Niger : nouvelle réunion de la Cedeao samedi, inquiétudes sur le sort du président renversé

Des membres des forces armées sénégalaises discutent en marge de la session extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Abuja, le 10 août 2023. (Photo Kola Sulaimon / AFP)
Des membres des forces armées sénégalaises discutent en marge de la session extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Abuja, le 10 août 2023. (Photo Kola Sulaimon / AFP)
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Publié le Vendredi 11 août 2023

Niger : nouvelle réunion de la Cedeao samedi, inquiétudes sur le sort du président renversé

  • Plus de deux semaines après le coup d'Etat qui l'a renversé le 26 juillet, les craintes grandissaient quant aux conditions de détention et au sort réservé au président Mohamed Bazoum, prisonnier avec sa famille depuis
  • Et la perspective d'une intervention militaire de la Cedeao fait craindre pour sa sécurité: selon un de ses proches, les putschistes ont brandi «la menace» de s'en prendre à lui si une telle opération était lancée

NIAMEY: Des chefs d'état-major ouest-africains vont se réunir samedi au Ghana, deux jours après le feu vert donné par leurs dirigeants à l'usage de la force pour rétablir le président Mohamed Bazoum renversé par un coup d'Etat au Niger, dont le sort et les conditions de détention inquiètent.

Les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) discuteront samedi à Accra, et feront part aux dirigeants de la Cedeao "des meilleures options" quant à leur décision d'activer et de déployer la "force en attente", selon des sources militaires régionales.

Réunis en sommet jeudi en sommet à Abuja, les dirigeants de la Cedeao ont en effet décidé de déployer une "force en attente" pour rétablir M. Bazoum, mais aucun calendrier ni modalités n'ont été dévoilés quant à l'usage possible de la force armée.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a promis jeudi d'envoyer entre 850 et 1 100 soldats comme contribution à la force qui, selon lui, devrait pouvoir intervenir "dans les plus brefs délais".

Des troupes nigérianes et béninoises doivent également la composer, a-t-il dit.

Vendredi, le régime militaire de Niamey n'avait pas encore réagi à cette décision.

Dans les rues de la capitale, les gens vaquent normalement à leurs occupations et aucun signe d'anxiété n'est perceptible, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Plus de deux semaines après le coup d'Etat qui l'a renversé le 26 juillet, les craintes grandissaient quant aux conditions de détention et au sort réservé au président Mohamed Bazoum, prisonnier avec sa famille depuis.

L'Union européenne a exprimé sa "profonde inquiétude" face à "la détérioration des conditions de détention" de M. Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils.

«Intervention risquée»

Le président Bazoum et sa famille "seraient, selon les dernières informations, privés de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours (...). Rien ne permet de justifier un tel traitement", a dénoncé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a lui aussi exprimé vendredi "ses vives préoccupations" sur "la détérioration des conditions de détention" de M. Bazoum.

Selon l'ONG Human Rights Watch qui s'est entretenue avec M. Bazoum, ce dernier a décrit le traitement de sa famille comme "inhumain et cruel", disant ne pas avoir d'électricité depuis le 2 août, ni aucun contact humain depuis une semaine.

Et la perspective d'une intervention militaire de la Cedeao fait craindre pour sa sécurité: selon un de ses proches, les putschistes ont brandi "la menace" de s'en prendre à lui si une telle opération était lancée.

"L'intervention va être risquée, il en est conscient, il considère qu'il faut un retour à l'ordre constitutionnel, avec ou sans lui", car "l'État de droit est plus important que sa personne", a assuré à l'AFP un de ses conseillers lui ayant parlé récemment.

La Cedeao a toutefois réaffirmé jeudi son espoir d'une résolution par la voie diplomatique.

A l'issue du sommet d'Abuja, le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Cedeao, a dit espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant qu'un recours à la force en "dernier ressort" n'était pas exclu.

Pour le Norwegian Refugee Council (NRC), "l'escalade militaire ne doit pas pousser le Niger et la région dans une crise humanitaire plus profonde" et "il est encore temps d'éviter une confrontation militaire et de trouver une solution pacifique".

Intransigeance

Les décisions de la Cedeao ont reçu le "plein soutien" de la France, ainsi que des Etats-Unis qui soutiennent "le leadership et le travail de la Cedeao" pour le "retour à l'ordre constitutionnel".

Ces deux pays avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les jihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé.

La menace d'un recours à la force avait été brandie une première fois le 30 juillet lors d'un précédent sommet de la Cedeao: un ultimatum de sept jours avait été lancé aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d'intervention armée, non suivi d'effet.

Depuis, les nouveaux maîtres du Niger se sont montrés intransigeants en ayant refusé mardi d'accueillir une délégation conjointe de la Cedeao, de l'Union africaine (UA) et de l'ONU.

Les généraux au pouvoir à Niamey considèrent la Cedeao comme une organisation "à la solde" de la France, ancienne puissance coloniale et alliée indéfectible du président Bazoum. Ils en ont fait leur cible principale depuis qu'ils ont pris le pouvoir.

Juste avant le sommet d'Abuja, les auteurs du coup d'Etat ont également annoncé la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre civil, dans lequel les militaires occupent les postes clés, en particulier ceux de la Défense et de l'Intérieur.

Mais tous les pays d'Afrique de l'Ouest ne sont pas hostiles au nouveau pouvoir nigérien: le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi dirigés par des militaires, ont affiché leur solidarité avec Niamey.

Ils ont même affirmé que si le pays était attaqué par la Cedeao, ce serait "une déclaration de guerre" pour eux.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.