Darmanin annonce engager la dissolution de l'organisation Civitas

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Publié le Mardi 08 août 2023

Darmanin annonce engager la dissolution de l'organisation Civitas

  • L'institut Civitas, proche de l'extrême droite catholique, avait été reconnu en 2016 comme éligible au financement des partis politiques
  • Civitas a soutenu la candidature d'Eric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022

PARIS: Gérald Darmanin a annoncé avoir demandé à ses services "d'instruire la dissolution" de Civitas, un parti d'extrême droite qui regroupe des catholiques traditionalistes intégristes, le ministre condamnant "fermement" des propos antisémites formulés lors de l'université d'été de l'organisation.

"L'antisémistisme n'a pas sa place dans notre pays. Je condamne fermement ces propos ignominieux et saisis le procureur de la République", a ajouté le ministre de l'Intérieur dans son passage publié sur X (anciennement Twitter).

Le 30 juillet à Pontmain (Mayenne), lors des universités d'été de Civitas, l'essayiste controversé Pierre Hillard, avait déclaré: "Vous avez eu un événement en septembre 1791, la naturalisation des Juifs". "Avant 1789, un Juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir Français. Pourquoi ? Parce que c’étaient des hérétiques", avait-il poursuivi avant d'ajouter: "La naturalisation de Juifs en 1791 ouvre la porte à l"immigration".

Pierre Hillard avait alors estimé qu'il "faudrait peut-être retrouver la situation d'avant 1789", selon une vidéo de son intervention.

Ces propos ont été vivement condamnés par plusieurs personnalités politiques dont des élus de LFI et de Renaissance, l'Union des étudiants juifs de France et la Licra, notamment.

Dans un message posté sur X avant celui du ministre de l'Intérieur, Jean-Luc Mélenchon avait lancé un appel à M. Darmanin, car "l'antisémitisme doit être puni sans faiblesse".

Mathilde Panot, présidente des députés LFI, a elle annoncé saisir "la procureure de la République".

Après l'annonce de M. Darmanin, fait inhabituel, Jean-Luc  Mélenchon a donné un satisfecit au ministre: "Darmanin donne une réponse claire à l'interpellation des insoumis et de la Licra. L'antisémitisme va être puni. Civitas sera dissout et le procureur de la République est saisi des propos de Pierre Hillard", a-t-il écrit sur X, en republiant le message du ministre.

L'UOIF a apporté également "son soutien à la démarche de dissolution initiée" par Gérald Darmanin, dans un post sur X.

L'institut Civitas, proche de l'extrême droite catholique, avait été reconnu en 2016 comme éligible au financement des partis politiques.

Civitas a soutenu la candidature d'Eric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022.

Ce mouvement a organisé plusieurs actions controversées récemment.

Plusieurs dizaines de manifestants proches de l'organisation catholique intégriste Civitas avaient empêché la tenue d'un concert le 13 mai à l'église Saint-Cornély de Carnac. Le parquet de Lorient avait ouvert une enquête pour violence volontaire et entrave à la liberté d'expression.

En février, Alain Escada, président de Civitas, avait également appelé les sympathisants du mouvement à se réunir à Saint-Brévin (Loire-Atlantique) pour manifester contre le projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada).


La mairie de Paris va végétaliser 120 nouvelles rues

La fontaine du Trocadéro, avec la Tour Eiffel en arrière-plan, à Paris, le 3 août 2022 (Photo, AFP).
La fontaine du Trocadéro, avec la Tour Eiffel en arrière-plan, à Paris, le 3 août 2022 (Photo, AFP).
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  • Depuis 2020, plus de 113 000 arbres ont déjà été plantés dans la capitale (rues, parcs, bois, etc.), avec pour objectif d'atteindre 170 000 nouvelles plantations en 2026.
  • Pour cette nouvelle saison de plantation, 15 000 arbres seront plantés au total, dont un millier dans les rues, a indiqué mardi Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge de la végétalisation de l'espace public.

PARIS : La mairie de Paris va végétaliser 120 nouvelles rues et places de la capitale en plantant un millier d'arbres durant l'hiver 2024-2025, dans le but de réduire les effets des vagues de chaleur.

Depuis 2020, plus de 113 000 arbres ont déjà été plantés dans la capitale (rues, parcs, bois, etc.), avec pour objectif d'atteindre 170 000 nouvelles plantations en 2026.

Pour cette nouvelle saison de plantation, 15 000 arbres seront plantés au total, dont un millier dans les rues, a indiqué mardi Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge de la végétalisation de l'espace public.

