Evacuations dans le nord-est de l'Ukraine face à l'avancée russe

Des bâtiments résidentiels détruits à Izyum, où 47 civils ont été tués à la suite d'un bombardement aérien le 9 mars 2022, au milieu de l'invasion russe en Ukraine (Photo, AFP).
Des bâtiments résidentiels détruits à Izyum, où 47 civils ont été tués à la suite d'un bombardement aérien le 9 mars 2022, au milieu de l'invasion russe en Ukraine (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 11 août 2023

Evacuations dans le nord-est de l'Ukraine face à l'avancée russe

  • Plusieurs dizaines de localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, ont ordonné jeudi l'évacuation de leurs habitants face à l'avancée de l'armée russe
  • L'armée ukrainienne a admis jeudi une situation «difficile» dans ce secteur

KHARKIV: Plusieurs dizaines de localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, ont ordonné jeudi l'évacuation de leurs habitants face à l'avancée de l'armée russe qui, à l'offensive, dit "améliorer ses positions".

L'armée russe avait été chassée de la ville de Koupiansk et de ses alentours, qu'elle occupait depuis le début de l'invasion, par une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022. Mais depuis quelques semaines, c'est dans cette zone qu'elle est repassée à l'offensive, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.

L'armée ukrainienne a admis jeudi une situation "difficile" dans ce secteur. "La situation reste difficile, mais sous contrôle", a indiqué sur Telegram Serguiï Tcherevaty, porte-parole de l'armée pour le secteur Est du front, reprenant une formulation courante utilisée par Kiev lors de poussées de son adversaire. "Les Russes tentent de s'imposer et de percer notre défense", a-t-il ajouté.

"Dans la direction de Koupiansk, les unités d'assaut des groupes de combats 'Ouest' ont, lors d'actions offensives, amélioré leurs positions en première ligne du front", avait auparavant indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.

Face à cette avancée, un décret signé par les autorités locales a ordonné l'évacuation de 37 localités du district de Koupiansk, un important noeud de communication. Il s'agit pour l'essentiel de villages situés à proximité du front, sur la rive gauche de la rivière Oskil.

"L'évacuation a commencé hier, lorsque l'ordre a été signé", a déclaré jeudi le chef de l'administration militaire de la ville de Koupiansk, Andriy Besedin, à la télévision nationale.

L'administration de Koupiansk, une ville d'environ 25.000 habitants avant la guerre, a elle recommandé dans la matinée à ses habitants d'évacuer en direction notamment de Kharkiv, la capitale régionale, en raison de "la situation sécuritaire difficile et de l'augmentation du nombre de bombardements".

Selon le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov, deux habitants ont été blessés dans la nuit dans le village de Kindrachivka, concerné par l'évacuation. Koupiansk a également été touchée à deux reprises, a-t-il précisé, publiant la photo d'un bâtiment administratif endommagé par une bombe mais sans faire état de victimes.

Zaporijjia encore frappée

Selon des cartes apparaissant dans le briefing vidéo du ministère russe de la Défense, les troupes de Moscou ne seraient qu'à quelques kilomètres de Koupiansk. Lundi, l'armée russe avait dit avoir en trois jours avancé de trois kilomètres vers cette ville.

Dans une autre région, près du front sud, au moins une personne a été tuée et 14 blessées jeudi après une frappe russe sur Zaporijjia, déjà visée la veille, selon les autorités ukrainiennes.

Si elles ont longtemps été limitées, les attaques ukrainiennes dans des zones frontalières de la Russie sont aussi de plus en plus fréquentes.

Après la mort mercredi d'un civil dans la région de Belgorod, deux personnes ont cette fois été tuées dans un bombardement ukrainien ayant touché le village de Tchaoussy, dans la région de Briansk, selon le gouverneur régional Alexandre Bogomaz qui a précisé sur Telegram qu'un homme et une femme ont aussi "subi des blessures plus ou moins graves".

Biden demande au Congrès 13 milliards de dollars supplémentaires d'aide militaire pour l'Ukraine

Le président américain Joe Biden a demandé jeudi au Congrès de voter une aide supplémentaire de 13 milliards de dollars pour des dépenses militaires liées à l'Ukraine, selon un courrier de la directrice du Bureau du budget de la Maison Blanche (OMB), Shalanda Young.

L'administration Biden a également requis une aide financière supplémentaire de 8,5 milliards de dollars pour une assistance économique, humanitaire et sécuritaire, destinée à l'Ukraine mais aussi aux autres pays touchés par le conflit, précise cette lettre, adressée au président républicain de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy.

"L'administration demande un financement supplémentaire d'aide sécuritaire, économique et humanitaire qui soutiendrait l'Ukraine, ainsi que les pays et les populations vulnérables du monde entier touchés par l'invasion brutale et non provoquée de l'Ukraine par la Russie", souligne Shalanda Young.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a salué dans un communiqué le "solide soutien bipartite au Sénat" pour, outre plusieurs sujets intérieurs américains, "soutenir nos partenaires en Ukraine".

Cette demande de l'administration Biden "devrait envoyer un signal clair à Vladimir Poutine, au gouvernement chinois et à d'autres de la détermination des États-Unis lorsqu'il s'agit de défendre la démocratie dans le monde", a-t-il ajouté.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a précisé qu'une partie de ces fonds doivent permettre de débloquer des programmes d'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

"La guerre de la Russie continue d'avoir des effets dévastateurs sur d'autres pays, entravant la croissance, exacerbant l'insécurité alimentaire et augmentant la pauvreté", relève la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden dans un communiqué.

"Pour faire face à ces impacts généralisés, nous demandons un soutien vital pour les pays en développement par le biais des banques multilatérales de développement", ajoute-t-elle.

Guerre des drones

Parallèlement, la guerre des drones se poursuit, les territoires contrôlés par la Russie étant la cible d'attaques de plus en plus fréquentes.

Moscou a affirmé tôt jeudi avoir abattu 13 appareils ukrainiens, dont 11 près de la péninsule annexée de Crimée et deux qui se dirigeaient vers Moscou.

En Crimée, "près de la ville de Sébastopol, deux drones ont été touchés par les dispositifs de la défense antiaérienne en service, neuf autres ont été neutralisés par des moyens de guerre électroniques et se sont écrasés dans la mer Noire avant d'atteindre la cible", selon le ministère russe de la Défense.

L'armée ukrainienne a pour sa part affirmé que dix drones explosifs "Shahed", fabriqués par l'Iran, ont été lancés contre son territoire dans la nuit, sept d'entre eux ayant été détruits. A Doubno, dans le nord-ouest, un dépôt de carburant a été détruit sans faire de victime, a rapporté le gouverneur régional.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.