Retour du JDD, «très engagé» et «parfaitement dans l'actualité», selon Lejeune

Après une grève historique de quarante jours, le JDD version Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l'extrême droite, a été publié dans la nuit de samedi à dimanche. (AFP)
Après une grève historique de quarante jours, le JDD version Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l'extrême droite, a été publié dans la nuit de samedi à dimanche. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Retour du JDD, «très engagé» et «parfaitement dans l'actualité», selon Lejeune

  • Cette première édition surprise depuis le 22 juin était jusque-là annoncée pour la mi-août
  • «Il défend des belles causes (...) C'est un numéro qui ne marquera peut-être pas l'histoire de la France mais au moins l'histoire de la presse», a déclaré le nouveau directeur de la rédaction

PARIS: Un hebdomadaire fidèle à ses "marqueurs", "parfaitement dans l'actualité" et "très engagé": après une grève historique de quarante jours, le JDD version Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l'extrême droite, a été publié dans la nuit de samedi à dimanche.

"Il défend des belles causes (...) C'est un numéro qui ne marquera peut-être pas l'histoire de la France mais au moins l'histoire de la presse", a déclaré le nouveau directeur de la rédaction lors de sa première intervention publique sur Europe 1 (radio du groupe Lagardère, comme le JDD) dimanche.

Cette première édition surprise depuis le 22 juin était jusque-là annoncée pour la mi-août. Il s'agit d'un numéro de 32 pages (soit 20 de moins que la précédente), dont la Une est consacrée à l'insécurité et à la justice après la mort d'un adolescent de 15 ans tué à coup de couteau le 22 juillet dans l'Eure.

Un sujet qui "n'est pas beaucoup traité dans les médias", a dit M. Lejeune.

"Une UNE sur ce sujet, ça change", s'est réjoui sur la plateforme X (ex-Twitter) le député RN Thierry Mariani, souhaitant "bonne chance à Geoffroy Lejeune et son équipe pour réveiller le JDD".

La parution s'est faite dans une ambiance assez "surréaliste" avec de nombreux "bénévoles" et très peu de membres de la rédaction sortante. "C'était un vrai baptême du feu", a reconnu M. Lejeune.

France: reparution surprise de l'hebdomadaire français JDD après une grève historique

Nouvelle ère pour Le Journal du Dimanche (JDD), institution dominicale en France: après quarante jours d'une grève historique et des départs qui s'annoncent massifs pour protester contre l'arrivée d'un directeur de la rédaction marqué à l'extrême droite, l'hebdomadaire a sorti dimanche une édition surprise.

Jusqu'alors annoncée pour la mi-août, cette édition était disponible peu après minuit sur la plateforme du journal, a constaté l'AFP. La dernière édition remontait au 22 juin.

Il s'agit d'un numéro de 32 pages (20 de moins que la dernière édition) dont la Une est consacrée à l'insécurité et à la justice après la mort d'un adolescent de 15 ans tué à coups de couteau le 22 juillet dans le département de l'Eure (Nord-Ouest).

La nouvelle secrétaire d'Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, est la première membre du gouvernement français à accorder un entretien au JDD nouvelle version.

Mardi, un accord sur une reprise progressive d'activité et l'accompagnement des journalistes souhaitant partir avait été conclu entre les grévistes et la direction du groupe français Lagardère, propriétaire du titre. L'accord a mis fin à la grève historique de la rédaction qui refusait depuis le 22 juin d'être dirigée par Geoffroy Lejeune, nouveau chef de la rédaction venu de l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs Actuelles.

Ce numéro du JDD a été réalisé essentiellement par des journalistes extérieurs, avec peu de membres de la rédaction sortante impliqués comme pour le site internet dont l'activité avait déjà repris cette semaine, alimenté par l'agence 6Médias sur la base notamment de dépêches fournies par l'AFP.

On y retrouve les signatures d'anciens de Valeurs Actuelles ou de la chaîne CNews.