Ils viendront s'ajouter aux 100 000 arbres d'alignement qui constituent le patrimoine arboré de la capitale la plus dense d'Europe, soit une hausse de 1 % en un an.

L'indice de canopée, qui mesure la surface d'ombre projetée au sol par le feuillage, avait atteint 23 % en 2023, dépassant ainsi l'objectif initial de 2030 que la mairie s'était fixé. « On peut raisonnablement penser qu'on atteindra les 25 % en 2030 », anticipe M. Najdovski.

Les nouvelles plantations sont principalement des essences adaptées au réchauffement climatique, comme des micocouliers de Provence, des noisetiers de Byzance ou encore des érables de Montpellier. La ville continue par ailleurs à planter des essences locales dans les bois de Boulogne et de Vincennes.

L'objectif est de réduire le phénomène de « dôme de chaleur », qui se manifeste par une hausse de la température au fur et à mesure que l'on se rapproche du centre de l'agglomération. Elle permet également de réduire les effets des « îlots de chaleur urbains », ces espaces très minéraux où les températures grimpent.

La présence massive d'arbres permet de réduire localement les températures jusqu'à quatre degrés, comme cela a été mesuré place de Catalogne, dans le 14^e arrondissement, où se trouve la première « forêt urbaine » de Paris.


« Et maintenant ? » : à Calais, des Syriens entre espoir et incertitude après la chute d'Assad

Des migrants syriens dansent la Dabke traditionnelle pendant une pause avant d'essayer de traverser la Manche à Calais, dans le nord de la France, le 29 octobre 2024. (Photo AFP)
Des migrants syriens dansent la Dabke traditionnelle pendant une pause avant d'essayer de traverser la Manche à Calais, dans le nord de la France, le 29 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • « Tout le monde rêve de rentrer chez soi, mais la situation est trop confuse » : à Calais, alors que le président Bachar al-Assad est tombé dimanche.
  • des migrants syriens se disent soulagés par son départ, mais prudents face à l'incertitude, et poursuivent leur route vers l'Angleterre.

CALAIS, FRANCE : « Tout le monde rêve de rentrer chez soi, mais la situation est trop confuse » : à Calais, alors que le président Bachar al-Assad est tombé dimanche, des migrants syriens se disent soulagés par son départ, mais prudents face à l'incertitude, et poursuivent leur route vers l'Angleterre.

Ali, âgé de 23 ans, sort de la tente où il a passé une nuit glaciale, au cœur du camp de Calais. Originaire de Deraa, berceau du soulèvement de 2011 en Syrie, il vit ici depuis deux mois, dans l'attente de traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre.

Lorsqu'il a appris la chute de Bachar al-Assad, le jeune homme frêle, qui ne souhaite pas donner son nom, raconte avoir été « heureux » de voir tomber ce « criminel ».

« Plus personne ne voulait de lui au pouvoir, mais la situation en Syrie reste confuse et l'atmosphère générale est chaotique », tempère le candidat à l'exil, qui n'a pas changé de projet.

Plusieurs pays, dont l'Allemagne, l'Autriche ou la Grande-Bretagne, ont décidé de geler les procédures d'asile des ressortissants syriens.

Le ministère britannique de l'Intérieur a annoncé lundi avoir « mis sur pause temporairement » l'examen de ces demandes au Royaume-Uni « le temps d'évaluer la situation ».

Une « très mauvaise nouvelle » pour Ali, « mais cela ne nous arrêtera pas : nous voulons rejoindre l'Angleterre car nous recherchons la paix ».

« Si la situation s'améliore en Syrie, nous reviendrons, il n'y a rien de mieux que la maison. Mais pour l'instant, la situation demeure trop incertaine ; les dirigeants viennent d'un milieu lié au terrorisme », s'inquiète le jeune Syrien.

« Il n'y a aucune certitude de paix. »

Emporté par une offensive spectaculaire d'une coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) d'Abou Mohammad al-Jolani, Bachar al-Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou, selon les agences de presse russes.

HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme, mais cette affirmation ne convainc pas réellement les pays occidentaux, dont les États-Unis, qui le classent toujours comme organisation terroriste.

Fares, 32 ans, qui souhaite également rester anonyme, s'interroge sur les intentions des rebelles qui contrôlent désormais la plus grande partie du pays et ont lancé lundi les discussions sur le transfert du pouvoir.

