Pourquoi le Maroc devient le partenaire de choix de l’Europe en matière d’énergies renouvelables

Les experts considèrent l’énergie solaire comme une solution viable pour les zones sous-développées au Maroc. (AFP)
Les experts considèrent l’énergie solaire comme une solution viable pour les zones sous-développées au Maroc. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 10 août 2023

Pourquoi le Maroc devient le partenaire de choix de l’Europe en matière d’énergies renouvelables

  • Situé aux portes de l’Europe et armé de plans ambitieux visant à produire 52% de son électricité domestique à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030, le Maroc fait figure de partenaire énergétique prometteur
  • Avec plus de 3 100 kilomètres de côtes le long de l’Atlantique et de l’Afrique, le Maroc possède un vaste potentiel inexploité d’énergie houlomotrice qui attire des investissements de diverses sources

DJOUBA (Soudan du Sud): Les vagues de chaleur torride qui ont touché l’hémisphère nord tout au long de cet été nous rappellent brutalement la nécessité de mettre en place des solutions énergétiques durables. Toutefois, il y a une bonne nouvelle: un pays arabe s’est positionné comme un fournisseur potentiel d’énergie solaire pour le marché énergivore européen.

Le Maroc a développé un secteur de l’énergie solaire dynamique, utilisant le soleil toute l’année, de grands espaces ouverts pour des projets d’infrastructure et l’accès à des millions d’euros pour le financement du développement de l’Union européenne (UE).

La crise énergétique en Europe, venant s’ajouter à l’urgence de relever le défi du réchauffement climatique, catalyse les efforts qui visent à rechercher de nouvelles sources d’énergie propre et renouvelable.

Situé aux portes de l’Europe et armé de plans ambitieux qui ont pour ambition de produire 52% de son électricité domestique à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030, le Maroc fait figure de partenaire énergétique prometteur.

L’idée est d’exporter une quantité importante de sa capacité d’énergie solaire au moyen de câbles sous-marins vers l’Europe – une initiative qui promet de renforcer la transition énergétique propre du continent et qui, par ailleurs, aide le Maroc à atteindre ses objectifs en matière de développement.

Plus tôt au cours de cette année, l’UE s’est engagée dans des programmes d’une valeur de 624 millions d’euros pour soutenir la transition du Maroc vers «l’énergie verte», lutter contre la migration irrégulière et faciliter des réformes clés dans des domaines cruciaux comme la protection sociale, les politiques climatiques et l’administration publique.

Malgré son énorme potentiel inexploité, le Maroc fait face à des défis dans l’expansion de sa capacité d’énergie renouvelable. Actuellement, 90% de son énergie dépend des importations, principalement des combustibles fossiles.

L’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois indispensables et dissocier le pays de la volatilité des prix des combustibles fossiles. (AFP)
L’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois indispensables et dissocier le pays de la volatilité des prix des combustibles fossiles. (AFP)

La transition vers les énergies renouvelables nécessite à elle seule des investissements considérables, estimés à 52 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) en vue d’atteindre les objectifs du Maroc pour 2030.

Les institutions mondiales ont fourni une aide financière à la croissance du secteur des énergies renouvelables, mais la suppression des obstacles bureaucratiques à l’investissement privé demeure essentielle.

En outre, l’adoption par la région des énergies renouvelables suscite de nombreuses critiques de la part de personnes qui s’inquiètent de l’incidence environnementale des projets d’infrastructure massifs et de l’utilisation accrue de l’eau dans les régions arides.

Ce qui est incontestable, c’est que le Maroc, en se considérant comme un centre pour l’énergie propre, avec le potentiel d’exporter de l’électricité vers l’Europe, est un modèle à suivre pour d’autres pays.

«Les ambitions du Maroc en matière d’énergies renouvelables présentent une proposition bénéfique aussi bien pour l’Europe que pour le pays lui-même», déclare Grammenos Mastrojeni, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée, dans un entretien accordé à Arab News.

«Historiquement, l’énergie a toujours été considérée comme une question nationale et de souveraineté. Aujourd’hui, le changement climatique a changé la donne. Pour rendre le système fonctionnel, nous devons commencer à raisonner en termes de coopération régionale.»

Le Maroc n’est pas le seul pays arabe à privilégier le développement de l’énergie solaire. Les États du Golfe accélèrent également leur transition vers les énergies renouvelables en lançant d’ambitieux projets d’infrastructures destinés à réduire leur dépendance au pétrole et au gaz pour répondre aux besoins énergétiques domestiques.

