En Ecosse, des chiens dressés pour protéger les moutons des aigles

Un chien de berger Maremma regarde pendant son entraînement pour protéger le bétail de la menace des aigles de mer est photographié à Rothiemurchus Falconry, à Aviemore, dans les Highlands écossais, le 26 juillet 2023. Parmi une petite famille de moutons dans un champ des Highlands écossais, Luigi et Peaches, deux jeunes chiens à l'épais pelage blanc, sont entraînés à garder un œil sur le ciel. (AFP).
Un chien de berger Maremma regarde pendant son entraînement pour protéger le bétail de la menace des aigles de mer est photographié à Rothiemurchus Falconry, à Aviemore, dans les Highlands écossais, le 26 juillet 2023. Parmi une petite famille de moutons dans un champ des Highlands écossais, Luigi et Peaches, deux jeunes chiens à l'épais pelage blanc, sont entraînés à garder un œil sur le ciel. (AFP).
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Publié le Dimanche 06 août 2023

En Ecosse, des chiens dressés pour protéger les moutons des aigles

  • Ces deux Bergers de Maremme, une race italienne spécialisée dans la protection des troupeaux contre les loups, apprennent désormais à protéger les moutons des pygargues, ces grands aigles pêcheurs qui s'en prennent aux agneaux
  • Jonny et Daisy Ames, qui ont lancé ce programme de dressage depuis leur fauconnerie de Rothiemurchus, dans le nord de l'Ecosse, espèrent que leur projet permettra aux agriculteurs et aux aigles de coexister

AVIEMORE : Au milieu d'un troupeau de moutons qui pâturent dans un champ des Highlands écossaises, Luigi et Peaches, deux jeunes chiens à l'épais pelage blanc, gardent un oeil sur le ciel.

Ces deux Bergers de Maremme, une race italienne spécialisée dans la protection des troupeaux contre les loups, apprennent désormais à protéger les moutons des pygargues, ces grands aigles pêcheurs qui s'en prennent aux agneaux.

Jonny et Daisy Ames, qui ont lancé ce programme de dressage depuis leur fauconnerie de Rothiemurchus, dans le nord de l'Ecosse, espèrent que leur projet permettra aux agriculteurs et aux aigles de coexister, alors que des éleveurs réclament aux autorités d'abattre les oiseaux.

"La dernière chose que nous voulons, c'est que des aigles soient abattus", explique à l'AFP Daisy Ames. "Il faut trouver une solution qui convienne aux deux parties", ajoute-t-elle.

Chassés jusqu'à l'extinction

Les pygargues faisaient auparavant partie du paysage en Ecosse mais ils ont été chassés jusqu'à l'extinction au XIXe siècle. Le dernier d'entre eux a été abattu en 1918.

En 1975, dans le cadre d'un vaste programme de réintroduction, des aigles importés de Norvège se sont établis sur l'île de Rum, l'un des lieux les plus sauvages d'Ecosse. Puis d'autres oiseaux ont été réintroduits dans d'autres régions dans les années 1990, puis en 2007 et en 2012.

Si la réintroduction de l'espèce a été un succès, elle ne fait pas les affaires des éleveurs, les aigles s'attaquant aux agneaux pour se nourrir.

Pour résoudre le problème, Jonny Ames s'est inspiré de son expérience au sein d'un projet de protection contre les guépards en Namibie, où des bergers de Maremme avaient été utilisés avec succès pour éloigner les félins du bétail.

Pour dresser les chiens, il attache à un drone ce qui ressemble à aigle et le fait planer au-dessus des chiens.

"Le drone est équipé d'un grand aigle accroché à sa base et il plonge à pic sur les chiens", explique Jonny Ames à l'AFP.

Jonny et Daisy permettent également à un aigle de leur fauconnerie de se nourrir d'une carcasse devant les chiens, dans un environnement sécurisé.

"Nous voulons montrer aux chiens que l'aigle est un prédateur et que s'il y en a un près des agneaux, il faut l'effrayer, relève Jonny.

L'un des avantages des chiens est qu'ils sont "complètement doux" avec les humains, souligne-t-il: "Ce ne sont pas de bons chiens de garde pour (effrayer) les humains, le pire qu'ils peuvent faire, c'est les lécher."

«Pas les méchants»

Jenny Love, éleveuse de moutons sur la côte ouest de l'Ecosse, affirme que les aigles sont dévastateurs dans la région.

"Les aigles ne sont pas méchants en soi", souligne-t-elle à l'AFP. "Il n'y a rien d'autre à manger pour ces oiseaux, alors ils mangent des agneaux qui sont des proies faciles pour eux."

"Mais cela fait payer un lourd tribut aux agriculteurs. Ils sont privés de leur gagne-pain. Le public a l'impression que les agriculteurs sont les méchants", déplore-t-elle.

Dans le cadre du programme de gestion des pygargues, les agriculteurs reçoivent une indemnité allant jusqu'à 5 000 livres (5 800 euros) par an pour le bétail perdu à cause des aigles.

La procédure de demande d'indemnisation est cependant coûteuse, complexe et loin de compenser les pertes, selon Mme Love.

Un éleveur a perdu pour 30 000 livres sterling (près de 35 000 euros) d'agneaux en une saison, affirme-t-elle.

"J'ai vu des gros durs s'effondrer en larmes devant moi parce qu'ils ne savaient pas quoi faire", ajoute Mme Love, sceptique sur le fait que des chiens puissent régler le problème.

Selon elle, il faudrait des milliers de chiens pour garder les moutons dans les montagnes, où presque tous les agneaux sont perdus à cause des oiseaux. La solution, selon elle, réside plutôt dans de meilleures indemnisations, plus élevées et plus plus faciles à obtenir.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.