La parution s'est faite dans une ambiance assez "surréaliste" avec de nombreux "bénévoles" et très peu de membres de la rédaction sortante, a reconnu M. Lejeune, dans sa première intervention publique sur Europe 1 (radio du groupe Lagardère, comme le JDD).

Soutien au candidat d'extrême droite Eric Zemmour à l'élection présidentielle française de 2022, Geoffroy Lejeune, 34 ans, a suscité plusieurs polémiques.

Vagues de départs

Sous sa direction, Valeurs Actuelles a notamment été condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers la députée La France Insoumise (gauche radicale) d'origine gabonaise Danièle Obono, après un dessin la caricaturant en esclave.

Même si Arnaud Lagardère, patron du groupe, s'en défend, nombre d'observateurs voient dans cette nomination la main du milliardaire français Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices.

Vivendi, groupe de M. Bolloré détenant notamment Canal+ et ses chaînes (dont CNews et C8), est en effet en train d'absorber Lagardère, propriétaire de plusieurs médias français (le JDD, le magazine Paris Match et la radio Europe 1). La construction de cet empire médiatique a déclenché au fil des acquisitions des grèves et des vagues de départs dans les rédactions.

La situation au JDD a relancé le débat sur la concentration des médias en France aux mains de quelques grands groupes privés et la législation encadrant leur fonctionnement. Conditionnement des aides à la presse, renforcement du pouvoir des rédactions face aux actionnaires: plusieurs pistes sont évoquées mais aucune ne fait jusqu'ici consensus.

Par ailleurs, d'après le magazine Marianne, Rodolphe Saadé, patron de l'armateur CMA CGM et propriétaire du quotidien régional La Provence, du site économique La Tribune et de la plate-forme vidéo Brut, oeuvre pour lancer à la fin de l'année un nouveau quotidien national généraliste distribué le week-end, comme le JDD.

Sollicité par l'AFP, le groupe n'a pas souhaité faire de commentaire.

«Bonnes volontés»

"On était très peu nombreux pour relancer la machine du JDD et on a vécu quelque chose qui, je pense, n'existe pas dans la presse, c'est-à-dire qu'il y a des bonnes volontés qui se sont manifestées pour venir nous aider", a-t-il ajouté.

On retrouve les signatures de Charlotte d'Ornellas et Raphaël Stainville (anciens de Valeurs Actuelles, comme Geoffroy Lejeune), de Pascal Praud, journaliste à Europe 1 et CNews, Jacques Vendroux, pour le sport, ou encore Eric Naulleau (ex-compagnon de débat d'Eric Zemmour, que Lejeune a soutenu à la présidentielle de 2022).

La situation du journal, en passe d'être absorbé par Vivendi (groupe de Vincent Bolloré, détenant Canal+ et ses chaînes, après une offre publique d'achat réussie du groupe Lagardère), a relancé le débat sur la concentration des médias aux mains de quelques grands groupes privés et la législation encadrant leur fonctionnement. Conditionnement des aides à la presse, renforcement du pouvoir des rédactions face aux actionnaires: plusieurs pistes sont évoquées mais aucune ne fait jusqu'ici consensus.

Dans un entretien à Ouest France samedi, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak estimait qu'il "y a toutes les raisons de s'inquiéter au vu de ce qui s'était passé à Valeurs Actuelles qui, rappelons-le, a été condamné pour provocation à la haine raciale" sous l'égide de M. Lejeune. Tout en rappelant que "la presse d'opinion a le droit d'exister en France, cela fait partie du pluralisme de la presse, donc on ne peut ni contraindre la liberté de la presse, ni contraindre la liberté d'entreprendre".

Le sujet sera au menu en septembre des Etats généraux de l'information annoncés par l'Elysée.

Mardi, un accord a été conclu entre les grévistes et la direction du groupe Lagardère mettant fin à la grève historique de la rédaction, qui refusait depuis le 22 juin d'être dirigée par Geoffroy Lejeune.

Le journaliste de 34 ans a suscité plusieurs polémiques, notamment lorsque l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, sous sa direction, a été condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers la députée LFI Danièle Obono.