L’Arabie saoudite a pour objectif d’augmenter considérablement sa capacité totale d’énergie solaire d’ici à 2030. Parmi les plans de développement spécifiques du Royaume, on compte la ville intelligente Neom, qui comprendra une usine d’hydrogène d’un montant de 5 milliards de dollars, ainsi que le projet de la mer Rouge, qui aura la capacité de générer 400 mégawatts (MW) d’énergie solaire et accueillera le plus grand projet de stockage d’énergie hors réseau du monde à ce jour.

Alors que l’Europe et l’Afrique du Nord sont caractérisées par des marchés fragmentés, des inégalités économiques importantes et des schémas démographiques inégaux, les conséquences potentiellement néfastes du changement climatique ne peuvent être surestimées.

M. Mastrojeni pense qu’une solution pour surmonter ces défis réside dans l’intégration des marchés de l’énergie, puisqu’elle offre un potentiel de sécurité énergétique partagée et des avantages macroéconomiques dans la région.

EN CHIFFRES

 

  • 52% de l’objectif d’énergie renouvelable du Maroc pour 2030
  • 18,3% de l’objectif de réduction des émissions du Maroc d’ici à 2030.

  • Objectif d’énergie renouvelable de 58,7 GW pour l’Arabie saoudite en 2030.

  • Objectif d’énergie propre de 14 GW pour les EAU en 2030.

  • 33 GW supplémentaires à la capacité installée d’énergies renouvelables dans la région Mena d’ici à 2026.

 

«L’un des avantages importants de la production d’énergie intégrée au niveau régional est sa capacité à stimuler une forte croissance économique», précise M. Mastrojeni.

L’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois indispensables et dissocier le pays de la volatilité des prix des combustibles fossiles.

Pour l’Europe, l’approvisionnement en énergie propre du Maroc offre une solution viable pour diversifier les sources d’énergie et réduire la dépendance aux combustibles fossiles, en particulier à la suite de la crise énergétique liée au conflit en Ukraine.

Historiquement, l’Afrique du Nord a été un fournisseur important de combustibles fossiles pour l’Europe, alimentant les voitures et chauffant les maisons à travers le continent.

Cependant, en raison du besoin urgent de transition vers la durabilité, au moins six nouveaux projets sont envisagés pour transporter de l’électricité à partir des installations solaires et éoliennes d’Afrique du Nord vers l’Europe au moyen de câbles sous-marins.

Un projet important, dirigé par Xlinks Ltd., prévoit de connecter un câble sous-marin de plus de 3 200 kilomètres entre la côte atlantique du Maroc et le sud de l’Angleterre. Cette entreprise ambitieuse a suscité un intérêt considérable chez les investisseurs, avec des fonds de 30 millions de livres sterling (34,8 millions d’euros) promis par des investisseurs du Royaume-Uni et des Émirats arabes unis.

Bien que le projet entraîne des coûts considérables, il a le potentiel d’alimenter environ sept millions de foyers au Royaume-Uni et d’aider le pays à atteindre son objectif zéro émission nette de carbone d’ici à 2035. Cependant, certains experts ont mis en garde contre le recours exclusif à un seul fournisseur pour l’énergie.

Laura el-Katiri, spécialiste de l’économie de l’énergie, suggère que la connexion complète des installations solaires et éoliennes en Afrique au réseau européen garantirait un approvisionnement énergétique plus robuste et plus sûr.

Plusieurs pays explorent actuellement des connexions bidirectionnelles qui permettraient également à l’électricité de circuler vers le sud pendant les périodes d’excès de puissance sur les réseaux européens.

Ces propositions mettent en évidence les avantages qui consistent à mettre en rapport des pays aux conditions météorologiques diverses, ce qui leur permettrait de se soutenir mutuellement pendant les périodes de vent local faible ou d’ensoleillement limité.

Malgré les précédentes tentatives, infructueuses, d’exploiter les énergies renouvelables dans la région, les avantages potentiels de l’utilisation des abondantes ressources solaires et éoliennes de l’Afrique du Nord l’emportent sur les risques.

Les progrès du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables sont évidents à travers des projets comme le complexe solaire Noor Ouarzazate, qui est la plus grande centrale solaire concentrée du monde.

S’étendant sur des milliers d’hectares avec ses réseaux de miroirs, cette installation illustre le potentiel de transformation de l’exploitation de l’énergie solaire.

Dans une ville côtière du sud-est du Maroc se trouve un autre projet géant d’énergie renouvelable, le parc éolien de Tarfaya, qui constitue l’une des plus grandes installations de ce type dans toute l’Afrique.

Alors que la perspective d’une électricité moins chère et plus propre a suscité des attentes dans une région en proie à un chômage élevé et à un pouvoir d’achat limité, il existe toujours des communautés qui attendent que les promesses soient tenues.

