Les relations entre les Etats-Unis et le Soudan depuis 1993

En juin 2004, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, est le plus haut responsable américain à se rendre au Soudan depuis 1978, pour une visite axée sur le conflit au Darfour (Photo, AFP/Archives)
En juin 2004, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, est le plus haut responsable américain à se rendre au Soudan depuis 1978, pour une visite axée sur le conflit au Darfour (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Lundi 14 décembre 2020

Les relations entre les Etats-Unis et le Soudan depuis 1993

  • L'administration Bill Clinton impose au Soudan un embargo économique en 1997
  • Le 23 octobre également, Donald Trump annonce qu'Israël et le Soudan acceptent de normaliser leurs relations diplomatiques

KHARTOUM: Les temps forts des relations entre les Etats-Unis et le Soudan depuis 1993. 

Le Soudan sur liste noire  

Le 18 août 1993, les Etats-Unis inscrivent le Soudan sur la liste des pays accusés de soutenir le terrorisme. 

Le pays donne asile à des activistes islamistes depuis la prise du pouvoir par le général Omar el-Béchir soutenu par les islamistes, quatre ans plus tôt. Le chef du groupe jihadiste Al-Qaïda, Oussama ben Laden, s'y installe de 1992 à 1996. 

En 1996, Washington ferme son ambassade à Khartoum après des sanctions internationales imposées au Soudan. Elle rouvrira en 2002. 

L'administration Bill Clinton impose au Soudan un embargo économique en 1997. 

Attentats  

Les relations bilatérales s'enveniment en 1998 après deux attentats revendiqués par Al-Qaïda contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (plus de 200 morts). 

En représailles, les Etats-Unis bombardent une usine pharmaceutique près de Khartoum soupçonnée de fabriquer des armes chimiques. 

En 2001, Khartoum condamne les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis et affirme soutenir la lutte contre le terrorisme. 

« Génocide » au Darfour  

En juin 2004, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, est le plus haut responsable américain à se rendre au Soudan depuis 1978, pour une visite axée sur le conflit au Darfour (ouest).  

En novembre, il accuse Khartoum et des milices arabes d'y commettre un « génocide ». 

En 2006-2007, les sanctions américaines sont renforcées. 

Dialogue renoué  

En 2009, le président américain, Barack Obama, annonce une diplomatie plus active envers Khartoum, renforçant à la fois les incitations et la menace de sanctions, prolongées en 2010. 

Début 2011, Washington se dit prêt à normaliser les relations après le vote sur l'indépendance du Soudan du Sud. 

Mais en septembre, l'émissaire américain Princeton Lyman estime que les conflits dans les états du Nil Bleu et du Kordofan-Sud constituent des obstacles à l'amélioration des relations. 

Levée de l'embargo  

Début 2017, Barack Obama annonce lever certaines sanctions dans un délai de six mois, saluant la coopération de Khartoum pour « répondre aux conflits régionaux et à la menace du terrorisme ». 

Son successeur Donald Trump prolonge le délai de trois mois. 

En octobre, les Etats-Unis renoncent à l'embargo, maintenant des sanctions sur les armes.  

Réchauffement spectaculaire   

Les relations des deux pays connaissent un réchauffement spectaculaire après la destitution d'Omar el-Béchir par l'armée en avril 2019 suivie par l'instauration d'un régime de transition vers un pouvoir civil. 

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo annonce en décembre que les Etats-Unis nommeront un ambassadeur au Soudan pour la première fois depuis 23 ans, lors d'un déplacement à Washington du nouveau Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok. 

Washington retire le Soudan d'une liste noire des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté de religion. 

En février 2020, le Soudan annonce que le chef du Conseil souverain, le général Abdel Fattah al-Burhane, a été convié « prochainement » à une visite officielle à Washington. 

Le même mois, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, rencontre le général en Ouganda. 

Indemnisation de victimes  

Le 6 avril, le Soudan trouve un accord d'indemnisation avec les familles des 17 marins victimes d'un attentat en 2000 contre le destroyer américain USS Cole au large du Yémen. La justice américaine avait jugé le Soudan responsable de l'attaque, revendiquée par Al-Qaïda. 

Le 25 août, le Soudan écarte une éventuelle reconnaissance d'Israël avant la fin de la transition politique en 2022, lors d'une visite de Mike Pompeo. 

En septembre, le Soudan affirme avoir réuni les indemnités réclamées par Washington pour indemniser des familles des victimes américaines des attentats contre les ambassades de 1998. 

Le 20 octobre, M. Trump annonce qu'il compte retirer le Soudan de la liste noire une fois la somme versée. Le 23, la Maison Blanche confirme le versement par Khartoum de l'indemnisation. 

Normalisation des relations avec Israël  

Le 23 octobre également, Donald Trump annonce qu'Israël et le Soudan acceptent de normaliser leurs relations diplomatiques. 

Le Soudan retiré de la liste noire  

Le 14 décembre, les Etats-Unis retirent formellement le Soudan de leur liste des pays soutenant le terrorisme. 


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.