L'Ukraine affirme qu'un de ses drones a touché un navire sur une base navale russe

Dans une attaque distincte, un pétrolier russe a été touché par des drones ukrainiens dans le détroit de Kertch (AFP).
Dans une attaque distincte, un pétrolier russe a été touché par des drones ukrainiens dans le détroit de Kertch (AFP).
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Publié le Samedi 05 août 2023

L'Ukraine affirme qu'un de ses drones a touché un navire sur une base navale russe

  • "L'objectif était de montrer que l'Ukraine pouvait attaquer n'importe quel navire de guerre russe dans cette zone"
  • La Russie a assuré avoir repoussé une tentative ukrainienne ayant impliqué "deux bateaux sans équipage" contre cette base

KIEV: Un drone ukrainien a touché un navire de guerre russe dans une base de la mer Noire vendredi, selon des services de sécurité de Kiev, la Russie affirmant en outre avoir repoussé des raids aériens sur la Crimée annexée.

Dans une vidéo obtenue par l'AFP, on voit un drone naval foncer vers la silhouette assombrie d'un bateau avant que la connexion ne soit brusquement coupée.

L'opération dans laquelle était visé le navire de débarquement Olenegrorski Gorniak à Novorossïisk, un port du sud-ouest de la Russie, a été "réussie", a déclaré vendredi à l'AFP une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU).

"L'objectif était de montrer que l'Ukraine pouvait attaquer n'importe quel navire de guerre russe dans cette zone", a ajouté cette source.

"Un nouveau bateau russe est sur le point de sombrer", a commenté le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux, à côté d'une vidéo montrant un bâtiment fortement incliné sur le côté.

La Russie a assuré avoir repoussé une tentative ukrainienne ayant impliqué "deux bateaux sans équipage" contre cette base.

Les drones navals "ont été visuellement détectés et détruits par les tirs" des navires russes, a dit le ministère de la Défense, qui a annoncé dans un autre communiqué avoir abattu 13 appareils sans pilote au-dessus de la Crimée, précisant qu'il n'y avait eu ni victimes ni dégâts.

Il s'agit de la première attaque de ce genre contre Novorossïisk, un grand port pétrolier et terminus d'un oléoduc d'environ 1 500 km provenant des champs pétrolifères de l'ouest du Kazakhstan et des régions russes situées au nord de la mer Caspienne. 

Selon un communiqué du Consortium du pipeline de la Caspienne (CPC), qui exploite l'oléoduc, aucun dégât n'a été signalé et le pétrole continue à être acheminé normalement à bord des pétroliers à quai dans le port, après une brève interdiction de déplacement des bâtiments dans la zone.

Un pétrolier russe touché

Dans une attaque distincte, un pétrolier russe a été touché par des drones ukrainiens dans le détroit de Kertch, interrompant brièvement le trafic sur le pont stratégique reliant la Crimée à la Russie, ont indiqué samedi des médias russes.

Le navire a été endommagé et deux remorqueurs sont arrivés sur les lieux, a indiqué l'agence russe d'Etat TASS, citant le Centre de secours en mer.

Mardi, la Russie a ainsi affirmé avoir déjoué une frappe de trois drones navals ukrainiens contre des patrouilleurs à 340 kilomètres au sud-ouest de Sébastopol. Une opération similaire avait eu lieu une semaine plus tôt.

"Que se passe-t-il en mer Noire ? Les drones sont en train de modifier les règles du jeu", a commenté vendredi sur X (ex-Twitter) un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podolyak, ajoutant qu'ils permettaient de "détruire la valeur de la flotte russe".

Kiev, qui a déclenché début juin une contre-offensive pour reprendre les territoires conquis par Moscou, avec des progrès modestes pour l'heure, clame son intention de récupérer la Crimée, que la Russie a annexée en 2014.

Plusieurs attaques de drones avaient déjà été lancées contre cette péninsule fin juillet. Dimanche, les autorités russes de Crimée avaient notamment affirmé avoir détruit 25 de ces engins.

Depuis qu'elle s'est retirée le mois dernier d'un accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter ses céréales, la Russie bombarde de son côté la région d'Odessa, sur la mer Noire.

Choïgou sur le front

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu dans la zone de l'opération militaire en Ukraine pour inspecter un poste de commandement et s'entretenir avec des officiers de haut rang, a fait savoir Moscou.

M. Choïgou s'est fait présenter un rapport sur la situation actuelle sur le front et "a remercié les commandants et les (autres) militaires (...) pour des actions offensives réussies" dans la zone de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, a déclaré l'armée russe dans un communiqué, sans préciser quand ce déplacement a eu lieu.

Le président Volodymyr Zelensky a admis jeudi soir que la contre-offensive ukrainienne était difficile, faisant état des combats "très violents" dans les zones orientales clés de Lyman, Bakhmout et Avdiïvka mais aussi sur le front sud.

Il estime toutefois que, "quoi que fasse l'ennemi, c'est l'armée ukrainienne qui domine".

En 2022, l'Ukraine a repris des pans de territoire autour de Kherson (sud) et de Kharkiv (nord-est) à l'issue de rapides contre-offensives. Mais les forces ukrainiennes sont désormais confrontées à des positions défensives russes bien ancrées et renforcées pendant des mois.

L'Ukraine a averti que son actuelle contre-offensive pourrait être longue et a exhorté ses alliés à lui envoyer plus d'armes.


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.