A Niamey, les coupures d'électricité s'aggravent sous l'effet des sanctions

Dans le quartier populaire de Lazaret à Niamey, des cris de joie accueillent le retour de l'électricité coupée pendant près de cinq heures (Photo d'illustration, AFP).
Dans le quartier populaire de Lazaret à Niamey, des cris de joie accueillent le retour de l'électricité coupée pendant près de cinq heures (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Lundi 07 août 2023

A Niamey, les coupures d'électricité s'aggravent sous l'effet des sanctions

  • Le Nigeria a annoncé couper l'approvisionnement en électricité à son voisin, en ligne avec les sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger
  • Dans le quartier voisin de Dan Zama, Mohamed tente de rassurer des enfants fatigués d'attendre le retour du courant pour se faire coiffer

NIAMEY: Dans le quartier populaire de Lazaret à Niamey, des cris de joie accueillent le retour de l'électricité coupée pendant près de cinq heures: depuis une semaine, la capitale nigérienne subit d'importants délestages, conséquence directe des sanctions régionales d'après le putsch du 26 juillet.

Dans le quartier voisin de Dan Zama, Mohamed tente de rassurer des enfants fatigués d'attendre le retour du courant pour se faire coiffer. "Sourou, sourou" (patience, patience, en langue djerma), répète le coiffeur en arborant de larges sourires.

Mercredi, le Nigeria a annoncé couper l'approvisionnement en électricité à son voisin, en ligne avec les sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger.

Quelques jours plus tôt, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), dirigée par le président nigérian Bola Tinubu, avait décidé de sanctions contre les militaires qui ont renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet.

En plus d'un ultimatum d'une semaine pour rétablir l'ordre constitutionnel et la suspension des transactions financières avec le Niger, la Cedeao a décrété le gel de toutes les transactions de service, incluant les transactions énergétiques.

En temps normal, Niamey est déjà soumise à des coupures d'électricité régulières dues aux pannes sur le réseau du Nigeria, où la Société nigérienne d'électricité (Nigelec, seul fournisseur du pays) achète 70% de l'électricité qu'elle fournit au Niger, selon un rapport de 2022 de cette entreprise.

Pour alimenter ses abonnés, la Nigelec doit désormais compter sur ses seules maigres productions locales, loin de couvrir les besoins de la capitale et ses près de 2 millions d'habitants.

"Pour le moment la fréquence des coupures - de quatre à cinq heures - est supportable, mais on craint le pire en cas de pannes d'une des turbines", s'inquiète Mohamed le coiffeur, aussi ex-mécanicien.

Pour continuer à travailler, il s'est équipé de tondeuses solaires rechargeables. Mais son chiffre d'affaires a déjà chuté: alors qu'il avait avant "quinzaine" de clients, il n'en a plus que "cinq par jour".

«Tenir longtemps»
Dans l'atelier d'Issa Adamou, situé en face du salon de Mohamed, les machines à coudre électriques sont aux arrêts.

"On attend impatiemment l'électricité", maugrée Issa, en assénant des coups d'éventail aux moustiques qui attaquent ses pieds.

Dans la pénombre, une rue plus loin, des jeunes prennent du thé dans une "fada" (club), sur fond de croassements assourdissants de grenouilles dans une mare toute proche.

"Le Nigeria doit trouver un autre moyen de pression car nous sommes immunisés contre les coupures d'électricité, on pourra tenir longtemps", argumente l'un d'eux, Aziz Hama.

Mais "ces coupures arrivent au mauvais moment où les prix des produits flambent à cause des attaques (jihadistes) qui perturbent l'approvisionnement du pays", gronde Kadi Moukaïla, une restauratrice. "Les clients ne sont pas contents parce qu'il n'y a plus de boissons fraîches ici", s'énerve-t-elle.

A Gaweye, sur l'autre rive du fleuve Niger, Elhadj Tidjani, septuagénaire, ne décolère pas: "A cause de ces maudites coupures on n'entend plus les appels à la prière dans les hauts-parleurs".

Dès l'interruption du courant, des groupes électrogènes, de tous gabarits, prennent le relais dans plusieurs commerces, stations services, pharmacies et villas cossues.

Le soir, des petits vendeurs s'installent à proximité des voies illuminées par des lampadaires solaires. D'autres s'éclairent à l'aide de lampes chinoises à piles ou solaires, dont les prix de cessent de monter.

«Sacrifice suprême»
"Il ne s'agit plus de banales pannes électriques, par précaution nous avons acheté un nouveau groupe électrogène en renfort", lance Moussa Abba, patron d'une pharmacie.

"Pour éviter d'énormes pertes, je me ravitaille au minimum", affirme Halidou Jika, vendeur de produits congelés.

Souley Kanta, manutentionnaire, affirme lui que "les Nigériens sont prêts au sacrifice suprême pour en finir avec le néo-colonialisme".

L'entrée en service le 25 août d'une nouvelle centrale photovoltaïque de 30 mégawatts construite près de Niamey avec un prêt français et un don de l'Union européenne viendra renforcer le potentiel de la Nigelec, assure un de ses responsables.

Dans un discours à la nation à l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance du Niger, ex-colonie française, le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, a prévenu que "les semaines et les mois à venir seront difficiles pour notre pays".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.