La SNCF veut lancer plusieurs nouvelles liaisons en train lent fin 2024

Un train Ouigo de la SNCF roule le 18 janvier 2023 à Nantes, dans l'ouest de la France. (Photo Loic Venance / AFP)
Un train Ouigo de la SNCF roule le 18 janvier 2023 à Nantes, dans l'ouest de la France. (Photo Loic Venance / AFP)
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Publié le Vendredi 04 août 2023

La SNCF veut lancer plusieurs nouvelles liaisons en train lent fin 2024

  • D'après le dossier déposé auprès de l'ART, le trajet entre les Paris et Bruxelles durerait autour de trois heures, contre 1h22 par la ligne à grande vitesse
  • Pour la ligne entre Paris et Bordeaux, dont le départ se ferait depuis les gares parisiennes d'Austerlitz ou de Bercy, SNCF Voyageurs étudie la piste de deux allers-retours par jour

PARIS : SNCF Voyageurs, qui a déjà annoncé un projet de liaison lente entre Paris et Bruxelles pour fin 2024, envisage un service similaire entre Paris et Rennes et Paris et Bordeaux, sur le modèle du «Ouigo train classique» lancé au printemps 2022.

La compagnie ferroviaire a déposé une notification auprès de l'Autorité de régulation des transports (ART) le 17 juillet pour formuler une demande d'exploitation de ces trois liaisons, comme l'a révélé le quotidien Les Echos.

Elle avait publié un communiqué commun avec son homologue belge, la SNCB, pour annoncer son intention sur le Paris-Bruxelles.

D'après le dossier déposé auprès de l'ART, le trajet entre les deux capitales durerait autour de trois heures, contre 1h22 par la ligne à grande vitesse.

- Le Ouigo train classique, lent et plus abordable-

Les deux compagnies veulent proposer cinq allers-retours quotidiens avec des trains d'une capacité de 600 à 700 places desservant plusieurs gares intermédiaires: Creil et Aulnoye-Aimeries en France et Mons en Belgique.

Pour la ligne entre Paris et Bordeaux, dont le départ se ferait depuis les gares parisiennes d'Austerlitz ou de Bercy, SNCF Voyageurs étudie la piste de deux allers-retours par jour.

Là aussi plusieurs dessertes de gares de taille modeste sont envisagées: Juvisy, Les Aubrais, Saint-Pierre-des-Corps, Futuroscope, Poitiers et Angoulême. Le trajet total durerait entre 4h55 et 5h39 et la liaison s'effectuerait avec un train Corail, comme pour le «Ouigo train classique», pour une capacité de 720 places maximum.

Enfin entre Paris et Rennes, SNCF Voyageurs envisage de proposer un ou deux allers-retours par jour, avec là aussi un départ depuis la gare de Bercy ou d'Austerlitz en train Corail.

Le temps de parcours total durerait entre 3h50 et 4h20 et le train s'arrêterait aux gares de Pont de Rungis-Orly, Massy-Palaiseau, Versailles, Chartres, Le Mans et Laval.

Avec ces trois lignes supplémentaires, SNCF Voyageurs étendrait donc son offre de train lent et plus abordable baptisée «Ouigo train classique» qu'elle propose déjà sur Paris-Nantes et Paris-Lyon depuis avril 2022.

Contrairement au TGV soumis à la règle du «yield management» qui voit les prix augmenter en fonction de la demande, les tarifs sont fixes et vont de 10 à 30 euros - et 5 euros pour les enfants -, avec des options pour les bagages ou les vélos.

La SNCF s'était donné deux ans pour évaluer le succès de cette offre. En mai dernier, elle la jugeait «très satisfaisante».


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.