« Nous ignorons quelles règles régiront le pays », souligne-t-il. « Quelles sont les racines culturelles de ceux qui sont désormais au pouvoir ? Nous n'en savons rien », ajoute-t-il, dans le petit campement d'une vingtaine de tentes, sur un quai près de la mairie.

« Nous sommes soulagés que Bachar al-Assad soit parti, mais il n'y a ni stabilité, ni sécurité en Syrie pour le moment », estime Fares, qui s'inquiète aussi des frappes israéliennes.

Le trentenaire dénonce la décision des autorités britanniques de suspendre l'examen des demandes d'asile des Syriens : « Personne ne sait ce qu'il va se passer maintenant en Syrie. En Grande-Bretagne, nous pouvons nous offrir un avenir, pour nous et pour nos enfants. Il y a du travail, de la paix, tout ce dont nous avons besoin. »

Entre 2011 et 2021, près de 31 000 Syriens ont obtenu l'asile au Royaume-Uni, selon des chiffres de la Chambre des communes britannique. En 2023, un peu plus de 3 000 Syriens y ont demandé l'asile.

« La Syrie c'est le chaos, l'Angleterre c'est le paradis », lance Mohamad, 31 ans, qui utilise une application de traduction pour se faire comprendre.

Il se réjouit de la chute de Bachar el-Assad, mais s'inquiète : « Que va-t-il se passer maintenant ? Nous n'avons aucune certitude quant à la paix, nous ne connaissons pas les nouveaux responsables au pouvoir », affirme ce Syrien originaire de Hama, dans le centre du pays.

Mais ici, à Calais, « je ressens beaucoup de nostalgie », confie Ali, devant sa petite tente, tandis que le vent fouette son visage. « Lorsque la Syrie deviendra un pays sûr, je retournerai chez moi, mais pas pour le moment. »


Selon les patrons de TotalEnergies et d'EDF, c'est « l'enfer d'investir en France »

 « C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables (Photo Fournie)
« C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables (Photo Fournie)
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  • « C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables.
  • « Je ne peux pas continuer à investir dans un pays comme la France, alors que des personnes me coûtent beaucoup d'argent pour un rendement aussi faible.

PARIS : « C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables.

« Il faut simplifier le processus. Je suis désolé, mais quand je regarde la situation en France, j'ai 500 développeurs d'énergies renouvelables qui arrivent péniblement à faire 300 à 400 mégawatts par an (…). Ce n'est pas possible de continuer comme ça, je vous le dis. Moi, j'ai construit 2 GW en un an aux États-Unis », a affirmé Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, lors du congrès de l'Union française de l'électricité (UFE) à Paris.

Faute d'accélération, le dirigeant du groupe pétro-gazier qui se diversifie dans l'électricité se dit prêt à « faire des arbitrages vers des pays plus accueillants », comme l'Allemagne.

« Je ne peux pas continuer à investir dans un pays comme la France, alors que des personnes me coûtent beaucoup d'argent pour un rendement aussi faible. Et ça, c'est un problème d'espace, c'est un problème de réglementation, c'est un problème de volonté collective », a-t-il encore critiqué, en fustigeant une loi d'accélération des énergies renouvelables de 2023 « qui a tout ralenti ».

« On sait faire des grands projets dans ce pays : du nucléaire, des cathédrales, des Jeux olympiques. Là, on est super organisés », a ironisé le bouillant patron, présent le 29 novembre à la dernière visite de chantier de la cathédrale Notre-Dame en présence d'Emmanuel Macron.

À ses côtés, Luc Rémont, le PDG du groupe électricien EDF, entreprise détenue à 100 % par l'État français, a souscrit aux mêmes critiques.

« Patrick le disait tout à l'heure, c'est l'enfer d'investir en France. C'est vrai, c'est l'enfer d'investir en France pour des raisons réglementaires, et ce n'est pas juste l'enfer pour faire du renouvelable, c'est l'enfer pour un industriel qui veut se raccorder au réseau électrique, pour raccorder un centre de données, par exemple. Les délais administratifs sont juste incommensurables avec ce qu'on vit ailleurs dans le monde. Le premier frein à la décarbonation aujourd'hui, ce sont les procédures », a déclaré M. Rémont.

Au deuxième semestre, l'investissement des entreprises en France est en baisse de 3 %, un recul qui s'est sensiblement accéléré, a indiqué Patrick Martin, le patron du Medef, contre 1 % au premier semestre.

Et d'ajouter que le taux d'utilisation des capacités industrielles « n'est plus que de 75 %, soit le même taux qu'en 2010 ».