Niger: discussions « difficiles » entre une émissaire américaine et les auteurs du coup d'Etat

Un vendeur ambulant passe devant des voitures brûlées devant le siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme du président Bazoum à Niamey, le 7 août 2023. (AFP).
Un vendeur ambulant passe devant des voitures brûlées devant le siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme du président Bazoum à Niamey, le 7 août 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 08 août 2023

Niger: discussions « difficiles » entre une émissaire américaine et les auteurs du coup d'Etat

  • Selon une source proche de la Cedeao, une intervention n'est pas envisagée à ce stade, et la voie du dialogue semble donc toujours sur la table.
  • Les auteurs du coup d'Etat "comprennent très bien les risques que fait courir à leur souveraineté une invitation de Wagner"

NIAMEY: Une émissaire américaine a eu des discussions "difficiles" à Niamey avec les militaires auteurs du coup d'Etat au Niger, les Etats-Unis disant privilégier la voie diplomatique pour restaurer l'ordre constitutionnel, plutôt que l'intervention militaire un temps envisagée par les pays d'Afrique de l'Ouest.

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) vont à nouveau se réunir jeudi à Abuja, la capitale du Nigeria, pour évoquer la situation au Niger, deux semaines après le coup d'Etat, a indiqué la Cedeao dans un communiqué.

Lors d'un précédent sommet à Abuja le 30 juillet, les dirigeants ouest-africains avaient donné une semaine aux militaires nigériens pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum, actuellement retenu prisonnier. Les chefs d'état-major de la région avaient même dessiné les "contours" d'une éventuelle intervention armée, mais elle n'a pas été déclenchée à l'expiration de l'ultimatum dimanche à 23H00 GMT.

Selon une source proche de la Cedeao, une intervention n'est pas envisagée à ce stade, et la voie du dialogue semble donc toujours sur la table.

"Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C'est la démarche de la Cedeao, c'est notre démarche et nous soutenons les efforts de la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel", a déclaré pour sa part à RFI le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

"Ce que nous voyons au Niger est désolant et n'offre rien au pays et au peuple du Niger", a-t-il poursuivi, estimant que les Etats-Unis et d'autres pays allaient se retrouver "dans une position où nous devons arrêter notre soutien au Niger".

Discussions « difficiles »

Une haute responsable de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a déclaré lundi avoir rencontré à Niamey les auteurs du coup d'Etat. "Ces discussions ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles", a-t-elle dit à la presse par téléphone.

Mme Nuland, numéro deux de la diplomatie américaine par intérim, a indiqué avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d'état-major de l'armée, et d'autres responsables, mais n'avoir pu s'entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum.

Elle a dit avoir proposé "de nombreuses options" pour mettre fin au coup d'Etat, ainsi que les "bons offices" des Etats-Unis "s'il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l'ordre constitutionnel", tout en ajoutant: "je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit".

La responsable a par ailleurs précisé que le général Barmou était bien au fait de la coopération existant entre le Niger et les Etats-Unis, en raison de son engagement passé dans les forces spéciales.

Les auteurs du coup d'Etat "comprennent très bien les risques que fait courir à leur souveraineté une invitation de Wagner", a déclaré Mme Nulan, en référence au groupe paramilitaire russe Wagner, présent notamment au Mali voisin.

De son côté, "la junte a demandé à la délégation de la Cedeao de revenir" d'ici mardi au Niger, a déclaré lundi à TV5 Monde le Premier ministre nigérien déchu Ouhoumoudou Mahamadou. Cette délégation, arrivée jeudi à Niamey, était repartie quelques heures plus tard sans avoir pu rencontrer ni le général Tiani ni M. Bazoum.

« Catastrophe »

Plusieurs voix africaines ont rejeté ces derniers jours l'option militaire.

Une intervention militaire pourrait être "une catastrophe", a prévenu lundi à Bamako le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop.

L'Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur dans le Sahel, s'est également déclarée opposée à une intervention. Certains pays occidentaux, comme l'Allemagne et l'Italie, ont eux aussi plaidé pour une solution diplomatique.

Une délégation conjointe Mali-Burkina Faso a été envoyée à Niamey en soutien aux militaires nigériens

"Nous avons réitéré" la "décision des présidents (malien Assimi) Goïta et (burkinabè Ibrahim) Traoré de participer pleinement aux opérations de légitime défense aux côtés des Forces de défense et de sécurité nigériennes", a affirmé le porte-parole du gouvernement malien Abdoulaye Maïga.

Le Burkina Faso et le Mali, voisins du Niger eux aussi gouvernés par des militaires et confrontés à la violence des groupes jihadistes, ont souligné ces derniers jours qu'une intervention armée serait "une déclaration de guerre" à leurs deux pays.

Peu avant la fin de l'ultimatum fixé par la Cedeao, ils ont annoncé fermer l'espace aérien du Niger "jusqu'à nouvel ordre". "Tout Etat impliqué sera considéré comme cobelligérant", ont-ils ajouté.

Les militaires ont annoncé lundi soir la nomination d'un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, ancien ministre des Finances du président Mamadou Tandja, et celle d'Habibou Assoumane, nouveau commandant de la garde présidentielle.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".