Elisabeth Borne cajole les ténors de sa majorité

Le Premier ministre français Elisabeth Borne participe à une réunion après la signature du protocole de partenariat des Contrats de plan Etat-Région (CPER) pour le nouveau centre universitaire, à l'hôtel de ville du Havre, dans le nord-ouest de la France, le 25 juillet 2023. (Photo Lou Benoist / AFP)
Le Premier ministre français Elisabeth Borne participe à une réunion après la signature du protocole de partenariat des Contrats de plan Etat-Région (CPER) pour le nouveau centre universitaire, à l'hôtel de ville du Havre, dans le nord-ouest de la France, le 25 juillet 2023. (Photo Lou Benoist / AFP)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

Elisabeth Borne cajole les ténors de sa majorité

  • Elisabeth Borne cherche à engranger le soutien des ténors de la majorité en se rendant sur leurs terres
  • La tournée d'Elisabeth Borne, qui rencontrera également lundi le président de Renaissance Stéphane Séjourné, a un parfum «d'émancipation» pour la Première ministre qui «reprend son rôle habituel de cheffe de la majorité»

PARIS: Assurée de son maintien à Matignon et en vue d'une rentrée parlementaire qui s'annonce difficile, Elisabeth Borne cherche à engranger le soutien des ténors de la majorité en se rendant sur leurs terres: après Edouard Philippe au Havre, elle s'est rendue dimanche à Pau chez François Bayrou.

La Première ministre, qui a érigé l'égalité femmes-hommes en priorité, a assisté à l'arrivée du Tour de France Femmes dans la capitale du Béarn.

"C'est essentiel de faire connaître, de mettre l'accent sur ces compétitions féminines", a-t-elle déclaré après avoir remis le trophée en porcelaine de Sèvres à la Néerlandaise Demi Vollering, qui a remporté la Grande Boucle.

"Le sport féminin (...) c'est beaucoup d'inspiration pour des jeunes filles, pour des jeunes femmes. C'est aussi une voie d'insertion professionnelle", a ajouté la cheffe du gouvernement avant de se rendre à l'hôtel de ville et s'entretenir pendant une heure avec le maire de Pau François Bayrou.

Lors de ses rencontres successives avec les patrons du MoDem et d'Horizons, la Première ministre a effectué "un retour sur l’année, les avancées et la façon dont on a fonctionné", a-t-elle confié dimanche soir à l'AFP.

"L'unité est indispensable, et plus encore dans un contexte de majorité relative. Il faut être vigilant à la préserver", a-t-elle souligné.

Certitudes

Confirmée à son poste la semaine dernière, elle a d'ailleurs fait part de son "plaisir" à échanger avec les ténors de la majorité quand il y a "moins de pression", la crise des retraites, les émeutes, puis le débat sur la police ayant révélé des dissonances entre les trois composantes du camp macroniste.

"Quand vous êtes en majorité relative, vous êtes obligés d'avoir au moins des certitudes dans votre majorité", relève l'historien politique Jean Garrigues.

Car l'automne risque d'être sportif au Parlement, avec un très sensible projet de loi sur l'immigration et des textes budgétaires pour lesquels Elisabeth Borne devra recourir à nouveau au 49.3.

"Tenez-bon", lui ont lancé, dans la foule à Pau, plusieurs personnes.

La cheffe du gouvernement fait valoir que seule "l'unité de la majorité" permettra de faire face "aux outrances, à l'obstruction de La France insoumise" et aux "faux-semblants du Rassemblement national".

Après une saison agitée à l'Assemblée pour cette majorité "plurielle", elle compte aussi sur le "sens du collectif" du nouveau chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard, qui succède à Aurore Bergé, devenue ministre et jugée trop clivante.

"Quelques erreurs ont été commises de part et d'autre mais elles n'ont pas été décisives", commente Laurent Marcangeli, patron du groupe Horizons, un temps en froid avec le groupe Renaissance.

«Apport fondamental»

La tournée d'Elisabeth Borne, qui doit également s'entretenir au téléphone lundi avec le président de Renaissance Stéphane Séjourné, a un parfum "d'émancipation" pour la Première ministre. Elle "reprend son rôle habituel de cheffe de la majorité" qu'Emmanuel Macron s'arroge depuis plusieurs années, souligne Jean Garrigues.

Mais s'assurer la fidélité de MM. Bayrou et Philippe ne règle pas le problème de la majorité relative, dont "la clé de la solution se trouve davantage à droite", ajoute-t-il. Elisabeth Borne a d'ailleurs échangé jeudi avec le président de LR Eric Ciotti, selon ce dernier.

Il s'agit aussi pour la cheffe du gouvernement de mettre du baume après les frictions suscitées par le remaniement.

François Bayrou aurait notamment cherché à intervenir au nom des équilibres politiques, ce que dément vigoureusement le patron du MoDem.

Malgré ces tensions, aucun des deux ténors ne s'est opposé à la reconduction d'Elisabeth Borne à Matignon.

François Bayrou, qui aurait "adoré" être Premier ministre mais se considère "hors jeu" en raison d'un procès à venir, avait d'ailleurs mis en garde contre un rapprochement de l'exécutif avec la droite. Visant sans le dire le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui convoitait Matignon.

Au Havre, Edouard Philippe a remercié Elisabeth Borne pour sa visite "aussi attendue qu'espérée" et qui permet "d'envisager l'avenir avec confiance".

La Première ministre a loué à son tour les "très grandes qualités d'homme d'Etat" de son prédécesseur, avant de souligner "l'apport fondamental" de François Bayrou à la vie politique française avec son idée de "force centrale".

Mais 2027 "n'est pas du tout un sujet d'actualité", a-t-elle ajouté. Car les ambitions présidentielles des uns et des autres pourraient à l'avenir justifier des prises de distance dont elle se passerait bien.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.