Raids israéliens sur des ports au Yémen, Netanyahu menace les chefs houthis

L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants". (AFP)
L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants". (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 10 juin 2025

Raids israéliens sur des ports au Yémen, Netanyahu menace les chefs houthis

  • L'armée israélienne a confirmé des raids aériens sur les ports de Salif et Hodeida, utilisés selon elle pour des "activités terroristes", en représailles aux attaques des rebelles yéménites
  • Selon elle, 15 avions de combat ont participé à l'attaque, qui a visé "des cibles appartenant au régime terroriste des Houthis"

HODEIDA: L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants".

Le ministère de la Santé du gouvernement houthi a fait état d'un mort et de neuf blessés dans les "agressions israéliennes" sur les ports des villes de Hodeida et de Salif, dans la province de Hodeida, dans l'ouest du pays en guerre.

Soutenus par l'Iran, ennemi d'Israël, les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen dont la capitale Sanaa, ont revendiqué plusieurs attaques aux missiles et drones contre le territoire israélien.

L'armée israélienne a confirmé des raids aériens sur les ports de Salif et Hodeida, utilisés selon elle pour des "activités terroristes", en représailles aux attaques des rebelles yéménites.

Selon elle, 15 avions de combat ont participé à l'attaque, qui a visé "des cibles appartenant au régime terroriste des Houthis".

Un correspondant de l'AFP à Hodeida a indiqué avoir entendu plusieurs explosions.

"Nos pilotes viennent de frapper avec succès deux ports terroristes des Houthis, et ce n'est que le début, il y aura d'autres frappes", a déclaré M. Netanyahu dans un message vidéo en hébreu.

"Nous ne sommes pas prêts à rester les bras croisés et à laisser les Houthis nous attaquer. Nous les frapperons bien davantage, y compris leurs dirigeants", a-t-il averti.

"Les ports ont été durement touchés. Si les Houthis continuent de tirer, nous frapperons également les têtes des groupes terroristes (...). Nous traquerons et éliminerons également le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi", a indiqué sur X le ministre de la Défense Israël Katz.

L'administration houthie a promis "une riposte douloureuse" à ces frappes israéliennes, selon l'agence de presse des rebelles, Saba.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils ont aussi ciblé des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen.

Vendredi, les Yéménites sont de nouveau descendus en masse dans les rues de Sanaa et d'autres villes sous contrôle des Houthis pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza, selon des images de l'AFP. Certains étaient armés.

L'armée israélienne avait appelé mercredi à évacuer trois ports contrôlés par les Houthis au Yémen, dont ceux de Hodeida et Salif.

Elle a annoncé jeudi avoir intercepté un nouveau missile lancé depuis le Yémen.

"Reprendre l'offensive" 

Le 4 mai, un missile houthi a, pour la première fois, touché le périmètre de l'aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv, une attaque qui a conduit la plupart des compagnies étrangères desservant Tel-Aviv à suspendre leurs vols.

En représailles aux attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes ces derniers mois contre des cibles des Houthis au Yémen, où elle a mis hors service l'aéroport de Sanaa et bombardé des stations électriques et des cimenteries.

Les frappes de vendredi interviennent quelques heures après la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe qui l'a mené en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Les Etats-Unis ont conclu le 6 mai, par le biais d'une médiation omanaise, un accord de cessez-le-feu avec les Houthis, mettant fin à des frappes américaines en représailles aux attaques des insurgés contre des navires sur une voie maritime cruciale pour le commerce mondial.

Donald Trump a toutefois prévenu jeudi que Washington pouvait "reprendre l'offensive" en cas d'attaque de la part des rebelles yéménites.

Après avoir accepté de cesser de viser les navires américains, les Houthis ont indiqué qu'ils poursuivraient leurs attaques contre les navires israéliens au large du Yémen.


L'Algérie ouvre une enquête pour "terrorisme" après l'auto-immolation d'un homme

Une vue générale montre le ministère de la Justice dans la capitale algérienne, Alger. (Photo d'archive AFP)
Une vue générale montre le ministère de la Justice dans la capitale algérienne, Alger. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • Faouzi Zegout a été gravement brûlé lorsqu'il s'est aspergé d'essence le 1er juin devant le ministère algérien de la Justice pour protester contre une affaire dans laquelle il était accusé.
  • Dans une vidéo du drame largement diffusée sur les réseaux sociaux, l'homme déclare : « C'est à cause d'un juge... qui m'a menacé d'une peine de 10 ans d'emprisonnement sans aucune raison ».