Hajar Knamlichi, membre du conseil d’administration de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable, un réseau de 800 organisations de la société civile environnementale, fait savoir que toutes les parties régionales concernées devraient s’efforcer d’obtenir des avantages équitables en matière de coopération énergétique.

«Il n’est pas juste de se concentrer uniquement sur la production d’énergie propre pour l’exportation en laissant de côté les avantages auxquels un plus grand nombre de personnes peuvent avoir accès localement comme l’électricité, la lutte contre la précarité électrique et les avantages économiques de la production d’énergie renouvelable à usage local», explique-t-elle à Arab News.

L’énergie solaire est considérée comme une solution viable dans la région élargie de l’Afrique du Nord ainsi qu’un nouveau paradigme industriel pour la production d’électricité. (AFP)
L’énergie solaire est considérée comme une solution viable dans la région élargie de l’Afrique du Nord ainsi qu’un nouveau paradigme industriel pour la production d’électricité. (AFP)

Cependant, face aux phénomènes météorologiques extrêmes et à la hausse des températures, l’adaptation est tout aussi essentielle. Les experts en ressources naturelles soulignent l’importance de la technologie de capture et de stockage du carbone pour atténuer les émissions des installations de production de pétrole et de gaz existantes.

En outre, alors que le Maroc cherche à passer des sources d’énergie traditionnelles à des solutions respectueuses de l’environnement, sa recherche de solutions de pointe a déclenché une vague d’exploration de l’énergie des vagues, qui marque un effort pionnier en Afrique.

En tant que première du genre sur le continent, cette entreprise ambitieuse fait tourner les têtes et suscite un intérêt mondial.

Mohamed Taha el-Ouaryachi, cofondateur de Wave Beat, une entreprise énergétique innovante, a développé des technologies capables d’exploiter la puissance des marées océaniques pour produire de l’électricité.

«L’entreprise est animée par un sens aigu des responsabilités envers la société et l’environnement», indique M. El-Ouaryachi à Arab News. «Nous tentons de contribuer de manière significative à la transition énergétique en cours au Maroc.»

Avec plus de 3 100 kilomètres de côtes le long de l’Atlantique et de l’Afrique, le Maroc possède un vaste potentiel inexploité d’énergie houlomotrice, attirant des investissements de diverses sources, notamment la Banque mondiale et des investisseurs privés du Moyen-Orient, des États-Unis et d’Europe.

Pour M. Mastrojeni, de l’Union pour la Méditerranée, les canicules torrides de l’hémisphère nord et les conditions météorologiques instables sont la preuve que la transition vers des sources d’énergie durables ne peut pas attendre.

Pour cette raison, souligne-t-il, «notre engagement commun à nous adapter, à innover et à renforcer la résilience face aux défis climatiques a le pouvoir de remodeler les réalités du changement climatique», conclut-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia redéfinit la gestion des déchets dangereux : une stratégie mondiale au service de la durabilité

Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Short Url
  • Veolia prévoit d’augmenter de 50 % sa capacité de traitement des déchets dangereux d’ici 2030, dans le cadre de son programme stratégique GreenUp
  • La nouvelle technologie Drop® permet la destruction de PFAS ciblés jusqu’à 99,9999 %, marquant une avancée majeure dans la lutte contre les « polluants éternels »

Courrières, France: Alors que les déchets dangereux deviennent un enjeu stratégique pour l’industrie mondiale, le géant des services environnementaux Veolia prend les devants avec une feuille de route audacieuse. Lors de sa conférence “Deep Dive Waste to Value” organisée à Courrières, dans le nord de la France, l’entreprise a dévoilé sa stratégie pour accroître de 50 % d’ici 2030 ses capacités de traitement des déchets dangereux — un pilier essentiel de son plan GreenUp, conçu pour accélérer le développement d’infrastructures durables à l’échelle mondiale.

L’événement a marqué un repositionnement stratégique : dans une ère de régulation renforcée, de transformations industrielles et de préoccupations sanitaires liées aux polluants chimiques, les déchets dangereux ne sont plus une passivité à gérer, mais bien une ressource à valoriser, un risque à neutraliser, et un défi mondial nécessitant des solutions évolutives et scientifiquement validées.

Des dirigeants de Veolia, venus d’Europe, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et de la région Australie–Nouvelle-Zélande, ont dévoilé les contours de ce nouveau positionnement : d’une part, des technologies de destruction des PFAS, d’autre part, des acquisitions ciblées à l’international. Ensemble, ils ont tracé la voie d’un futur axé sur l’innovation, les investissements d’infrastructure et des solutions régionales adaptées aux besoins industriels.

