policier de la BAC, soupçonné d'avoir roué de coups un homme de 22 ans, avec trois autres collègues, dans la nuit du 1er au 2 juillet. Ces faits se sont produits lors des émeutes ayant embrasé le pays à la suite de la mort de Nahel, tué le 27 juin à Nanterre lors d'un contrôle routier, par un policier, également placé en détention provisoire.

Les quatre policiers ont été mis en examen pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours.

L'un d'eux a été incarcéré, ce qui a déclenché des protestations avec l'utilisation du code 562 - un service minimum assuré dans les unités - et des arrêts maladie.

Cela a entraîné un net ralentissement de l'activité dans certains des plus gros tribunaux de France cette semaine, une baisse à pondérer toutefois avec la relative accalmie qui s'est installée après les émeutes urbaines du mois dernier.

En Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus pauvres et criminogènes du pays, le nombre de gardes à vue nocturnes tourne autour d'une quinzaine contre 35 à 70 habituellement. "Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu cela en Seine-Saint-Denis", a déclaré à l'AFP le procureur de Bobigny Eric Mathais.

Idem à Marseille où le nombre de défèrements est "historiquement bas", soit "70-75% d'activité en moins", selon une source judiciaire locale. Et à Paris, ce volume a été divisé par deux à la section de permanence du parquet.

L'appel du policier de la Bac contre son placement en détention provisoire sera examiné le 3 août par la chambre de l'instruction à Aix-en-Provence.

En mars dernier, Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'Homme, avait à propos des violences policières, dénoncé "le glissement autoritaire de l’Etat français" et "la brutalisation des rapports sociaux par le truchement de sa police"


France: fin du conclave sur les retraites, sujet explosif pour le gouvernement

François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
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  • Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord.
  • Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

PARIS : Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France, sujet explosif pour le gouvernement, doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord, après quatre mois d'une concertation impulsée par le Premier ministre François Bayrou.

Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

Durant plusieurs mois en 2023, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue partout en France pour protester contre la réforme des retraites.

Le défi auquel sont confrontés les partenaires sociaux est de taille : ils doivent trouver un terrain d'entente pour rendre la réforme des retraites de 2023, qui porte progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, moins impopulaire.

Le système des retraites doit également être rééquilibré sans contre-mesure, car il plongerait dans un déficit de 6,6 milliards d'euros en 2030, selon la projection du Conseil d'orientation des retraites (COR). 

Depuis le début, le « conclave » voulu par le Premier ministre a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route : le syndicat Force Ouvrière a tourné les talons dès la première séance, et la CGT et l'U2P (patronat des artisans) ont jeté l'éponge mi-mars.

Mais selon les informations du journal économique La Tribune Dimanche, le Medef, organisation patronale, s'y rendra bien lundi avec une ultime proposition d'accord.

Seul le syndicat CFDT voit une issue favorable, évoquant des « avancées sociales à concrétiser ».

Le sujet de la réforme de l'âge du départ à la retraite, qui avait mis le feu aux poudres, n'est plus abordé. Le Medef s'est montré inflexible sur son maintien à 64 ans, sans surprise. Quoi qu'il arrive à l'issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare et impopulaire de la réforme de 2023 restera donc en vigueur pour les salariés nés à partir du 1^(er) janvier 1968.

La quête de compromis doit maintenant principalement s'articuler autour de la carrière des femmes et de la pénibilité. 

Le premier point, consensuel, porte sur la revalorisation des pensions en fonction du nombre d'enfants. Dans le second, la prise en compte des ports de charge lourde, des vibrations mécaniques et des postures pénibles est proposée par la CFDT, qui défend des critères ergonomiques poussés.

Mais la finalité d'une reconnaissance de l'usure professionnelle n'est pas la même pour tous : les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, tandis que le patronat privilégie d'autres pistes.

Selon La Tribune Dimanche, le patronat envisage toutefois un geste en faveur de la pénibilité.

La fin du « conclave » est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après avoir trouvé un compromis avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Le Premier ministre s'était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.


La France mobilise des avions militaires A400M pour évacuer les ressortissants français d'Israël

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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  • La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.
  • « 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

PARIS : La France a décidé de mobiliser des avions militaires A400M pour acheminer les ressortissants français qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre », ont annoncé dimanche soir les ministères français des Affaires étrangères et des Armées.

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront « sous réserve de l'autorisation israélienne » et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont-ils précisé.

Cette décision a été prise lors du Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) qui s'est tenu dimanche à l'Élysée, à la demande du président Emmanuel Macron. 

Interrogé par l'AFP, le ministère des Armées a indiqué que le nombre de vols serait ajusté « en fonction des besoins ».

La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.

Les équipes du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères ont répondu à plus de 4 500 appels en une semaine.

Parallèlement, dimanche, 160 ressortissants français, « pour la plupart en situation d'urgence et de vulnérabilité », accompagnés par un médecin du CDCS, sont arrivés à l'aéroport de Paris-Orly après leur rapatriement d'Israël via Amman, en Jordanie.

« 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui les a accueillis. 

« D'autres vols suivront, en complément des liaisons commerciales directes ou indirectes au départ d'Amman (Jordanie) et de Charm el Cheikh (Égypte) », selon le Quai d'Orsay.

Lundi, la Royal Jordanian mettra ainsi en place un vol commercial supplémentaire depuis Amman à la demande de la France, permettant le retour de 150 ressortissants français.

Mardi, un autre vol affrété par le ministère des Affaires étrangères permettra à plus de 150 personnes en situation de vulnérabilité de revenir en France.


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».