La nouvelle équipe de skateboard saoudienne cherche à se développer grâce à des talents arabes

Desert Eagles est une équipe de skateboard saoudienne qui œuvre à faire progresser les talents locaux et à rendre le sport plus soucieux de l’égalité des sexes en Arabie saoudite. (Photo fournie)
Desert Eagles est une équipe de skateboard saoudienne qui œuvre à faire progresser les talents locaux et à rendre le sport plus soucieux de l’égalité des sexes en Arabie saoudite. (Photo fournie)
Desert Eagles est une équipe de skateboard saoudienne qui œuvre à faire progresser les talents locaux et à rendre le sport plus soucieux de l’égalité des sexes en Arabie saoudite. (Photo fournie)
Desert Eagles est une équipe de skateboard saoudienne qui œuvre à faire progresser les talents locaux et à rendre le sport plus soucieux de l’égalité des sexes en Arabie saoudite. (Photo fournie)
Abisha Safia. (Fournie)
Abisha Safia. (Fournie)
Desert Eagles est une équipe de skateboard saoudienne qui œuvre à faire progresser les talents locaux et à rendre le sport plus soucieux de l’égalité des sexes en Arabie saoudite. (Photo fournie)
Desert Eagles est une équipe de skateboard saoudienne qui œuvre à faire progresser les talents locaux et à rendre le sport plus soucieux de l’égalité des sexes en Arabie saoudite. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Dimanche 06 août 2023

La nouvelle équipe de skateboard saoudienne cherche à se développer grâce à des talents arabes

  • La skateuse saoudo-américaine Abisha Safia a entamé sa carrière sportive lorsqu’elle vivait à Los Angeles, où le skateboard est né
  • Pendant son séjour à Riyad, elle créait son propre parcours en se servant de la rampe d’escalier à la maison

RIYAD: Le groupe de skateboard saoudien Desert Eagles est en plein essor dans le Royaume et son succès est lié à un fort sentiment d’appartenance et à sa volonté de combler l’écart entre les sexes.

La skateuse saoudo-américaine Abisha Safia a entamé sa carrière sportive lorsqu’elle vivait à Los Angeles, où le skateboard est né. Pendant son séjour à Riyad, elle créait son propre parcours en se servant de la rampe d’escalier à la maison.

Safia faisait du skate toute seule à l’époque. Elle dit à Arab News: «C’était un peu difficile parce qu’on veut garder ce rêve vivant, mais c’est difficile à faire quand on est isolé et qu’on ne connait pas les autres skateurs dans la communauté.»

photo
Shareef Masarani, fondateur des Desert Eagles. (Instagram/shareef_sk8)

Revenant sur l’évolution de la scène saoudienne du skateboard depuis, elle ajoute: «C’est génial de constater la croissance de cette activité, surtout avec ce que font les Desert Eagles, en formant les enfants de la communauté qui veulent sérieusement suivre une carrière de skateboard – femmes et hommes. C’est très beau à voir.»

Desert Eagles est une équipe, une marque et un camp pour les athlètes de sports extrêmes qui veulent à tout prix s’améliorer, mettre en valeur leurs talents et explorer leur plein potentiel. Leur objectif est de mettre les skateurs au défi de devenir de meilleurs athlètes dans leurs performances sportives respectives et leurs activités sur les réseaux sociaux.

L'équipe est actuellement composée de dix membres qui sont soigneusement sélectionnés en fonction de leur niveau d’expérience, de leur engagement et de leur potentiel de croissance. L’équipe recrute et recherche toujours activement des personnes d’origine saoudienne ou arabe.

en bref

La Fédération saoudienne des sports extrêmes prévoit d’établir cinq nouveaux skateparks à travers le Royaume.

• «Le développement de l’industrie des sports extrêmes est une grande occasion pour le Royaume», déclare le PDG de la fédération, Abdelmajed al-Mutairi.

• Le groupe de skateboard Desert Eagles sélectionne ses membres en fonction de leur expérience, de leur engagement et de leur potentiel de croissance.

• Selon un article publié par SkateboardersHQ, 77% des skateurs sont des hommes.

 

 Shareef Masarani, le fondateur et directeur de Desert Eagles, déclare à Arab News qu’il souhaite que les talents arabes «nous reconnaissent».

L’équipe comprend des athlètes ayant des intérêts différents sous l’égide des sports extrêmes, principalement le skateboard ou le patin à roues alignées.

Afin de renforcer leur talent, les membres sont tenus d’apporter leur contribution au moyen d’un certain nombre de publications sur les réseaux sociaux. Bien que cela aide à cultiver une présence en ligne, non seulement pour le groupe, mais pour chaque membre sur le plan individuel, cela crée également une habitude de consacrer du temps à la formation

photo
Abisha Safia, skateuse

M. Masarani soutient: «Cela signifie qu’ils sortent et patinent, donc c’est encore plus de temps que vous consacrez à votre métier et vous allez certes vous améliorer.»

Trois membres sont envoyés par la Fédération saoudienne des sports extrêmes pour participer à des compétitions internationales ce mois-ci.

La persévérance est la clé. Le marché du skateboard à lui seul serait évalué à 2,4 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro)  dans le monde d’ici à 2025, selon Statista. Dans le sport, «il faut être au-dessus de la moyenne pour se démarquer», précise M. Masarani.

