Décès d'Hélène Carrère d'Encausse, kremlinologue et première femme à la tête de l'Académie

Membre de l'Académie française, Hélène Carrere d'Encausse, est photographiée dans la bibliothèque de l'Académie le 1er décembre 2016 avant la séance publique annuelle de l'institution à Paris. Helene Carrere d'Encausse est décédée, a annoncé sa famille le 5 août 2023. (AFP).
Membre de l'Académie française, Hélène Carrere d'Encausse, est photographiée dans la bibliothèque de l'Académie le 1er décembre 2016 avant la séance publique annuelle de l'institution à Paris. Helene Carrere d'Encausse est décédée, a annoncé sa famille le 5 août 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Décès d'Hélène Carrère d'Encausse, kremlinologue et première femme à la tête de l'Académie

  • L'historienne Hélène Carrère d'Encausse est décédée samedi à Paris à l'âge de 94 ans
  • Membre depuis 1990 de l'Académie française, où elle fut la troisième femme admise, Hélène Carrère d'Encausse a également eu une carrière politique

PARIS: L'historienne Hélène Carrère d'Encausse, première femme à avoir été à la tête de l'Académie française et grande spécialiste de la Russie, est décédée samedi à Paris à l'âge de 94 ans.

"Elle s'est éteinte paisiblement entourée de sa famille", ont écrit ses enfants dans un communiqué transmis à l'AFP.

Secrétaire perpétuel de l'Académie depuis 1999, elle avait indiqué qu'il faudrait l'appeler "Madame le Secrétaire perpétuel", sans féminiser la fonction. Car, selon elle, "il n'y a qu'un seul Secrétaire perpétuel depuis trois siècles et demi. C'est cette idée de continuité qui doit prévaloir. C'est une lignée qui se poursuit".

A l'annonce de sa mort, les réactions ont été immédiates. "Historienne majeure, elle fut la première femme Secrétaire perpétuel de l'Académie française. Comme elle, son legs est immortel", a loué le chef de l'Etat Emmanuel Macron dans un message sur la plateforme X (ex-Twitter).

"Hélène Carrère d'Encausse a vécu, jusqu'au bout, pour défendre la richesse de la langue française avec une énergie fédératrice. Européenne convaincue, elle était libre et tenace dans ses engagements", a posté la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.

L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a dit sur X se souvenir "de sa grande intelligence, de son sens de l'humour et de son engagement pour la liberté". Et Marine Le Pen de saluer la mémoire d'une femme "que les tourments de l'histoire avaient privée de patrie mais qui choisira la France par amour de notre civilisation".

"Elle incarnait, avec fermeté et courage, depuis longtemps, ce qu'une intelligence et un savoir hors du commun peuvent apporter de meilleur à une société", a loué auprès de l'AFP Xavier Darcos, Chancelier de l'Institut de France et membre de l'Académie française.

"C'était une grande dame des Lettres et des Arts", a enfin souligné l'ex-ministre de la Culture et actuel président de l'Institut du monde arabe Jack Lang sur BFMTV.

Rétive à la féminisation du français 

Née à Paris le 6 juillet 1929, Hélène Carrère d'Encausse était la fille d'une Italienne et d'un philosophe géorgien émigré en France, Georges Zourabichvili (qui sera plus tard assassiné).

Elle acquiert la nationalité française en 1950 et épouse, deux ans plus tard, Louis Carrère, dit Carrère d'Encausse avec lequel elle a trois enfants : l'écrivain Emmanuel (auteur de "Limonov" ou encore "Yoga"..), Nathalie, avocate, et Marina, médecin et consultante dans les médias.

Spécialiste de la Russie, elle est l'auteure de plusieurs biographies dont celles de Lénine, Staline ou Catherine II.

Reconnue dans le cercle des kremlinologues et régulièrement consultée par le monde journalistique, jusque récemment sur l'invasion de l'Ukraine, elle a fait en 1978 une entrée fracassante dans l'édition avec "L'Empire éclaté". Elle y prédisait, avant beaucoup d'autres, l'éclatement de l'URSS confrontée au problème des minorités.

Récipiendaire de nombreuses récompenses, elle s'était encore vu décerner le prestigieux prix espagnol Princesse des Asturies pour les sciences sociales en 2023.

Membre depuis 1990 de l'Académie française (institution fondée au XVIIe siècle pour préserver la langue française et qui a mis des années à s'ouvrir aux femmes), Hélène Carrère d'Encausse s'est opposée à la féminisation de la langue française et plus globalement à l'écriture inclusive.

Ainsi le point médian (comme dans "les auteur·rice·s") lui paraissait "stupide".

"Je me lis moi-même à voix haute, toujours, un livre que je commence, pour me rendre compte de la musique de la langue. On lit en silence, mais je pense qu'il est bon d'entendre l'auteur. Vous ne pouvez pas lire à voix haute avec le point médian", avait-elle dit à l'AFP en février 2022.

Doubler les masculins de féminins, "celles et ceux" au lieu de "ceux" seulement, d'après cette lettrée, "est insupportable". "Honnêtement qu'est-ce que ça apporte aux femmes, +celles et ceux+? Ça n'émancipe rien du tout", ajoutait-elle.

La question du nombre de femmes au sein de l'institution (actuellement onze), qui avait rejeté la candidature de Marie Curie en 1910 pour ne pas "créer de précédent", s'est régulièrement posée y compris sous la présidence d'Hélène Carrère d'Encausse.

Elle a également eu une carrière politique et a notamment été élue au Parlement européen en juin 1994.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.