Comment l'Arabie saoudite peut devenir un leader mondial dans le captage de CO2

Les émissions de carbone doivent être réduites, mais les processus industriels et les besoins énergétiques font que les combustibles fossiles ne peuvent être abandonnés du jour au lendemain (Photo, Shutterstock).
Les émissions de carbone doivent être réduites, mais les processus industriels et les besoins énergétiques font que les combustibles fossiles ne peuvent être abandonnés du jour au lendemain (Photo, Shutterstock).
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Publié le Mercredi 01 mars 2023

Comment l'Arabie saoudite peut devenir un leader mondial dans le captage de CO2

  • La capture du carbone peut permettre de réaliser 14% des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires d'ici à 2050
  • L’Arabie saoudite a placé la barre haut, avec un objectif de captage du carbone de 44 millions de tonnes par an d'ici 2035

RIYAD: Alors que les pays redoublent d'efforts afin d’atteindre des objectifs de zéro émission nette de carbone et atténuer les effets du changement climatique, les pays producteurs de pétrole et de gaz, en particulier, subissent une pression énorme pour effectuer une transition rapide vers des sources d'énergie verte.
Il ne s'agit pas là d'une mince affaire. Les technologies de captage du carbone pourraient donc s'avérer être une bouée de sauvetage vitale pour les industries énergétiques de ces pays, et l'Arabie saoudite est bien placée pour devenir un leader mondial dans le secteur du captage du carbone.
Les technologies de captage, d'utilisation et de stockage du carbone, ou CCUS, sont utilisées depuis des décennies afin d’éliminer et de contenir les émissions de dioxyde de carbone, et d’améliorer la qualité du gaz naturel. Le captage du carbone permet d'atteindre plusieurs objectifs, en réduisant simultanément les niveaux d'émission, tout en veillant à ce que les combustibles fossiles répondent aux besoins énergétiques urgents de la planète et en fournissant un mécanisme permettant d'atteindre les objectifs de zéro émission nette d'ici 2050.
Selon Bloomberg, les investissements mondiaux dans les projets de captage et de stockage du carbone atteindront 6,4 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro) cette année.
La méthode la plus naturelle de capture du carbone est vieille comme le monde : la photosynthèse, le processus par lequel les arbres et les plantes absorbent le dioxyde de carbone de l'atmosphère et le transforment en oxygène et en énergie.
Les autorités saoudiennes ont lancé un certain nombre d'initiatives de boisement, notamment les initiatives «l’initiative verte saoudienne» et «l’initiative verte du Moyen-Orient», dans le but de planter 50 milliards d'arbres en Arabie saoudite et dans la région au sens large d'ici 2030. Pourtant, cela ne suffit pas et d'autres méthodes sont désespérément nécessaires dans le but de réduire les émissions de carbone aussi efficacement que possible.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les technologies CCUS efficaces captent les émissions à la source ou directement dans l'air. Le dioxyde de carbone ainsi collecté peut ensuite être stocké en profondeur ou traité pour le transformer en produits de valeur.
L'AIE a connaissance de plus de 300 installations de captage de carbone en cours de développement dans le monde, notamment le projet d'injection de dioxyde de carbone de Gorgon en Australie, deux installations de captage liées à l'Alberta Carbon Trunk Line au Canada, le premier projet de bioénergie et de captage du carbone à grande échelle au Japon, les installations de captage de l'usine chimique Sinopec et de la centrale électrique au charbon Guohua Jinjie en Chine, ainsi que le projet Uthmaniyah et l'usine de gaz Hawiyah d’Aramco.
L'Arabie saoudite a placé la barre haut dans ses efforts de réduction des émissions, en annonçant un objectif de captage du carbone de 44 millions de tonnes par an d'ici à 2035. Aramco collabore avec le ministère de l'Énergie du Royaume pour établir une plate-forme à Jubail dont la capacité de stockage pourrait atteindre 9 millions de tonnes par an d'ici 2027.
À la mi-janvier, la compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi s'est associée à la Société des ressources naturelles de Fujairah, à la société émiratie Masdar, spécialisée dans les énergies propres, et à la société émiratie 44.01, spécialisée dans la décarbonisation, pour un projet visant à éliminer le dioxyde de carbone de l'air en le «minéralisant» dans les formations rocheuses de l'émirat de Fujairah.
Selon Vikas Dhole, directeur général de la Stratégie et d’habilitation de solutions de développement durable chez AspenTech, fournisseur de logiciels et de services pour les industries de transformation, le Moyen-Orient dans son ensemble est bien placé pour prendre la tête des efforts d'atténuation du carbone, grâce à ses vastes formations souterraines, qui ont la capacité de stocker une proportion très importante de l'objectif mondial d'élimination du carbone.
«Ces deux initiatives de l'Arabie saoudite et d'Abu Dhabi auront un impact important, au niveau régional et mondial», a-t-il déclaré à Arab News. «Le Moyen-Orient peut jumeler cela avec la géographie idéale de la région pour générer une énergie solaire massive. Ces deux éléments réunis permettent de supprimer le carbone grâce à l'énergie verte.»

