Les Etats-Unis investissent dans d'immenses projets de captage de CO2 dans l'air

La secrétaire américaine à l'Énergie, Jennifer Granholm, témoigne devant un comité sénatorial sur l'énergie et les ressources naturelles au sujet du budget 2023 du ministère de l'Énergie, le 5 mai 2022, à Washington (Photo, AFP).
La secrétaire américaine à l'Énergie, Jennifer Granholm, témoigne devant un comité sénatorial sur l'énergie et les ressources naturelles au sujet du budget 2023 du ministère de l'Énergie, le 5 mai 2022, à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 août 2023

Les Etats-Unis investissent dans d'immenses projets de captage de CO2 dans l'air

  • La capacité de chaque projet représentera 250 fois plus de CO2 que le plus gros site de captage actuellement en fonctionnement, selon le ministère américain
  • Cette annonce illustre l'immense pari fait par le gouvernement de Joe Biden dans cette technologie encore marginale

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé vendredi investir 1,2 milliard de dollars dans deux projets de captage de CO2 directement dans l'atmosphère, soit selon le gouvernement américain le plus gros investissement jamais réalisé dans cette technologie, qui vise à lutter contre le réchauffement climatique, mais reste décriée par certains experts.

Cette annonce illustre l'immense pari fait par le gouvernement de Joe Biden dans cette technologie encore marginale.

"Réduire nos émissions seul ne renversera pas les conséquences grandissantes du changement climatique; nous avons aussi besoin de retirer le CO2 que nous avons déjà émis dans l'atmosphère", a déclaré dans un communiqué Jennifer Granholm, la ministre américaine de l'Energie.

Il s'agit du "plus gros investissement dans l'élimination technologique du carbone de l'Histoire", a affirmé le ministère.

Les deux projets, situés au Texas et en Louisiane, sont les premiers à cette échelle aux Etats-Unis. Ils visent à éliminer chacun un million de tonnes de CO2 par an -- soit au total l'équivalent des émissions annuelles de 445.000 voitures.

La capacité de chaque projet représentera 250 fois plus de CO2 que le plus gros site de captage actuellement en fonctionnement, selon le ministère américain.

L'usine la plus importante à ce jour est située en Islande, et opérée par l'entreprise suisse Climeworks, avec une capacité annuelle de captage de 4.000 tonnes de CO2 dans l'air.

Stockage dans le sous-sol

Climeworks participera, avec les organisations Battelle et Heirloom, au projet en Louisiane, appelé projet Cypress et qui stockera sous terre le CO2 capté. La construction devrait commencer dès la fin de l'année, selon un communiqué des trois partenaires.

Le projet texan sera mené par l'entreprise américaine Occidental et d'autres partenaires, dont la compagnie Carbon Engineering. Il pourrait à l'avenir être développé pour atteindre jusqu'à 30 millions de tonnes de CO2 éliminées par an, selon un communiqué d'Occidental.

"Les roches du sous-sol de la Louisiane et du Texas sont des roches sédimentaires, très différentes des basaltes islandais, mais qui sont tout à fait viables pour stocker du CO2", a relevé pour l'AFP Hélène Pilorgé, chercheuse associée à l'université de Pennsylvanie étudiant le captage de carbone.

Les deux projets devraient créer 4.800 emplois, estime le ministère américain.

Ces investissements du gouvernement sont financés dans le cadre d'une grande loi sur les infrastructures adoptée en 2021. Le ministère de l'Energie avait précédemment annoncé vouloir investir dans quatre projets au total, pour un montant de 3,5 milliards de dollars.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), plus de 130 projets de captage de carbone dans l'atmosphère sont à des stades divers de développement et 18 sites sont déjà en activité à travers le monde.

Critiques

Le captage de dioxyde de carbone directement dans l'atmosphère fait partie des méthodes désormais considérées comme nécessaires par le Groupe international d'experts sur le climat (Giec) de l'ONU pour lutter contre le réchauffement climatique.

Mais cette technologie a également ses détracteurs, qui s'inquiètent qu'elle soit un prétexte pour continuer à émettre des gaz à effet de serre, plutôt que de passer plus rapidement aux énergies propres.

"Le captage direct dans l'air requiert beaucoup d'électricité pour extraire le CO2 de l'air et le compresser", a déclaré à l'AFP Mark Jacobson, professeur à l'université de Stanford. "Même dans le meilleur scénario, où l'électricité est issue d'énergies renouvelables, celle-ci n'est donc pas utilisée pour remplacer une électricité issue d'énergie fossile, comme le charbon ou le gaz."

Selon lui, il s'agit d'un "subterfuge de l'industrie fossile" qui ne fera que "retarder" la lutte contre le changement climatique.

Ces techniques de captage direct dans l'air (DAC, en anglais) -- aussi appelées élimination du dioxyde de carbone (EDC) -- se focalisent donc sur le CO2 déjà présent dans l'atmosphère. Elles se distinguent des systèmes de captage et stockage du carbone (CCS) à la source, aux cheminées des usines par exemple, qui empêchent elles des émissions supplémentaires.

Le gouvernement de Joe Biden avait annoncé en mai un plan de réduction des émissions de CO2 pour les centrales à gaz et à charbon, misant notamment sur cette deuxième technique.

Capter le carbone dans l'air est le plus coûteux, car le CO2 y est plus dilué que dans les rejets d'une usine.

Pour atteindre l'objectif de neutralité carbone promis par Joe Biden pour les Etats-Unis d'ici 2050, le ministère de l'Energie estime qu'il faudra à la fois capturer et éliminer entre 400 millions et 1,8 milliard de tonnes de CO2 par an.

Soit considérablement plus que les deux millions des projets annoncés vendredi.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.