La Russie attaque les infrastructures portuaires ukrainiennes du Danube

Les autorités ukrainiennes, qui ne donnent que très peu d'informations et d'accès à ces ports du fait de leur caractère stratégique, n'ont pas clairement dit mercredi quels sites avaient été touchés dans la nuit (AFP).
Les autorités ukrainiennes, qui ne donnent que très peu d'informations et d'accès à ces ports du fait de leur caractère stratégique, n'ont pas clairement dit mercredi quels sites avaient été touchés dans la nuit (AFP).
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Publié le Mercredi 02 août 2023

La Russie attaque les infrastructures portuaires ukrainiennes du Danube

  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé une mise en garde mercredi à son homologue russe Vladimir Poutine par téléphone en lui demandant «de ne prendre aucune mesure risquant de provoquer une escalade des tensions» en mer Noire
  • La capitale Kiev a également été visée par des appareils explosifs, mais les engins ont tous été abattus, selon les autorités ukrainiennes

KIEV: Des attaques de drones russes ont provoqué mercredi à l'aube d'importants dégâts sur les infrastructures portuaires ukrainiennes du Danube, des installations devenues cruciales pour les exportations de céréales.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé une mise en garde mercredi à son homologue russe Vladimir Poutine par téléphone en lui demandant "de ne prendre aucune mesure risquant de provoquer une escalade des tensions" en mer Noire.

Il a aussi souligné "l'importance de l'Initiative de la mer Noire, qu'il considère comme un pont pour la paix", à propos de l'accord céréalier duquel Moscou s'est retiré récemment, selon la présidence turque.

La capitale Kiev a également été visée par des appareils explosifs, mais les engins ont tous été abattus, selon les autorités ukrainiennes.

Deux petits ports fluviaux ukrainiens frontaliers de la Roumanie, Reni et Izmaïl, dans la région d'Odessa, sont devenus la principale voie de sortie des produits agricoles ukrainiens depuis que la Russie a mis fin mi-juillet à l'accord qui permettait à Kiev d'exporter ses céréales en dépit de la guerre. Ceux-ci sont donc devenus une cible pour Moscou.

Dans la nuit de mardi à mercredi, c'est Izmaïl qui a donc été frappé, selon l'armée, qui a diffusé des images d'installations encore fumantes au petit matin. Le 24 juillet c'est Reni qui avait subi les bombardements russes.

Le procureur général d'Ukraine a lui indiqué dans un communiqué que "les installations portuaires et l'infrastructure industrielle sur le Danube" ont été touchées, endommageant un élévateur, des hangars de céréales, des bâtiments administratifs et des entrepôts.

Aucune victime n'est cependant à déplorer, selon le gouverneur de la région, Oleg Kiper.

Les autorités ukrainiennes ne donnent que très peu d'informations et d'accès à ses ports du Danube du fait de leur caractère stratégique, si bien qu'il n'était pas possible de dire mercredi à quel point les exportations allaient être affectées.

Les "attaques continues de la Russie contre l'infrastructure civile ukrainienne sur le Danube, à proximité de la Roumanie, sont inacceptables", a réagi mercredi le président roumain Klaus Iohannis sur Twitter, récemment rebaptisé "X", dénonçant des "crimes de guerre".

Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé "le monde doit réagir", dénonçant "les terroristes russes (qui) frappent à nouveau les ports, les céréales et la sécurité alimentaire mondiale".

Avant d'attaquer les ports du Danube, les forces russes avaient frappé à plusieurs reprises ces dernières semaines les infrastructures portuaires ukrainiennes de la mer Noire, particulièrement à Odessa, d'où étaient auparavant exportées les céréales ukrainiennes.

Ces bombardements ont commencé après la fin d'un accord qui, sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, avait permis l'exportation de 33 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, malgré l'invasion russe.

Attaque contre Kiev 

Une autre importante attaque de drones explosifs a visé dans la nuit Kiev. Selon le chef de l'administration militaire de la capitale, Serguiï Popko, des drones "Shahed" provenant de plusieurs directions ont pénétré simultanément dans le ciel de la ville mais "toutes les cibles - plus de dix drones - ont été détectées et détruites à temps".

Des débris de drones ont cependant chuté sur les quartiers de Solomiansky, Golossiïvsky et Sviatochynsky, sans faire ni morts ni blessés. "Il y a des dégâts dans des locaux non-résidentiels et sur la surface de routes, sans destruction ni incendie sérieux", a ajouté l'administration militaire sur Telegram.

Un journaliste de l'AFP à Kiev a rapporté avoir entendu au moins trois explosions vers 03H00 locales (00H00 GMT).

Dans le district de Golossiïvsky, les débris sont tombés sur une aire de jeu et sur un immeuble non-résidentiel, selon l'administration militaire.

Mardi, la Russie avait affirmé avoir déjoué une vague d'attaques de drones aériens et marins contre Moscou, la péninsule annexée de Crimée et la flotte russe en mer Noire. Un gratte-ciel du quartier financier de la capitale russe a été touché, pour la deuxième fois en quelques jours.

Les attaques contre Moscou et ses environs se sont multipliées depuis le printemps, une incursion de drone ayant même visé le Kremlin en mai.

En réponse, le ministre russe de la Défense a annoncé lundi que Moscou intensifiait ses frappes en Ukraine.

En outre, Moscou a annoncé mercredi entamer des manoeuvres navales impliquant des dizaines de navires de guerre en Baltique, mer essentiellement bordée par les pays de l'Otan que Moscou considère comme une menace existentielle.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.