Des pots de peinture aux molécules PFAS : l’étendue des déchets dangereux

Les déchets dangereux ne se limitent pas aux industries : ils comprennent aussi des produits ménagers courants — pots de peinture inutilisés, pesticides périmés, solvants.

Ainsi, la transition vers l’économie circulaire commence au niveau individuel. Un rappel que le changement durable dépend à la fois de l'infrastructure systémique et des choix quotidiens.

À grande échelle, Veolia vise à porter ses capacités de traitement des déchets dangereux à 530 000 tonnes supplémentaires, à éliminer plus de 9 millions de tonnes de polluants par an, et à accroître de 50 % le chiffre d’affaires de ce segment d’ici 2030.

--
Estelle Brachlianoff et des dirigeants de Veolia lors de la conférence “Deep Dive Waste to Value” à Courrières - France. (Photo: fournie)

Selon Estelle Brachlianoff, directrice Générale de Veolia, « Le traitement des déchets dangereux devient un goulet d’étranglement stratégique pour de nombreuses industries. C’est aussi un enjeu essentiel pour la santé humaine et la sécurité environnementale. »

Stratégie macro et micro : un duo indispensable

Brachlianoff a insisté sur cette double approche : « Nous avons besoin de coopération internationale, mais aussi de changement au niveau des ménages. Un impact durable exige les deux. » Trois forces façonnent cette dynamique : la dépollution sanitaire, la restructuration industrielle, et la résilience des chaînes d’approvisionnement. « Les déchets ne sont plus des déchets — c’est une ressource inexploitable », a-t-elle ajouté.

Veolia traite aujourd’hui plus de 8,7 millions de tonnes de déchets dangereux par an et a enregistré 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 sur ce segment. Son offre mobilise des technologies de pointe telles que la séparation des métaux stratégiques, le recyclage des batteries, et le traitement thermique via son réseau propriétaire de laboratoires et d’incinérateurs.

Courrières : le laboratoire du progrès

Le site de Courrières, l’un des plus avancés de Veolia, traite environ 140 000 tonnes de déchets dangereux par an. Chaque lot subit entre 10 et 20 tests, suivi d’un tri selon la famille de déchets, puis d’un traitement par incinération ou process chimique — un cycle complet pouvant durer de 10 à 45 minutes.

Le niveau de complexité et d’investissement requis rend ces infrastructures dépendantes du volume local. En cas de volume insuffisant, les déchets sont transférés vers d’autres installations en Europe ou ailleurs.

--
(Photo: fournie)

Défi PFAS : la technologie Drop®

Veolia a annoncé la mise en service de Drop®, sa nouvelle technologie brevetée de destruction des PFAS — ces substances perfluoroalkylées persistantes, aussi surnommées « produits chimiques éternels ». Développée en interne, Drop® est désormais déployée sur 20 lignes d’incinération européennes.

Fonctionnant à plus de 900 °C dans un procédé catalytique, Drop® garantit un taux de destruction (DRE) pouvant atteindre 99,9999 % pour les PFAS – polymériques et non polymériques (PFOA, PFOS, PFHxS). De plus, cette méthode réduit fortement la corrosion et l’encrassement dans les brûleurs, renforçant ainsi la fiabilité à long terme.

« C’est une innovation disruptive capable d’éliminer les PFAS ciblés tout en préservant l’intégrité des installations industrielles », explique Catherine Ricou, directrice, déchets dangereux Europe. « Nous sommes fiers de poser une référence européenne dans le traitement des PFAS. »

Des marchés mondiaux aux réponses locales

En Europe, Catherine Ricou met en avant quatre piliers : réseau, diversité des équipements, proximité client et innovation, appuyés par 20 sites en activité et une croissance ciblée de 10 % par an de l’EBITDA sur les déchets dangereux.

En Amérique du Nord, Bob Cappadona, directeur, services et solutions environnementaux, souligne des acquisitions récentes dans le Massachusetts et la Californie, ainsi que la mise en service d’une des plus grandes usines de traitement des PFAS aux États-Unis, dans le Delaware.

Au Moyen-Orient, Helder Daravano, directeur, MAGMA, précise que la région croît deux fois plus vite qu’en Europe, malgré un marché quatre fois plus petit, grâce à des installations stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

En Australie/Nouvelle-Zélande, Matt Ead, directeur, services nationaux de remédiation, décrit la transition du simple enfouissement vers des procédés de prétraitement, soutenue par des opérations de fusion-acquisition et des stratégies adaptées au marché local.


