L'extrême droite allemande veut capitaliser sur sa percée dans les sondages

La co-dirigeante du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) Alice Weidel s'adresse aux délégués lors d'une session au Bundestag (chambre basse du parlement) à Berlin le 8 février 2023. (AFP)
La co-dirigeante du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) Alice Weidel s'adresse aux délégués lors d'une session au Bundestag (chambre basse du parlement) à Berlin le 8 février 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 juillet 2023

L'extrême droite allemande veut capitaliser sur sa percée dans les sondages

  • La co-présidente de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne, ndlr) a clairement affiché l'ambition du parti de gouverner l'Allemagne, via pour la première fois un ou une candidate à la chancellerie aux législatives de 2025
  • Les délégués devraient se pencher sur la création d'une chaîne de télévision «favorable à l'AfD» et affiné leur programme pour les élections européennes de juin 2024

MAGDEBOURG: Sondages records et succès électoraux locaux: l'extrême droite allemande entame vendredi un congrès avec l'espoir de s'installer comme l'un des plus grands partis du pays à un an de scrutins européen et régionaux et en vue des législatives de 2025.

A Magdebourg, l'un de leurs fiefs de l'est du pays, les quelque 600 délégués de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne, ndlr) sont attendus de pied ferme par un collectif d'associations antiracistes et antifascistes qui comptent manifester devant la grande salle d'exposition, lieu du congrès.

Juste avant l'ouverture des débats, la co-présidente du mouvement Alice Weidel a clairement affiché l'ambition du parti de gouverner l'Allemagne, via pour la première fois un ou une candidate à la chancellerie aux législatives de 2025.

"Je dis très clairement que notre parti, qui est maintenant la deuxième force politique nationale du pays" dans les sondages "doit avoir l'ambition de diriger et qu'elle ne peut le faire qu'en candidatant à la chancellerie", a-t-elle dit vendredi sur la chaîne ZDF.

Les délégués devraient aussi se pencher dans ce contexte sur la création d'une chaîne de télévision "favorable à l'AfD" et affiné leur programme pour les élections européennes de juin 2024.

La direction du parti a d'abord adopté une motion demandant la "dissolution" de l'UE, avant de parler d'une erreur, appelée à être corrigée lors du congrès. "Nous sommes pour qu'on revienne en arrière sur les compétences de l'UE, qui ne cesse de grossir", a dit Mme Weidel vendredi.

Inflation et immigration

Créée en février 2013, l'AfD était à l'origine un parti anti-euro avant de devenir une formation anti-islam et anti-immigration.

Dans les dernières enquêtes d'opinion, cette formation --78 députés sur les 736 au Bundestag, soit l'avant-dernier groupe parlementaire en nombre-- pointe désormais en deuxième position au plan national (19 à 22%), devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, et juste derrière les conservateurs (26 à 27%), actuellement dans l'opposition.

"Les sympathisants de l'AfD sont très hétérogènes. Cela va du jeune homme armé d'une batte de baseball, qui a une vision étroite du monde, d'extrême droite, à une personne plutôt peu politisée, agacée par la politique actuelle du gouvernement et qui n'imagine pas que l'opposition conservatrice soit une alternative crédible", observe Matthias Jung de l'institut de sondage allemand Forschungsgruppe Wahlen, dans un entretien à l'AFP.

L'extrême droite surfe sur la grogne d'une partie de l'opinion contre l'actuelle coalition gouvernementale, composée des sociaux-démocrates, des écologistes et des Libéraux, ainsi que du mécontentement face à l'inflation et l'immigration.

"Les membres du gouvernement allemand passent leur temps à se disputer (...) tandis que l'AfD a laissé derrière elle ses querelles qui effrayaient jusqu'ici ses sympathisants", constate Andrea Römmele, professeure à la Hertie School of Governance, dans une interview à l'AFP.

Perdants de la réunification 

Le succès du mouvement est particulièrement sensible dans l'est du pays, où beaucoup de citoyens s'estiment perdants de la réunification des deux Allemagne en 1990.

Dans une étude publiée fin juin, l'Université de Leipzig affirmait que deux tiers des habitants de l'est du pays regrettaient les structures autoritaires de l'ex-RDA communiste. "De nombreuses personnes ne sont pas convaincues des avantages de la démocratie", résumait le responsable de l'étude, Oliver Decker.

Dans ces régions, l'AfD est parvenue à faire élire son premier maire sous ses couleurs, ainsi qu'à prendre la tête d'un conseil d'arrondissement.

Et c'est précisément à l'est que l'AfD espère concrétiser l'an prochain sa percée, où il est déjà crédité d'environ 30% des intentions de vote: la Thuringe, la Saxe et le Brandebourg doivent renouveler leur parlement régional en septembre 2024 et il se pourrait bien que dans l'un de ces trois Länder, l'AfD devienne le premier groupe parlementaire.

A l'ouest en revanche, en Bavière et en Hesse, où des scrutins régionaux se tiennent en octobre cette année, l'AfD stagne dans les sondages.

Son essor déstabilise aussi les conservateurs sur la question de possibles alliances. Leur président vient d'ouvrir la porte à cette option au plan local, avant de la refermer face au tollé provoqué en interne.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.