Sanctions américaines contre deux Iraniens «impliqués» dans le meurtre d’un agent du FBI

Cette image, fournie par le Federal Bureau of Investigation américain, montre l'ancien agent du FBI Robert Levinson, qui a disparu sur l'île de Kish, en Iran. (Photo, AFP)
Cette image, fournie par le Federal Bureau of Investigation américain, montre l'ancien agent du FBI Robert Levinson, qui a disparu sur l'île de Kish, en Iran. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Sanctions américaines contre deux Iraniens «impliqués» dans le meurtre d’un agent du FBI

  • Le Trésor américain a dans la foulée annoncé des sanctions contre deux hauts responsables du renseignement iranien, Mohammad Baseri et Ahmad Khazai, pour leur implication présumée
  • Le ressortissant américain avait disparu en 2007 dans des circonstances mystérieuses, et Washington avait depuis réclamé l'aide de Téhéran malgré l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays ennemis

CHICAGO: Le Trésor américain a annoncé des sanctions contre deux hauts responsables du renseignement iranien, Mohammad Baseri et Ahmad Khazai, pour leur implication présumée dans la disparition de Robert A. Levinson, un agent du FBI à la retraite, enlevé il y a plus de 13 ans.

Le ressortissant américain a disparu le 9 mars 2007 dans des circonstances nébuleuses. Washington avait depuis réclamé l'aide de Téhéran, malgré l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays ennemis.

L'administration de Donald Trump a accusé lundi pour la première fois l'Iran de la «mort probable» de l’ancien agent, et a exhorté le futur président Joe Biden à faire de la libération des prisonniers américains une condition de toute négociation avec Téhéran. «Pendant treize ans, le régime iranien s’est engagé à apporter son assistance pour rapatrier Bob Levinson, mais il ne l'a jamais fait. La vérité est que des agents les services de renseignement iraniens ont obtenu le feu vert de hauts responsables iraniens. Ils sont impliqués dans l'enlèvement et la détention de Bob, ainsi que dans la campagne de désinformation subséquente, conçue pour détourner le blâme du régime», a déclaré le directeur de la police fédérale américaine Christopher Wray dans un communiqué.

«Toutes les preuves dont dispose le gouvernement américain semblent indiquer que Bob est mort en captivité, c’est notre conclusion officielle», ajoute un autre haut responsable américain lors d’un échange avec la presse. «Ceci est clairement un secret de polichinelle dans les cercles les plus élevés du pouvoir iranien», a-t-il insisté.

Dès le mois de mars, après 13 ans d'incertitude, le président Trump avait laissé entendre que son décès était probable. La famille de l'ex-agent du FBI avait alors affirmé avoir été informée par des responsables américains qu'il était «mort lors de son emprisonnement par les autorités iraniennes».

Washington a toujours affirmé que Bob Levinson, retraité du FBI depuis une dizaine d'années, n’était pas employé par le gouvernement américain au moment de sa disparition.  

Mais selon une enquête du Washington Post, il travaillait pour la CIA et devait rencontrer un informateur au sujet du programme nucléaire iranien.

La famille de l’agent a publié lundi une déclaration dans laquelle elle estime que «les responsables de ce qui est arrivé à Bob Levinson, dont les membres du gouvernement américain qui l’ont souvent abandonné pendant de nombreuses années, devront rendre compte un jour pour leurs actes. Nous en ferons notre mission pour le restant de nos vies, le régime iranien doit savoir que nous n’allons pas disparaître. Nous attendons des élus américains, ainsi que des dirigeants du monde entier, de continuer à faire pression sur l'Iran pour le rapatriement de Bob, et de veiller à ce que les responsables iraniens impliqués soient tenus responsables».

 

Biden aux antipodes

Les circonstances de la captivité de l'ex-agent, et de son «probable décès», n'ont pas été précisées par les responsables américains. «Nous appelons le régime iranien à fournir un compte-rendu exhaustif de ce qui est arrivé à M. Levinson», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué.