Cela peut sembler un peu gênant d’être l’une des rares filles, mais je pense que cela inspirera la jeune génération et nous tous à nous rassembler et à cultiver notre métier et notre passion - Abisha Safia, skateuse

Au cœur de Desert Eagles, cependant, se trouve l’envie de former des communautés.

Abisha Safia déclare: «Chaque jour, quand je me réveille et que je vois mes coéquipiers écrire ‘Oh, j’ai fait ceci et cela’, je me sens très motivée.»

«Je suis motivée pour sortir et patiner, tourner des vidéos et même renforcer mes genoux… tout ce que nous faisons ensemble est si passionnant  et motivant. Je sais que nous sommes sur la bonne voie.» 

photo
Le skateboard a été reconnu comme sport olympique en 2021 et fait partie des Jeux d’Arabie saoudite en 2022. (Photo fournie)

Le groupe a été reconnu par diverses entreprises et connaît une plus grande notoriété sur les réseaux sociaux.

Dans un esprit de développement communautaire, ils encouragent également les athlètes en herbe à envoyer leurs propres vidéos, qui sont partagées sur la page Instagram de l’équipe.

Mais en plus de connecter des personnes partageant les mêmes idées, il existe un écart entre les sexes qui doit être comblé.

La majorité des patineurs de n’importe quel skatepark sont probablement des hommes, avec seulement quelques femmes. Alors que les statistiques sur le sujet manquent à l’échelle mondiale, un article publié par SkateboardersHQ indique que 77% des skateurs sont des hommes.

Le fondateur de Desert Eagles indique que l’un de leurs principaux objectifs est de créer un espace inclusif pour les femmes dans le sport à travers la région arabe et de briser le tabou autour de l’industrie.

Abisha Safia, qui est l’une des deux filles de l’équipe aux côtés de Reef, âgée de 15 ans, déclare: «Cela peut sembler un peu gênant d’être l’une des rares filles, mais je pense que cela inspirera la jeune génération et nous tous à nous rassembler et à cultiver notre métier et notre passion.»

L’équipe est l’un des rares collectifs de patinage œuvrant pour des talents de qualité dans la région.

Ahmed Haji, skateur bahreïni, manager et membre de l’équipe, souligne: «Je vois un très grand potentiel (chez Desert Eagle) et je pense que l’Arabie saoudite montrera la voie au reste du Conseil de coopération du Golfe.»

Au Bahreïn, les gens faisaient du skateboard dans les espaces privés des zones d’habitation par le passé. Petit à petit «l’intérêt pour cette activité augmente», ajoute-t-il.

Lorsque M. Haji a emménagé à Riyad au début de 2022 pour le travail, il est entré en contact avec d’autres patineurs.

M. Haji, l’un des rares patineurs bahreïnis de l’équipe, avait vingt ans d’expérience en tant que skateur au sein du CCG et a remporté la première place au championnat de skateboard des Jeux d’Arabie saoudite de 2022.

En parlant de ses expériences récentes, il dit: «Jamais je n’aurais pensé faire cela et, parmi tous les endroits possibles, à Riyad, en Arabie saoudite.»

«Je suis tellement fier et heureux que le GCC, en particulier l’Arabie saoudite, prenne l’initiative de renforcer ce sport, de le prendre au sérieux et de le faire connaître.»

Cependant, Ahmed Haji et Abisha Safia pensent que trouver des espaces de skate appropriés et entretenus est l’une des lacunes de la région.

M. Haji dit: «Notre région est généralement très chaude, ou quand il pleut, elle est très humide. Nous n’avons jamais le temps parfait. Nous avons besoin d’installations adéquates pour pratiquer ce sport.»

Le skateboard a été mondialement reconnu comme sport olympique en 2021 et est largement soutenu en Arabie par la fédération. Il faisait officiellement partie des Jeux d’Arabie saoudite de 2022 et le sera à nouveau en 2023.

La skateuse saoudo-américaine renchérit: «Maintenant que le skateboard est aux jeux Olympiques, c’est certainement l’occasion pour les gens d’avoir un objectif en tête et d’espérer pouvoir un jour si bien patiner qu’ils se retrouveraient aux JO pour représenter leur pays.»

La fédération dit à Arab News qu’il était prévu de créer cinq nouveaux skateparks à travers le Royaume, notamment à Médine et à Riyad, et qu’elle espère élargir ses collaborations avec diverses entités.

Abdelmajed al-Mutairi, PDG de la fédération, déclare à Arab News: «Les sports extrêmes augmentent dans le monde et les responsables sportifs ont réglementé ce que nous considérons comme dangereux. Nous avons commencé à voir cela dans les compétitions nationales et internationales.»

«L’un des principaux objectifs de l’initiative Vision 2030, c’est de faire de l’Arabie saoudite un centre pour le sport. Le développement de l’industrie des sports extrêmes est une excellente possibilité pour nous.»

«Nous ne pouvons pas nous lancer sans créer des espaces où les gens peuvent pratiquer le sport. Le parachutisme, l’un des principaux sports de la fédération, et le skateboard, ont tous deux besoin d’installations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.co


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Short Url
  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Short Url
  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.