Le Moyen-Orient est bien placé pour être un leader mondial de la capture du carbone (Photo, AFP).

Aramco a récemment annoncé un partenariat avec AspenTech pour mettre le logiciel de capture du carbone développé par Aramco à la disposition d'autres entreprises dans le monde, de sorte que les nouvelles technologies auront un effet bien au-delà de l’Arabie saoudite.
Dhole a indiqué que son entreprise s'efforce également d'intégrer ses capacités logicielles à un certain nombre d'entreprises afin de les aider à prévoir les résultats à long terme de diverses stratégies de stockage du dioxyde de carbone, notamment la minéralisation.
«En bref, on peut s'attendre à ce que les annonces faites récemment dans la région aient un impact considérable», a-t-il ajouté.
Ces dernières années, le mouvement en faveur de la CCUS a pris de l'ampleur. On estime que le captage du carbone pourrait permettre de réaliser 14% de l'objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, et il est considéré comme le seul moyen pratique d'atteindre des niveaux élevés de décarbonisation dans le secteur industriel.
Dans un rapport publié l'année dernière, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a conclu qu'une réduction drastique des émissions de carbone ne suffira plus dans la lutte contre le changement climatique; le monde a désormais besoin de technologies à émissions négatives pour contenir la hausse des températures.
Si Dhole estime que le monde est effectivement «en retard» en ce qui concerne les efforts de réduction des émissions, il y voit une occasion à saisir.
«L'occasion est là de faire évoluer cette activité beaucoup plus rapidement que jamais en combinant l'innovation en matière d'ingénierie avec l'innovation en matière de numérisation, et les ressources financières d'acteurs tels que Riyad et Abu Dhabi», a-t-il souligné. «Et c'est vraiment une occasion rentable de fournir des services d'élimination et de stockage du carbone au-delà de la région.

EN CHIFFRES

- 44 millions de tonnes: Objectif annuel de l'Arabie saoudite en matière de capture du carbone d'ici 2035.
- 50 milliards: Nombre d'arbres que le Royaume plantera d'ici 2030 pour contribuer au captage du carbone.
- 9 millions de tonnes: Capacité annuelle de stockage du carbone de l'installation prévue à Jubail d'ici 2027.
- 2060: Année cible de l'Arabie saoudite afin d’atteindre zéro émission nette de carbone

«La capture, l'utilisation et le stockage du carbone sont désormais prouvés sur le plan technologique et s'améliorent rapidement sur le plan économique. Ils deviendront l'une des principales “solutions miracles”, s'ils sont financés dans la mesure où les projets peuvent être réalisés de manière entièrement numérique, de sorte que les projets antérieurs informent les projets futurs pour continuer à s'améliorer sur le plan technologique, économique et de la rapidité d'exécution.
«Tout cela peut se faire grâce à un parcours numérique de bout en bout, tel qu'AspenTech l'a introduit dans le secteur.»
Selon Paul Sullivan, chercheur associé au Centre Roi Faisal pour la recherche et les études islamiques et membre non résident du Global Energy Center de l'Atlantic Council, les technologies de captage du carbone, bien que largement disponibles, sont encore coûteuses et inefficaces.
«Les choses s'améliorent et peuvent encore s'améliorer», a-t-il déclaré à Arab News. «L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et leurs partenaires pourraient travailler ensemble à l'amélioration de la capture du carbone, et des utilisations de ce carbone après sa capture. Il n'y a pas de solution miracle.
«La majeure partie du carbone présent dans l'atmosphère est absorbée par les océans, les arbres  et d'autres puits naturels de carbone. Cependant, ceux-ci ne sont pas suffisants. En outre, ces ajouts de carbone dans les mers et autres masses d'eau ont provoqué une acidification et endommagé les récifs coralliens, entre autres.»
«La résolution des problèmes liés au carbone nécessitera une approche stratégique à long terme et sur plusieurs fronts, associant les industries de l'énergie, l'agriculture, les transports et de nombreux autres secteurs. Il nous faudra travailler avec des groupes de réflexion, des universités et des entreprises. Il devrait y avoir des prix énormes pour les nouvelles inventions permettant d'améliorer le bilan carbone. Toutes les industries, et d'autres, pourraient être impliquées dans cette démarche», a précisé Sullivan.
Le consensus semble être que si le travail des entreprises, des ingénieurs et des scientifiques qui développent des technologies de capture du carbone a beaucoup progressé, il reste encore beaucoup à faire de manière à utiliser efficacement ces technologies afin de à réduire les émissions et la quantité de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

«C'est sur les déséquilibres des bilans et du cycle du carbone que nous devons nous concentrer», a expliqué Paul Sullivan, expert en énergie (Photo fournie).

