Un exemplaire du Coran brûlé par deux hommes devant le parlement suédois

Un partisan du mouvement sadriste irakien brandit le Coran devant l'ambassade de Suède à Bagdad, le 30 juin 2023, lors d'une deuxième journée de manifestations contre l'incendie du Coran devant une mosquée de Stockholm, qui a indigné les musulmans du monde entier. (Photo par Ahmad Al-Rubaye / AFP)
Un partisan du mouvement sadriste irakien brandit le Coran devant l'ambassade de Suède à Bagdad, le 30 juin 2023, lors d'une deuxième journée de manifestations contre l'incendie du Coran devant une mosquée de Stockholm, qui a indigné les musulmans du monde entier. (Photo par Ahmad Al-Rubaye / AFP)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

Un exemplaire du Coran brûlé par deux hommes devant le parlement suédois

  • Salwan Momika, un réfugié irakien, et Salwan Najem ont piétiné un exemplaire du Coran avant d'y mettre le feu, comme ils l'avaient fait fin juin devant la grande mosquée de Stockholm
  • La police suédoise, qui accorde les autorisations, insiste toujours sur le fait que celles-ci sont données au nom de la liberté de réunion, tout en soulignant que cela n'équivalait pas à approuver ce qui s'y produirait

STOCKHOLM, Suède : Deux hommes ont brûlé un exemplaire du Coran lundi devant le Parlement à Stockholm, lors d'un rassemblement similaire à de précédentes manifestations ayant attisé les tensions entre la Suède et le monde musulman.

Salwan Momika, un réfugié irakien, et Salwan Najem ont piétiné un exemplaire du Coran avant d'y mettre le feu, comme ils l'avaient fait fin juin devant la grande mosquée de Stockholm, a constaté une journaliste de l'AFP.

Ces deux hommes avaient organisé le 20 juillet un autre rassemblement, devant l'ambassade d'Irak à Stockholm, au cours de laquelle ils avaient profané le livre saint sans le brûler.

Les organisateurs ont déclaré plusieurs fois qu'ils souhaitaient l'interdiction pure et simple du Coran.

«Je le brûlerai plusieurs fois, jusqu'à ce que vous l'interdisiez», avait confié Salwan Najem, 37 ans, au journal Expressen, en amont du rassemblement.

Ces profanations, qui se sont multipliés ces derniers mois en Suède, ont provoqué des tensions dans le monde musulman.

La police suédoise, qui accorde les autorisations, insiste toujours sur le fait que celles-ci sont données au nom de la liberté de réunion, tout en soulignant que cela n'équivalait pas à approuver ce qui s'y produirait.

Un argument qui ne semble pas convaincre : l'Arabie saoudite et l'Irak ont appelé à une réunion extraordinaire, attendue lundi, de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour traiter de la profanation du Coran en Suède et au Danemark.

Dans un communiqué, le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström a indiqué avoir été en contact avec plusieurs de ses homologues, et a souligné qu'il rejetait «tout acte islamophobe réalisé par des individus».

- «Risques» -

Mais les tensions diplomatiques sont à leur comble : à Bagdad, après le premier autodafé du Coran réalisé par Salwan Momika et son acolyte, des centaines d'Irakiens ont envahi et mis le feu à l'ambassade de Suède.

L'ambassadrice a été expulsée d'Irak et l'Iran a, quelques temps après, dit qu'il n'accepterait pas de nouvel ambassadeur du pays scandinave sur son territoire.

Les destructions ostentatoires du livre sacré de l'islam ont par ailleurs «accru les risques pour la Suède» et les Suédois, a noté dimanche le Premier ministre du pays Ulf Kristersson dans une publication sur Instagram.

Côté danois, où des événements similaires ont également eu lieu, le gouvernement a annoncé vouloir limiter la tenue d'autodafés du Coran, mettant en avant les problèmes de sécurité qu'ils impliquent.

En Suède, un processus similaire est en cours d'examen, selon le Premier ministre, qui a noté que son pays se trouvait dans une «situation sécuritaire la plus grave depuis la Deuxième Guerre mondiale».

«Nous savons que des États, des acteurs de type étatique et des individus peuvent tirer parti» de ces événements, faisant le jeu d'extrémistes et semant la division, a déclaré M. Kristersson dans un message publié sur Instagram.

En janvier, un extrémiste de droite avait aussi brûlé le Coran pour dénoncer la candidature de la Suède à l'Otan et les négociations entamées avec la Turquie à cette fin.

Après des siècles de non-alignement, la Suède a, comme la Finlande, décidé d'adhérer à l'Alliance atlantique dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais contrairement à son voisin nordique, elle attend toujours une ratification de la Turquie et de la Hongrie.


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.