Même si Arnaud Lagardère, le patron du groupe, s'en défend, nombre d'observateurs voient dans cette nomination la main de Vincent Bolloré, milliardaire aux opinions réputées ultra-conservatrices.

Parution du JDD: la macronie «accélère la banalisation» du journal, accuse la gauche

La macronie "accélère la banalisation" du JDD, ont déploré dimanche plusieurs responsables de gauche, dénonçant l'entretien accordé par la secrétaire d'Etat à la Ville Sabrina Agresti-Roubache à la première édition du journal sous la houlette de Geoffroy Lejeune, marqué à l'extrême droite.

"Le gouvernement Macron avalise le coup de force du JDD", a commenté sur le réseau social "X" (anciennement Twitter) le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. "Leur conception de l'arc républicain est à l'aune de leurs intérêts. Ils en ont détruit le sens".

"Une ministre macroniste! Après avoir brillé par son silence sur la reprise en main du JDD par l'extrême droite, la macronie accélère sa banalisation. Scandaleux!", a abondé Manon Aubry, eurodéputée insoumise.

Sabrina Agresti-Roubache est la première membre du gouvernement à accorder un entretien au journal version Geoffroy Lejeune. "Le pluralisme, c'est accepter la confrontation", fait valoir la secrétaire d'Etat dans les colonnes de l'hebdomadaire, publié dimanche pour la première fois depuis une grève historique de 40 jours.

Plusieurs voix du Rassemblement national se sont félicitées de cette parution.

"Bonne chance à Geoffroy Lejeune et à sa nouvelle équipe pour réveiller le JDD", a écrit l'eurodéputé RN Thierry Mariani. "Il était temps qu'un journal ose le dire", a commenté son collègue Gilbert Collard alors que la une est consacrée à l'insécurité après la mort d'un adolescent de 15 ans tué à coup de couteau fin juillet dans l'Eure.

Sarah Kerrich-Bernard, secrétaire nationale du Parti socialiste, a dénoncé le ton de la nouvelle formule, "du populisme pénal qui récupère la douleur des victimes (...) La justice c'est la paix, pas la haine. Ce journal est devenu ce qu'il devait devenir : un torchon".

"L'extrême droite est une espèce envahissante, elle s'installe sur le terrain des autres, les conquiert, menace la biodiversité", a commenté la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Face à la montée en puissance dans les médias de Vincent Bolloré, autorisé début juin par Bruxelles à racheter le groupe Lagardère, propriétaire du JDD et de Paris Match, la majorité reste partagée.


JO-2024: 6 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 pour l'arrivée de la flamme

La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • La soirée a rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%)
  • Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%

PARIS: L'arrivée de la flamme olympique à Marseille en début de soirée mercredi a été suivie par 5,9 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 réunies, selon des chiffres publiés par Médiamétrie jeudi.

Sa descente sur le sol français depuis le trois-mâts Belem dans les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, et l'allumage du chaudron par le rappeur marseillais Jul ont rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%).

Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%.

 

 


France : pas de partage de la dissuasion nucléaire avec l'UE, répète Marine Le Pen

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
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  • Dans une tribune au quotidien Le Figaro, Marine Le Pen développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct»
  • Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction

PARIS : La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen a mis en cause la légitimité démocratique des commissaires européens, qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, pour justifier son refus d'envisager que la France partage la dissuasion nucléaire avec ses partenaires.

Dans une tribune au quotidien Le Figaro, elle développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct».

«Une légitimité démocratique que n'aurait évidemment pas un commissaire européen», ajoute-t-elle dans ce texte publié sur le site du journal.

«Partager la dissuasion, c'est l'abolir», tranche-t-elle.

Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction.

Les oppositions lui ont reproché de «brader» la souveraineté nationale.

«Mettons tout sur la table», a insisté le chef de l'Etat deux jours après, dans un entretien avec la presse régionale française.

Mais pour la présidente du groupe Rassemblement national (extrême droite) à l'Assemblée nationale, battue au second tour de la présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, «la dissuasion repose sur un certain nombre de paramètres incompatibles avec toute collégialité supranationale».

