Niger: L'intervention militaire «dernière option sur la table», selon la Cédéao

Une vue générale du Comité des chefs d'état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) des pays de la CEDEAO alors qu'ils délibèrent à Abuja, au Nigeria, sur les troubles politiques en République du Niger le 2 août 2023. (AFP)
Une vue générale du Comité des chefs d'état-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) des pays de la CEDEAO alors qu'ils délibèrent à Abuja, au Nigeria, sur les troubles politiques en République du Niger le 2 août 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 03 août 2023

Niger: L'intervention militaire «dernière option sur la table», selon la Cédéao

  • La Cédéao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey et donné aux putschistes jusqu'à dimanche pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum
  • En ligne avec les sanctions prises par la Cédéao, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin.

ABUJA: Une intervention militaire au Niger serait "la dernière option sur la table" pour rétablir le président renversé par un coup d'Etat Mohamed Bazoum il y a une semaine, a estimé mercredi un responsable du bloc d'Afrique de l'Ouest, dont les dirigeants ont menacé d'utiliser "la force".

"L'option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité", a déclaré le commissaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), chargé des Affaires politiques et de la Sécurité Abdel-Fatau Musah.

Il s'exprimait à l'ouverture d'une réunion des chefs d'état-major ouest-africains à Abuja qui doit s'achever vendredi, deux jours avant l'expiration dimanche d'un ultimatum de la Cédeao exigeant un retour à l'ordre antérieur.

A Niamey, le chef des militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tiani, a déclaré "rejette(r) en bloc les sanctions" et "refuse(r) de céder à toute menace".

"Le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, au pouvoir) rejette en bloc ces sanctions et refuse de céder à toute menace et d'où qu'elles viennent", a-t-il déclaré dans un discours télévisé dans la soirée, à la veille de la commémoration de l'indépendance du pays, ancienne colonie française. "Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger".

Parallèlement, la Russie a appelé au "dialogue" pour éviter une "dégradation de la situation". La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a également estimé, selon les agences russes, que la "menace de recourir à la force contre un Etat souverain ne contribuera(it) pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays".

L'évacuation expresse du Niger de ressortissants étrangers se poursuivait après l'arrivée de trois avions à Paris et Rome, et devait s'achever dans la journée, selon la France.

La Cédéao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey et donné aux putschistes jusqu'à dimanche pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum, sous peine d'utiliser "la force".

En ligne avec les sanctions prises par la Cédéao, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin.

Une délégation de la Cédéao, conduite par le Nigérian Abdulsalami Abubakar, se trouve actuellement à Niamey pour "négocier" avec les putschistes, a indiqué l'un des responsables de l'organisation.

Les Etats-Unis ordonnent l'évacuation partielle de leur ambassade

"En raison de ce développement, le département d'Etat a ordonné le départ des employés gouvernementaux non essentiels à l'ambassade" ainsi que leurs familles, précise un avis diffusé mercredi soir sur son site internet.

Dans le même temps, le département d'Etat a élevé son niveau d'alerte pour le Niger qui passe de 3 à 4, déconseillant à tout ressortissant américain de se rendre dans le pays en raison de la situation sécuritaire sur place.

Il précise avoir réduit les activités à l'ambassade des Etats-Unis à Niamey et cesser toutes les opérations quotidiennes, soulignant qu'ils ne peuvent intervenir qu'en cas d'urgence.

Emissaire nigérien au Mali 

La junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet et le retient depuis, a elle envoyé un émissaire, le général Salifou Mody, au Mali, selon deux hauts responsables nigérien et malien.

Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger dirigés par des militaires après des coups de force en 2020 et 2022, soutiennent la junte et ont affirmé que toute intervention armée serait considérée "comme une déclaration de guerre" à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao.

La junte a accusé lundi la France, ex-puissance coloniale, de vouloir "intervenir militairement", ce que Paris a démenti fermement.

Pour l’heure, Paris et Rome évacuent leurs ressortissants et les étrangers qui le souhaitent. A la mi-journée, plus de 500 personnes avaient été évacuées, dont 312 Français, à bord de deux des quatre avions prévus par la France.

"Les opérations d’évacuation du Niger conduites par la France touchent à leur fin", ont indiqué les autorités françaises dans un message aux quelque 1.200 Français enregistrés au Niger.

Parmi les passagers, figurent aussi des Américains, Canadiens, Belges (15) Autrichiens, Allemands, Nigériens, Portugais, Éthiopiens ou encore Libanais.

C'est la première évacuation massive organisée par la France dans le Sahel où les coups d'Etat se sont multipliés depuis 2020.

Paris a justifié l'évacuation par les "violences qui ont eu lieu" contre son ambassade dimanche lors d'une manifestation hostile à la France, et par "la fermeture de l'espace aérien".

La Banque mondiale suspend ses déboursements «pour toutes ses opérations»

"Nous sommes alarmés par les efforts déployés pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du Niger. En conséquence la Banque mondiale a suspendu les déboursements pour toutes ses opérations et jusqu'à nouvel ordre", a déclaré l'institution dans un communiqué, ajoutant "surveiller avec attention la situation" sur place.

La BM a dépensé dans le pays 1,5 milliard de dollars en 2022 au travers de ses différents programmes d'aide et avait jusqu'ici versé 730 millions de dollars depuis le début de cette année, selon les données publiées sur le site de l'institution.

Calme à Niamey 

La junte a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi la réouverture "des frontières terrestres et aériennes" du Niger avec cinq pays voisins (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad).

Pour l'heure "à Niamey, il n'y a pas de tensions particulières en ville, pas de stress particulier, la population vaque à ses occupations", a décrit à son arrivée à Paris un passager qui travaillait pour l'UE au Niger.

"A un moment donné, il y a eu une sensation d'insécurité, on savait que tout pouvait basculer", a témoigné, soulagée, Raïssa Kelembho, rentrée du Niger avec ses deux garçons, dont le mari est resté au Niger travailler.

La France, ex-puissance coloniale dans la région et soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui ont renversé ce dernier, dirigés par le général Abdourahamane Tiani.

L'évacuation des quelque 1.500 militaires français postés au Niger n'est "pas à l'ordre du jour", selon l'état-major des armées françaises.

Pas question non plus pour les Etats-Unis qui ne parlent pas de "coup d'Etat", estimant qu'il reste encore une "petite fenêtre" pour la diplomatie et le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions, auquel le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a affirmé le "soutien inébranlable des Etats-Unis" opposés aux "tentatives de renverser l'ordre constitutionnel".


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».