«Le régime iranien utilise depuis 41 ans les enlèvements et l’emprisonnement de visiteurs étrangers et binationaux comme levier politique», a ajouté Pompeo. «Nous rappelons aux citoyens américains et binationaux que visiter l’Iran peut mettre en danger leur sécurité personnelle. L’enlèvement, la détention et la mort probable de M. Levinson sont un autre exemple flagrant du mépris insensible de ce régime à l’égard de la vie humaine».

Les responsables de l'administration Trump ont assuré que le timing de cette annonce n'a rien de politique, et que c’est uniquement le résultat d'un «processus complexe».

Mais cette accusation formelle met davantage de pression sur la future administration pour qu'elle se montre intransigeante avec Téhéran, d’autant plus qu'elle intervient le lendemain de l'exécution de l'opposant Rouhollah Zam, dénoncée comme «barbare» par Pompeo. Le futur conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden à la Maison Blanche, Jake Sullivan, l’a qualifiée de «violation horrible des droits humains».

L'Union pour la République laïque et les droits de la personne en Iran (RLDHI) a déclaré que «Ruhollah Zam a été enlevé par les agents de la République islamique lors d’un voyage en Irak. Il a été rapatrié et illégalement détenu pour ensuite faire face à de fausses accusations. Ces actes sont monnaie courante dans les pays gouvernés par des dictateurs qui veulent museler leurs détracteurs.

Le père de Zam était un confident de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, le fondateur du gouvernement de la République islamique. Mais son fils, plutôt que d'utiliser les relations familiales pour se faire une carrière au sein du régime, a préféré lancer le site AmadNews en ligne, un fervent critique de Téhéran.

Le service de renseignement a déjà été condamné pour de «graves violations des droits de la personne» envers les civils qui protestaient contre des élections frauduleuses du 12 juin 2009. «Ce n'est pas la première fois que des agents iraniens font des excursions pour kidnapper ou tuer des citoyens iraniens à l’extérieur des frontières. Nous souvent observé des actions similaires en Irak, en Turquie, dans de nombreux pays voisins et à travers le monde », poursuit la RLDHI. «L'Iran est classé parmi les trois premiers pays du monde en nombre d'exécutions, chose qui doit cesser immédiatement. Nous exhortons l'ONU, cet organisme international dont la République islamique d'Iran est membre, à enquêter sur le meurtre de Ruhollah Zam et à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux meurtres extrajudiciaires et à l'exécution de citoyens iraniens».

Des experts de l'ONU comme Javaid Rehman, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran, et Agnes Callamard, rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, ont condamné l’exécution. «Il est clair que Ruhollah Zam a été exécuté pour avoir exprimé des opinions et transmis des informations sur AmadNews qui divergent des positions officielles du gouvernement», ont-ils déclaré.

Ils affirment de plus que «l'Iran doit mettre fin à son recours systématique au processus judiciaire pour imposer des détentions punitives et des exécutions sommaires contre les défenseurs des droits de la personne, les journalistes et toute personne qui exerce le droit élémentaire de s’exprimer contre le gouvernement».

Or l'Iran est un sujet où le président élu démocrate, qui doit entrer en fonction en janvier, est aux antipodes de son prédécesseur républicain.

Donald Trump a sorti les États-Unis de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, le jugeant insuffisant pour empêcher Téhéran de fabriquer une bombe atomique et pour contenir son comportement «délétère» au Moyen-Orient. Il a rétabli puis durci les sanctions américaines levées dans le cadre de cette entente internationale.

Joe Biden voudrait quant à lui revenir vers un accord et lever les sanctions, à condition que les autorités iraniennes respectent de leur côté des restrictions nucléaires transgressées en représailles à la décision de son prédécesseur républicain.

Un haut responsable de l'administration sortante a exhorté lundi le prochain gouvernement à «inclure le retour à la maison de tous les Américains injustement détenus» en Iran dans une éventuelle négociation avec la République islamique.

Les ambassadeurs de France, d'Allemagne, d'Autriche et d'Italie sont parmi les représentant de pays européens qui se sont par ailleurs retirés d'un forum d'affaires prévu avec l’Iran, et ce pour protester contre l'exécution de Zam. L'événement virtuel de trois jours a été reporté dimanche, à la veille de sa première session. Josep Borrell, haut représentant de l'UE, et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif devaient figurer parmi les orateurs principaux.

(Avec AFP)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com