L'Arabie saoudite propose aux entreprises canadiennes un potentiel de 2,5 milliards de dollars dans le secteur minier

Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Short Url
  • Des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises.
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien.

DJEDDAH : Les entreprises canadiennes se sont vu présenter les possibilités d'exploration dans le secteur minier de l'Arabie saoudite lors d'une table ronde à Vancouver.

Selon l'agence de presse saoudienne, des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises, en soulignant les objectifs de la stratégie minière globale du gouvernement.

Les intervenants ont également souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume et ses efforts continus pour développer le secteur minier, maximisant ainsi sa contribution à la diversification économique.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien, dont les richesses minérales sont estimées à environ 9 300 milliards de SR (2 480 milliards de dollars).

Cet effort comprend également le Future Minerals Forum, lancé en 2022 en tant que conférence internationale annuelle où les leaders mondiaux de l'industrie minière collaborent, partagent leurs connaissances et s'attaquent aux principaux défis et opportunités de l'industrie.

La réunion de Vancouver est l'une des nombreuses réunions prévues avant la cinquième édition du Forum des minéraux du futur du Royaume en janvier. Selon SPA, "les participants à la table ronde ont réaffirmé le rôle vital du FMF pour façonner l'avenir du secteur minier mondial et développer des solutions efficaces à ses défis dans le cadre des changements en cours dans les paysages énergétiques et industriels".

Le rapport ajoute que le ministère a également organisé un séminaire avec des investisseurs à Toronto, où il a également présenté des opportunités d'investissement prometteuses dans le secteur minier du Royaume.

Ces réunions s'inscrivent dans la dynamique des engagements de haut niveau entre le Canada et l'Arabie saoudite, dont le ministre de l'industrie, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, qui a conduit une délégation à Ottawa et à Toronto en octobre afin de faire progresser la coopération bilatérale après le rétablissement des liens diplomatiques en mai 2023.

La visite a également mis en évidence l'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'expertise du Canada en matière de technologies financières numériques, de levés géologiques et de développement des capacités humaines, s'alignant sur les efforts du Royaume pour construire un secteur minier basé sur le savoir et axé sur l'innovation dans le cadre de la Vision 2030.

En 2023, les exportations non pétrolières du Royaume vers le Canada s'élevaient à 140 millions de SR, principalement composées de métaux de base et de produits végétaux. En revanche, les importations non pétrolières en provenance du Canada ont atteint 2,89 milliards de SR, notamment des locomotives, des produits pharmaceutiques, du matériel d'optique et d'imagerie et des appareils électriques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane : Éric Lombard affirme croire en la possibilité d'un accord avec Washington

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Short Url
  • Le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.
  • "À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien.

PARIS : Face à la menace de nouveaux droits de douane brandie par l'administration Trump, le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.

"À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien à La Tribune Dimanche, publié en ligne samedi. Alors que les surtaxes douanières doivent théoriquement entrer en vigueur en juillet, il estime : "Je pense que nous allons trouver un deal avec les Américains."

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier de sa politique commerciale. Il a instauré de nouvelles taxes sur de nombreux produits importés, avant de concéder une pause de 90 jours, qui prendra fin le 9 juillet.

Dans les négociations en cours entre l’Union européenne et Washington, des discussions pourraient inclure le secteur énergétique, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL). "L'Europe achète encore du GNL russe. Trois usines de liquéfaction sont en construction dans le golfe du Mexique. Nous pouvons donc augmenter nos importations de gaz américain, ce qui pourrait peser dans les négociations pour éviter une hausse de 10 % des tarifs", a précisé Éric Lombard.

Il a néanmoins plaidé pour une position ferme vis-à-vis des États-Unis : "Les premières mesures de riposte sur 22 milliards d’euros d’importations sont en suspens. Nous travaillons avec la Commission européenne sur un second paquet, bien plus conséquent. L’idéal serait de parvenir à un accord sans devoir enclencher ces représailles."

Interrogé sur les risques économiques liés aux tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, le ministre a écarté la crainte d’un regain d’inflation. "À 68 dollars le baril, les cours du pétrole restent en ligne avec les prévisions. Je ne vois pas de risque d’un retour de l’inflation énergétique, comme lors de la première année de la guerre en Ukraine", a-t-il estimé.

Enfin, Éric Lombard a défendu un mix énergétique associant nucléaire et renouvelables, dans un contexte de transition écologique. "J’espère que l’on va cesser les rodomontades politiques sur les énergies renouvelables", a-t-il lancé. "Dans le monde décarboné de demain, notre indépendance énergétique reposera sur ces deux sources. Il faut soutenir ces filières, créatrices de dizaines de milliers d’emplois dans nos territoires."