Dhole est du même avis et affirme qu'il faut notamment innover davantage dans l'«utilisation» du carbone capturé. Plusieurs entreprises chimiques, notamment des entreprises de premier plan au Moyen-Orient, s'efforcent de commercialiser des idées pour l'utilisation du dioxyde de carbone comme élément de construction chimique, par exemple.
«Dans ce domaine, la modélisation combinée à l'IA (intelligence artificielle) industrielle, à l'aide d'un concept appelé modèles hybrides, aura un impact important sur l'accélération de l'innovation de ces nouvelles classes de produits chimiques», a-t-il indiqué.
Au cours des trente dernières années, de nombreux experts industriels ont prédit que les technologies CCUS seraient nécessaires pour décarboniser un certain nombre d'industries, en particulier l'énergie, les produits chimiques, le ciment et la production d'acier, mais l'industrie CCUS est encore en train de trouver ses marques.
Un rapport publié en octobre 2022 par le McKinsey Global Institute conclut que l'adoption du CCUS doit être multipliée par 120 d'ici 2050 si les pays veulent respecter leurs engagements en matière de consommation nette zéro.
L'accord de Paris sur le climat de 2015 préconise un équilibre entre les réductions des émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et les puits de carbone terrestres, dans le but de réduire la confusion sur les qualités et les avantages relatifs du carbone sous ses diverses formes.
«Le carbone n'est pas toujours un problème», a soutenu Sullivan. «Il est utilisé dans la photosynthèse afin de créer de la nourriture pour les plantes et les arbres, par exemple. Il est utilisé dans les boissons gazeuses et dans de nombreux processus scientifiques et industriels importants.
«Le carbone n'est pas l'ennemi. C'est sur les déséquilibres des bilans et du cycle du carbone que nous devons nous concentrer. L'équilibre est le problème avec le changement climatique, comme avec beaucoup d'autres problèmes.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Premières discussions directes entre le Liban et Israël en plus de 40 ans

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban. (AFP)
Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban. (AFP)
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  • Jusqu'à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n'ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l'organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l'ONU
  • La délégation libanaise évitait tout contact direct avec la partie israélienne, selon une source diplomatique qui a requis l'anonymat

BEYROUTH: Des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu dans le sud du Liban, les premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays.

Alors que les deux voisins sont toujours techniquement en état de guerre, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a pris soin de souligner qu'il ne s'agissait pas de négociations de paix.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui salué "l'atmosphère positive" dans laquelle s'est déroulée la réunion, selon son bureau.

Celle-ci intervient alors qu'Israël menace d'une escalade au Liban, où son armée continue de viser le Hezbollah malgré un cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, accusant le mouvement pro-iranien de se réarmer.

"Pas important" 

Dirigées par des civils, les deux délégations se sont rencontrées au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), à Naqoura, près de la frontière avec Israël, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus, selon l'ambassade américaine à Beyrouth.

Jusqu'à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n'ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l'organisme dirigé par les Etats-Unis et qui comprend également la France et l'ONU.

La délégation libanaise évitait tout contact direct avec la partie israélienne, selon une source diplomatique qui a requis l'anonymat.

L'ambassade des Etats-Unis au Liban a salué mercredi sur X la participation à la réunion de représentants civils: l'ancien diplomate libanais, Simon Karam, et le responsable du Conseil de sécurité nationale d'Israël, Uri Resnick. Elle a parlé d'un "pas important" en vue d'une "paix durable".

"Il a été convenu d'élaborer des idées pour promouvoir une éventuelle coopération économique entre Israël et le Liban", a souligné le bureau de Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre libanais a indiqué pour sa part que ce type de réunions avait pour but de parvenir "à la cessation des hostilités (et) au retrait israélien total" du territoire libanais, où l'armée israélienne conserve des positions dans le sud.

"Les relations économiques viendront à la toute fin du processus de normalisation, qui doit venir après la paix", a expliqué M. Salam. "Elles ne peuvent pas précéder la paix".

Il a souligné que le Liban n'avait pas l'intention de conclure une paix séparée avec Israël.

La rencontre intervient au lendemain de réunions de Mme Ortagus avec Benjamin Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a affirmé sur X que "le désarmement du Hezbollah était crucial pour l'avenir du Liban et la sécurité d'Israël".

Désarmement "incontournable" 

Le gouvernement israélien a répété mercredi que le désarmement du Hezbollah était "incontournable".

L'émissaire américaine est par la suite attendue au Liban, où le président Joseph Aoun s'était déclaré prêt à des négociations avec Israël, brisant un tabou entre les deux pays.

En 1983, après l'invasion israélienne du Liban, les deux pays avaient mené des contacts directs qui avaient abouti à la signature d'un accord prévoyant l'établissement de relations entre eux, mais il n'a jamais été ratifié.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.

"Israël se prépare à une escalade majeure au Liban à la lumière du renforcement militaire en cours du Hezbollah", a affirmé la radio-télévision publique israélienne mercredi.

Selon M. Salam, le Liban est ouvert à ce que l'ONU, les Etats-Unis et la France "vérifient" le désarmement du mouvement pro-iranien par l'armée libanaise dans le sud du pays.

Il a confirmé qu'elle devrait achever d'ici la fin de l'année le démantèlement des structures militaires du Hezbollah entre la frontière et le fleuve Litani, à une trentaine de km plus au nord.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".