Trois ans d'angoisse pour la famille d'un Germano-Iranien condamné à mort en Iran

Jamshid Sharmahd, à gauche, assiste à la première audience de son procès à Téhéran, le 6 février 2022. (Agence de presse Mizan/AFP)
Jamshid Sharmahd, à gauche, assiste à la première audience de son procès à Téhéran, le 6 février 2022. (Agence de presse Mizan/AFP)
Short Url
Publié le Lundi 31 juillet 2023

Trois ans d'angoisse pour la famille d'un Germano-Iranien condamné à mort en Iran

  • Agé de 68 ans, M. Sharmahd a été capturé fin juillet 2020 par les autorités iraniennes et condamné à mort en février, un jugement confirmé par la Cour suprême du pays
  • Il a été jugé pour avoir participé, selon la justice iranienne, à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts et 300 blessés en avril 2008. Sa famille rejette toutes les accusations

PARIS : Depuis trois ans, la famille de Jamshid Sharmahd est rongée par une angoisse permanente, guettant la moindre nouvelle, tout en redoutant le pire pour cet Allemand d'origine iranienne dans le couloir de la mort en Iran.

Agé de 68 ans, M. Sharmahd a été capturé fin juillet 2020 par les autorités iraniennes et condamné à mort en février, un jugement confirmé par la Cour suprême du pays.

Il a été jugé pour avoir participé, selon la justice iranienne, à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts et 300 blessés en avril 2008. Sa famille rejette toutes les accusations.

Ce développeur de logiciels avait contribué à la création d'un site internet pour un groupe d'opposition iranien en exil connu sous le nom de Tondar et considéré comme "terroriste" par Téhéran. Lors de son procès, il a été reconnu coupable de "corruption sur terre", un des chefs d'accusation les plus graves en Iran.

Selon sa famille, M. Sharmahd, qui avait immigré en Allemagne dans les années 1980 avant de s'installer aux Etats-Unis, a été enlevé en juillet 2020 par les forces de sécurité iraniennes aux Emirats arabes unis, avant d'être conduit en Iran, en transitant par Oman.

L'Iran avait alors fait état d'une "opération complexe", sans jamais préciser les circonstances de sa capture.

Amnesty International a dénoncé une "disparition forcée" suivie d'un "procès manifestement inéquitable" et d'actes de torture.

Un adieu?

Sa famille ignore le lieu de détention de M. Sharmahd et demande instamment à l'Allemagne et aux autres gouvernements occidentaux de prendre des mesures plus fortes pour obtenir sa libération.

Une manifestation est prévue lundi devant le ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin pour marquer le troisième anniversaire de l'annonce de sa capture.

"Il n'y a pas de pression. Un citoyen allemand a été kidnappé et c'est comme si rien ne s'est passé", déplore auprès de l'AFP sa fille Gazelle, qui vit aux Etats-Unis.

Berlin assure au contraire "utiliser tous les canaux" et "s'engager de toutes (ses) forces" pour "empêcher l'exécution" de Jamshid Sharmahd, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Sa famille "vit des choses inimaginables et intolérables", ajoute ce porte-parole qui assure que le ministère est "en contact permanent avec elle depuis le début".

Début juillet, M. Sharmahd a été autorisé à appeler sa femme, installée également aux Etats-Unis, pour la première fois depuis cinq mois.

Il a aussi été autorisé à parler à sa fille à qui il n'avait pas parlé depuis deux ans. Gazelle Sharmahd affirme que la conversation d'une heure avec son père, dont la voix était "cassée" et qui semblait "fatigué", a provoqué davantage d'angoisse chez elle.

"Les appels téléphoniques sont formidables, mais ils sont aussi une source d'inquiétude", a-t-elle déclaré.

"Ils (les Iraniens) ont toujours un but. Etait-ce pour nous faire taire avant qu'ils ne l'exécutent? Etait-ce un adieu?", a-t-elle confié.

Si la plupart des prisonniers étrangers sont détenus à la prison d'Evin à Téhéran, aucune information n'a filtré quant à la présence éventuelle de M. Sharmahd dans cet établissement pénitentiaire.

Les craintes pour sa vie se sont accentuées depuis que l'Iran a exécuté en début d'année le dissident irano-suédois Habib Chaab, également condamné pour "corruption sur terre" et qui, selon Amnesty, a été enlevé en Turquie en octobre 2020 pour être jugé en Iran.

Un autre citoyen irano-suédois, l'universitaire Ahmadreza Djalali, arrêté en Iran en 2016 et condamné à la peine capitale pour des charges similaires en 2017, risque toujours la pendaison.

Un goût amer

Gazelle Sharmahd dit s'être réjouie de la libération par l'Iran de détenus occidentaux, comme l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, libéré en échange d'un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 pour "tentative d'assassinats terroristes" à 20 ans de prison.

Deux Autrichiens et un Danois ont été libérés quelques jours plus tard par Téhéran dans le cadre d'un accord négocié par Oman.

Mais ces libérations ont aussi laissé un goût amer à Gazelle Sharmahd. "Quand vous libérez certains otages mais pas tous, c'est une bonne affaire pour l'Iran", a-t-elle déploré, dénonçant un manque de coordination à l'échelle européenne.

"Il est inhumain de laisser derrière soi des personnes condamnées à mort", a-t-elle estimé.

Ses espoirs pour un éventuel échange en vue de la libération de son père, sont désormais liés à la Suède où un ancien fonctionnaire iranien, Hamid Nouri, a été condamné et écroué pour des exécutions massives de figures de l'opposition à la fin des années 1980.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Short Url
  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.