«Qui fixera les critères d'emploi ? Qui décidera de la conduite à tenir ? Du caractère conventionnel ou nucléaire de la riposte ? Il y aurait nécessairement débat. Et, à la faveur de ce débat, les intérêts sont divergents», décrit-elle, en jugeant qu'«aucun peuple n'accepte de risquer sa disparition pour en sauver un autre».

«Comme si, à trois ans de la fin de son mandat, il lui fallait s'attaquer aux derniers piliers encore debout de notre indépendance nationale», s'agace-t-elle encore à propos d'Emmanuel Macron.

Choisir de partager la dissuasion nucléaire dont, depuis le Brexit, la France est seule à disposer dans l'UE, «viendrait affaiblir à nouveau notre démocratie, déjà dépossédée de la plupart de ses prérogatives au profit d'organismes supranationaux non élus», ajoute Marine Le Pen.

La doctrine française prévoit l'usage de l'arme suprême uniquement si ses intérêts vitaux sont menacés. Depuis les années 1970, la dissuasion française comprend donc une dimension européenne, les intérêts vitaux français n'étant pas uniquement liés au territoire du pays.

La France est le seul Etat membre doté de l'arme nucléaire depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

 


JO-2024: Marseille donne le coup d'envoi du relais olympique, rendez-vous à Paris

Cette photographie montre le trois-mâts français Belem, datant du XIXe siècle, escorté par les plaisanciers alors qu'il navigue près de la côte de Marseille, le 8 mai 2024, avant d'accoster avec la torche olympique, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Nicolas Tucat / AFP)
Cette photographie montre le trois-mâts français Belem, datant du XIXe siècle, escorté par les plaisanciers alors qu'il navigue près de la côte de Marseille, le 8 mai 2024, avant d'accoster avec la torche olympique, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Nicolas Tucat / AFP)
Le chanteur et compositeur français Said M'Roumbaba, alias Soprano, observe la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique à Marseille, dans le sud de la France, le 8 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Sylvain Thomas AFP)
Le chanteur et compositeur français Said M'Roumbaba, alias Soprano, observe la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique à Marseille, dans le sud de la France, le 8 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Sylvain Thomas AFP)
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  • Jeudi matin, au lendemain de l'allumage du premier chaudron olympique par le rappeur Jul sur le Vieux-Port, plusieurs dizaines de personnes avaient monté la colline pour assister à ce moment particulier et l’archevêque de Marseille était présent
  • Pour ce grand relais de la flamme, tradition née lors des JO 1936 à Berlin, Marseille sera la seule ville, avec Paris, à être traversée sur une journée entière

MARSEILLE, France : Le relais de la flamme olympique a débuté jeudi à Marseille, devant l'emblématique basilique Notre-Dame de la Garde, où Basile Boli, légende du football marseillais, a été porté en premier la torche qui arrivera le 26 juillet à Paris pour la cérémonie d'ouverture des JO-2024.

L'ex-international français, seul buteur lors de la victoire de l'Olympique de Marseille en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions 1993, a pris le départ à 08H20 juste sous la célèbre statue dorée de la «Bonne-Mère» qui veille sur la deuxième ville de France.

Vêtu de blanc comme tous les porteurs, il a ensuite passé le relais, sous un grand ciel bleu, en donnant le «baiser de la torche» à Colette Cataldo, 83 ans, supportrice historique de l’OM, qui a chanté «Allumer le feu» de Johnny Hallyday.

«Voilà, ça fait battre le coeur et c'est fantastique. C'est la flamme olympique, c'est le symbole du sport, du vivre ensemble, de tout ce qu'on peut espérer dans le monde», a commenté Basile Boli. «J'aurais jamais cru ça de ma vie», s'est exclamé Colette Cataldo.

«Attention, ça va passer très vite votre relais, profitez-en!», leur avait lancé auparavant Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO de Paris-2024.

