La rénovation des trains, marché stratégique pour la SNCF

SNCF Voyageurs a recensé 931 trains régionaux qui doivent être rénovés à mi-vie en dix ans. (AFP)
SNCF Voyageurs a recensé 931 trains régionaux qui doivent être rénovés à mi-vie en dix ans. (AFP)
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Publié le Dimanche 04 juin 2023

La rénovation des trains, marché stratégique pour la SNCF

  • La SNCF s'est lancée dans un vaste programme de rénovation des TER, un marché de plus de 2 milliards d'euros qui va l'occuper pendant dix ans
  • La direction du matériel qui en a la charge serait une grosse entreprise si elle était indépendante, avec ses quelque 8.400 collaborateurs et un chiffre d'affaires annuel de plus de 1,5 milliard d'euros

BISCHHEIM: "On met complètement à nu le train, on le reconstruit et on lui donne une seconde vie." La SNCF s'est lancée dans un vaste programme de rénovation des TER, un marché de plus de 2 milliards d'euros qui va l'occuper pendant dix ans.

"C'est une opération de grand carénage", expose Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.

"Après vingt ans environ, les trains sont refaits à neuf, et on va leur donner à nouveau vingt ans de vie." Avec tout le confort moderne, des prises, du wifi, de nouveaux fauteuils, des places pour des vélos, des écrans d'information... Les équipements de sécurité sont revus, et des caméras sont installées partout.

SNCF Voyageurs a recensé 931 trains régionaux qui doivent être rénovés à mi-vie en dix ans. Il s'agit d'"AGC" --des autorails produits à l'époque par Bombardier, mis en service entre 2004 et 2011-- et de "TER 2N NG" --des trains à deux niveaux livrés par Alstom entre 2004 et 2011-- qui composent 40% du parc total des TER.

Ces TER ne lui appartiennent pas: les régions en sont propriétaires. La compagnie publique ne fait que les exploiter, encore en monopole à ce jour, et les régions, pour l'instant, préfèrent la payer pour les remettre à neuf.

"Aujourd'hui, toutes les régions nous ont confié la rénovation de leurs trains" de même que les Chemins de fer luxembourgeois (CFL), se réjouit Xavier Ouin, le directeur industriel chez SNCF Voyageurs. En négociant directement avec ses services, de gré à gré. "C'est la première fois qu'on a un programme d'une telle ampleur."

Les régions ont signé pour 2,1 milliards d'euros d'engagements pour rénover leurs TER, sur un potentiel estimé à 3 milliards. L'opération coûte 3 millions d'euros par rame, trois fois moins que pour des rames neuves.

Un marché qui attise l'intérêt des entreprises qui ont elles-mêmes fabriqué les trains, comme Bombardier (avant son rachat par Alstom), Alstom, CAF... "Les constructeurs sont allés frapper à la porte des uns et des autres", relève Xavier Ouin.

«Clinique ferroviaire»

La direction du matériel qui en a la charge serait une grosse entreprise si elle était indépendante, avec ses quelque 8.400 collaborateurs et un chiffre d'affaires annuel de plus de 1,5 milliard d'euros.

"On voit souvent SNCF Voyageurs comme une entreprise de service. Mais c'est d'abord une entreprise industrielle, pour pouvoir faire du service", aime à souligner M. Fanichet.

L'entreprise s'appuie sur dix "technicentres industriels" répartis dans tout le pays, qui s'occupent des opérations lourdes.

A chaque fois, le processus est le même: le train est entièrement désossé, les pièces nettoyées et réparées si nécessaires, la caisse est traitée contre la corrosion, les étanchéités reprises, les livrées repeintes, la chaîne de traction vérifiée et les aménagements intérieurs refaits au goût du jour.

Le technicentre de Bischheim, dans la banlieue de Strasbourg, est familier de ces cures de jouvence, puisqu'il traite depuis longtemps des TGV à mi-vie, rafraîchis ou transformés en Ouigo. Cette "clinique ferroviaire" --selon son directeur Alain Praxmarer-- prend désormais en charge une bonne partie des TER du Grand Est.

Le vénérable site, dont les bâtiments les plus anciens remontent à la période allemande en 1879, est en pleine rénovation, afin de rationaliser les chaînes. Il s'agit de réduire de 30% les temps de traversée des trains et de 20% les coûts de production. Les rames, qui parcourent 15 km d'un atelier à l'autre, verront leur trajet réduit à 3 km.

Les ferrovipathes remarqueront que les rails ont disparu des ateliers: les voitures sont dorénavant transportées à l'intérieur du technicentre grâce à des "movers", de gros chariots télécommandés capables de bouger des charges de 60 tonnes.

Le technicentre alsacien qui emploie 770 agents et une soixantaine d'alternants, recrute 160 personnes supplémentaires.

"Ce qu'on souhaitait en confiant nos TER à la SNCF, c'était que l'investissement soit aussi utile au territoire, et utile au développement de ce technicentre", témoigne Thibaud Philipps, le vice-président du conseil régional chargé des transports.

"La région en a pour son argent", juge-t-il.

Au-delà du programme de rénovation des TER qui va l'occuper jusqu'en 2031, SNCF Voyageurs s'intéresse déjà aux générations de matériels suivantes, livrées dans les années 2010.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".