Ukraine: la Russie avance dans le nord-est, missiles hypersoniques sur l'ouest

Une participante prend part à un entraînement pendant les 5 jours d'entraînement militaire de la Résistance nationale pour les civils, à Kiev, le 11 août 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Une participante prend part à un entraînement pendant les 5 jours d'entraînement militaire de la Résistance nationale pour les civils, à Kiev, le 11 août 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 11 août 2023

Ukraine: la Russie avance dans le nord-est, missiles hypersoniques sur l'ouest

  • L'armée russe a tiré vendredi quatre missiles hypersoniques Kinjal sur l'ouest de l'Ukraine, une zone rarement visée par des frappes, provoquant la mort d'un enfant de huit ans dans la région d'Ivano-Frankivsk
  • Le garçon, nommé Volodymyr, «était dans son jardin au moment de la frappe et a reçu de nombreux éclats», a témoigné sur Telegram le maire de Kolomya, Bogdan Stanislavsky, évoquant une «perte terrible et très douloureuse» et décrétant deux jours de deuil

KIEV: Les forces armées russes ont de nouveau affirmé vendredi avoir "amélioré" leurs positions dans le nord-est de l'Ukraine, où leur offensive a poussé la veille les autorités locales à procéder à des évacuations de civils.

Parallèlement, l'armée russe a tiré vendredi quatre missiles hypersoniques Kinjal sur l'ouest de l'Ukraine, une zone rarement visée par des frappes, provoquant la mort d'un enfant de huit ans dans la région d'Ivano-Frankivsk.

Les troupes russes avaient été chassées de la ville de Koupiansk et de ses alentours, qu'elle occupait depuis le début du conflit, par une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022. Depuis quelques semaines, c'est dans cette zone qu'elle est repassée à l'attaque, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.

"Dans la direction de Koupiansk, les unités d'assaut des groupes de combat +Ouest+ (...) ont poursuivi leurs opérations offensives sur un large front et amélioré la situation tactique", a assuré le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.

Selon lui, les forces russes ont notamment gagné du terrain vendredi près des villages d'Olchana et de Perchotravnevé, situés une quinzaine de kilomètres au nord-est de Koupiansk, une ville d'environ 25 000 habitants avant la guerre.

Face à cette avancée, les autorités locales ont ordonné jeudi l'évacuation de 37 localités environnant Koupiansk, pour l'essentiel des villages situés à proximité du front.

L'armée ukrainienne, lancée depuis début juin dans une difficile contre-offensive qui ne lui a permis de reprendre qu'une poignée de villages, a fait état jeudi d'une situation "difficile, mais sous contrôle" dans le secteur, une formulation couramment utilisée par Kiev lors de poussées de son ennemi.

Frappes sur des lieux de loisirs

Parallèlement, les drones et missiles russes continuent de viser quotidiennement des villes et localités, parfois loin à l'intérieur du territoire ukrainien.

Fait inhabituel, une frappe a touché vendredi matin ville de Kolomya, dans la région d'Ivano-Frankivsk, éloignée des combats et rarement ciblée. "Un garçon de huit ans est mort", a affirmé le bureau du procureur général ukrainien sur Telegram.

Le garçon, nommé Volodymyr, "était dans son jardin au moment de la frappe et a reçu de nombreux éclats", a témoigné sur Telegram le maire de Kolomya, Bogdan Stanislavsky, évoquant une "perte terrible et très douloureuse" et décrétant deux jours de deuil.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, quatre missiles hypersoniques Kinjal avaient été tirés par des bombardiers Mig-31 depuis le territoire russe vers cette région, l'un ayant été détruit au-dessus de Kiev, les autres ayant touché un aérodrome et des infrastructures civiles à Kolomya.

Jeudi soir, une frappe sur Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a elle fait un mort et seize blessés, selon les autorités locales.

Dans un communiqué, la police nationale a précisé que deux missiles Iskander avaient frappé la ville, détruisant notamment un hôtel dans lequel des délégations étrangères ont l'habitude de s'arrêter.

"Je suis consternée d'apprendre qu'un hôtel fréquemment utilisé par le personnel des Nations unies et nos collègues des ONG a été touché à Zaporijjia. C'est tout à fait inadmissible", s'est indignée Denise Brown, la coordinatrice de l'ONU en Ukraine, qui dit avoir séjourné dans cet hôtel.

L'armée russe a elle affirme avoir détruit un "lieu de déploiement temporaire de mercenaires" à Zaporijjia, mais ces dernières semaines, elle a frappé à plusieurs reprises des lieux de loisirs ou de repos fréquentés.

Attaque de drone

Fin juin, une frappe sur un restaurant prisé des soldats comme des travailleurs humanitaires avait fait 13 morts à Kramatorsk, dans l'est. Mardi, c'est un ensemble de bâtiments comprenant des cafés, des commerces et un hôtel à Pokrovsk, à une quarantaine de kilomètres du front Est, qui a été touché, faisant neuf morts.

Les débris du missile Kinjal détruit par la défense aérienne vendredi matin à Kiev se sont eux abattus sur deux quartiers de la capitale ukrainienne sans faire de dégâts majeurs, selon l'administration militaire.

A Moscou enfin, un drone ukrainien a été détruit vendredi matin par la défense aérienne russe au-dessus de la capitale, un incident désormais quasi-quotidien.

"Le drone a été neutralisé par des moyens de guerre électronique et s'est écrasé dans une zone forestière de l'ouest de Moscou", a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense, en accusant  Kiev.

C'est la troisième fois cette semaine que des drones sont abattus au-dessus de Moscou, alors que les attaques à l'intérieur du territoire russe se multiplient depuis plusieurs semaines, le plus souvent sans faire de dégâts majeurs ni de victime.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.