- «C'est parti !» -

«Le départ c'est important dans le sport», a-t-il ajouté. «On a pris un bon départ... maintenant c'est parti! On va chaque jour délivrer ces moments de fête, d'émotions» avec 10.000 relayeurs dans 400 villes de France jusqu'à la cérémonie d'ouverture des JO (26 juillet - 11 août).

Jeudi matin, au lendemain de l'allumage du premier chaudron olympique par le rappeur Jul sur le Vieux-Port, plusieurs dizaines de personnes avaient monté la colline pour assister à ce moment particulier et le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, était présent en tenue d'apparat.

«Ca fait un petit réveil musculaire, mais comme les JO en France, c'est une fois tous les 100 ans, ça valait le coup», dit en souriant à l'AFP Julie Landon, 36 ans, venue à pied d'un autre quartier de Marseille.

La flamme a ensuite poursuivi son chemin en contrebas, accueillie par des centaines de personnes, beaucoup postées aussi aux fenêtres des immeubles.

Comme mercredi, lors de son arrivée à Marseille à bord du trois-mâts Belem sous les yeux de plus de 200.000 personnes, un important dispositif de sécurité est mis en oeuvre pour protéger le flambeau et ses porteurs.

Pour ce grand relais de la flamme, tradition née lors des JO 1936 à Berlin, Marseille sera la seule ville, avec Paris, à être traversée sur une journée entière, portée par près de 200 relayeurs, sportifs, artistes et anonymes, mais aussi un collectif de 28 athlètes européens, ce 9 mai étant également la journée de l'Europe.

La gymnaste ukrainienne Maria Vysochanska, dont le père combat sur le front contre l'invasion russe, sera la capitaine de ce relais collectif auquel participeront également l'ancien perchiste français Jean Galfione, ou la Polonaise Anita Wlodarczyk, triple championne olympique en titre du lancer de marteau.

Au fil de huit segments tracés à travers la ville, la flamme passera ensuite par plusieurs lieux emblématiques, notamment le palais du Pharo, la Corniche qui domine la Méditerranée, la marina olympique où se tiendront cet été les épreuves de voile, le Vieux-Port, le Mucem ou les grandes lettres MARSEILLE installées façon Hollywood à l'entrée nord de la ville.

L'ancien basketteur Tony Parker, le skieur Cyprien Sarrazin, auteur cet hiver d'un incroyable doublé sur la mythique descente de Kitzbühel, et plusieurs membres de l'équipe de France de voile porteront également le feu olympique.

- Drogba avant le départ -

L'actrice et humoriste Nicole Ferroni et le chef triplement étoilé Alexandre Mazzia, associé à la préparation des repas des athlètes cet été et dont le restaurant est à Marseille, seront eux aussi relayeurs.

Pour conclure cette première journée du relais, le dernier segment conduira la flamme jusqu'au Stade Vélodrome, où se tiendront cet été 10 matches des tournois olympiques féminin et masculin de football.

Le ballon rond sera alors à l'honneur avec la présence de Jean-Pierre Papin, Ballon d'Or 1991, de Louisa Necib, Marseillaise et ancienne N.10 de l'équipe de France, et de Valentin Rongier, actuel capitaine de l'OM. Zinedine Zidane, autre illustre Marseillais dont le nom avait circulé pour l'allumage du chaudron mercredi, n'est en revanche pas prévu au programme.

Le rappeur Soprano, enfant des quartiers Nord de la ville, effectuera pour sa part un spectaculaire relais sur le toit du stade. Puis il remettra la flamme à Eric Di Meco, champion d'Europe 1993 avec l'OM, qui la tendra lui-même à Didier Drogba, autre légende du club marseillais, à charge pour ce dernier d'allumer donc le deuxième chaudron de ces Jeux, au pied du mythique Vélodrome.

Vendredi, la flamme quittera enfin Marseille pour continuer son périple par le Var. Puis son chemin se poursuivra jusqu'à Paris, via le Mont-Saint-Michel, les plages du Débarquement, le Château de Versailles ou encore le Viaduc de Millau.