Anniversaire amer pour l'Anru, pilier de la rénovation urbaine

Le ministre délégué à la Ville Jean-Louis Borloo prononce un discours, le 17 novembre 2003 au Grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, à l'occasion du lancement de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), la nouvelle cellule chargée du plan de rénovation des quartiers sensibles. (Photo FREDERICK FLORIN / AFP)
Le ministre délégué à la Ville Jean-Louis Borloo prononce un discours, le 17 novembre 2003 au Grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, à l'occasion du lancement de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), la nouvelle cellule chargée du plan de rénovation des quartiers sensibles. (Photo FREDERICK FLORIN / AFP)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

Anniversaire amer pour l'Anru, pilier de la rénovation urbaine

  • Fêter l'anniversaire maintenant aurait semblé à contretemps, un mois après la vague de violences, de destructions et de pillages déclenchée dans de très nombreuses villes de France par la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par un policier
  • Dans son magazine de juin 2023, publié juste avant ces émeutes, l'Anru se félicitait précisément de la future rénovation des tours Nuages, situées dans la cité Pablo-Picasso de Nanterre où habitait l'adolescent

PARIS: La crise de la vingtaine ? Pilier de la politique de la ville, l'Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) fête ses vingt ans mardi en toute discrétion, quelques semaines après des émeutes historiques dans les quartiers populaires, là-même où elle agit le plus.

Instrument-phare voulu par Jean-Louis Borloo (alors ministre délégué à la Ville sous la présidence de Jacques Chirac) pour changer le visage des anciens grands ensembles, l'Anru a été créée par la Loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003.

Mais pour marquer le coup, l'agence a plutôt retenu la date du 9 février 2024, vingt ans après le décret qui officialisa sa création, avec un colloque dont les détails restent à définir.

Fêter l'anniversaire maintenant aurait semblé à contretemps, un mois après la vague de violences, de destructions et de pillages déclenchée dans de très nombreuses villes de France par la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par un policier lors d'un contrôle routier.

Dans son magazine de juin 2023, publié juste avant ces émeutes, l'Anru se félicitait précisément de la future rénovation des tours Nuages, situées dans la cité Pablo-Picasso de Nanterre où habitait l'adolescent.

Pensée pour répondre à la paupérisation de ce qui s'appelait alors les "zones urbaines sensibles", l'Anru s'est illustrée par ses spectaculaires opérations de démolition- reconstruction de tours et barres d'immeubles, dont les images ont ponctué les journaux télévisés des années 2000.

Pour son premier programme (2004-2020), elle a engagé 12 milliards d'euros dans quelque 600 quartiers abritant 4 millions d'habitants.

Mixité sociale

Mais l'embrasement récent des quartiers populaires a réactivé les critiques, notamment de l'extrême droite, qui fustigent des politiques trop généreuses. "On déverse des milliards dans la politique de la ville avec en réalité zéro résultat", a ainsi soutenu Marine Le Pen (RN).

Des élus impliqués dans la politique de la ville balaient ces critiques, assurant que la situation serait bien pire sans ces programmes.

"S'il n'y avait pas eu l'Anru, est-qu'on aurait attendu 2023 pour avoir des émeutes comme ça ?", demande ainsi Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes, une commune populaire des Yvelines transformée par la rénovation urbaine.

"Il faut se souvenir des années 2000, des quartiers dont certains immeubles étaient dans un état de délabrement important", abonde l'actuelle présidente de l'Anru, Catherine Vautrin, en mettant en avant les emplois créés et les politiques sociales qui ont accompagné les projets.

"Personne ne s'en aperçoit maintenant, mais ça reste un dispositif exceptionnel", assure Catherine Arenou, qui loue "une capacité de regarder l'évolution d'un territoire en y intégrant, non pas exclusivement le logement, mais la qualité de vie, les équipements publics, la qualité de vie au quotidien..."

C'est pourtant une critique récurrente de l'Anru, réitérée mi-juin dans un rapport des députés LFI: ne pas avoir tenu ses promesses de mixité sociale.

"Faire des opérations d'urbanisme pour régler des problèmes n'est qu'une mince partie d'une éventuelle solution", appuie le député toulousain LFI François Piquemal. "Vous pouvez démolir toutes les tours que vous voulez, si vous n'avez pas une politique de droit commun d'accès à l'école, à l'emploi, vous n'allez pas améliorer la vie des gens."

Cette mission n'a pas été accomplie, reconnaît elle-même en creux Catherine Vautrin. "Aujourd'hui, malheureusement, dans certains quartiers, quand quelqu'un qui avait une situation précaire réussit, son symbole de réussite, c'est de partir."

Les Insoumis ont aussi critiqué l'impact écologique des démolitions-reconstructions de logements, trop souvent choisies, selon eux, au détriment de la rénovation.

"Il n'y a aucune doctrine de démolir pour démolir", rétorque Catherine Vautrin. La patronne de l'Anru préfère mettre en avant le programme "Quartiers résilients", lancé en 2022, qui flèche 100 millions d'euros vers le verdissement des opérations de rénovation.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.