ALGER : Les autorités algériennes ont ouvert une enquête pour « terrorisme » après la récente auto-immolation d'un homme, qui serait liée selon les enquêteurs à un supposé complot avec des ramifications à l'étranger, a indiqué mardi un procureur du tribunal d'Alger.

Faouzi Zegout a été gravement brûlé lorsqu'il s'est aspergé d'essence le 1er juin devant le ministère algérien de la Justice pour protester contre une affaire dans laquelle il était accusé.

Dans une vidéo du drame largement diffusée sur les réseaux sociaux, l'homme déclare : « C'est à cause d'un juge... qui m'a menacé d'une peine de 10 ans d'emprisonnement sans aucune raison ».

Des agents chargés de la sécurité du bâtiment, doté de caméras de surveillance, ont rapidement éteint les flammes avec un extincteur et, selon des sources informées, le jeune homme d'une trentaine d'années n'a subi que des blessures légères. 

Mardi, le tribunal a précisé que cinq personnes avaient été arrêtées, quatre d'entre elles ayant été placées en détention provisoire et la cinquième ayant été remise en liberté sous contrôle judiciaire. L'affaire a été transférée à une division antiterroriste.

Selon les enquêteurs, l'acte a été orchestré par un « groupe criminel organisé » soupçonné d'avoir des liens avec l'étranger.

Ce groupe aurait planifié l'incident et distribué les rôles, notamment celui de filmer et de publier l'immolation en ligne, dans le but de « troubler l'ordre public et de perturber les institutions », a stipulé le tribunal.

Ce dernier ajoute que l'auteur de la vidéo a « communiqué avec des personnes à l'étranger », possédait « plusieurs comptes bancaires » et avait « reçu des transferts d'argent ».

Le tribunal souligne également que le vidéaste a vécu à l'étranger pendant deux ans. 

M. Zegout, un militant associatif, a expliqué avoir récemment comparu devant un tribunal pour avoir lancé, sans autorisation officielle, une collecte de fonds destinée à financer des traitements médicaux pour les malades.

Il devait comparaître devant le tribunal de Frenda, sa ville natale située à environ 340 kilomètres à l'ouest d'Alger, le jour où il s'est immolé.

De tels gestes suicidaires sont rares en Algérie, contrairement à d'autres pays de la région comme la Tunisie. 


Syrie: trois alaouites tués après une attaque contre les forces de sécurité 

Cette combinaison d'images créées le 5 juin 2025 montre le président syrien par intérim Ahmed al-Sharaa à son arrivée pour une réunion avec le président français au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 7 mai 2025 (à gauche) et le chef du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) Abu Mohamed al-Jolani (maintenant Ahmed al-Sharaa) dans la province syrienne d'Idlib (nord-ouest) tenue par les rebelles, à la frontière avec la Turquie, le 7 février 2023. (AFP)
Cette combinaison d'images créées le 5 juin 2025 montre le président syrien par intérim Ahmed al-Sharaa à son arrivée pour une réunion avec le président français au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 7 mai 2025 (à gauche) et le chef du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) Abu Mohamed al-Jolani (maintenant Ahmed al-Sharaa) dans la province syrienne d'Idlib (nord-ouest) tenue par les rebelles, à la frontière avec la Turquie, le 7 février 2023. (AFP)
Short Url
  • Les autorités ont pour leur part fait état de deux civils tués et deux autres blessés dans une attaque menée par "des inconnus" dans cette région de la province de Homs, proche de la frontière libanaise
  • Depuis la chute du pouvoir de Bachar al-Assad en décembre, renversé par une coalition islamiste, la communauté alaouite dont il est issu est fréquemment la cible d'attaques

BEYROUTH: Trois civils alaouites ont été tués dans un village de la région de Tall Kalakh, dans l'ouest de la Syrie, après une attaque contre les forces de sécurité qui a fait un mort, a annoncé mercredi une ONG.

Les autorités ont pour leur part fait état de deux civils tués et deux autres blessés dans une attaque menée par "des inconnus" dans cette région de la province de Homs, proche de la frontière libanaise.

Depuis la chute du pouvoir de Bachar al-Assad en décembre, renversé par une coalition islamiste, la communauté alaouite dont il est issu est fréquemment la cible d'attaques.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les trois civils ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi dans le village de Barouha par "des groupes locaux armés" qui ont également mis le feu à des commerces et des voitures.

"Quatre civils ont été la cible d'une attaque menée par des inconnus", a pour sa part indiqué le responsable de la sécurité de la province de Homs, le général Mourhaf Naassan. "Deux ont été tués et deux autres gravement blessés".

Cette attaque est intervenue quelques heures après un assaut contre les forces de sécurité dans la région de Tall Kalakh, qui a fait un mort et trois blessés dans leurs rangs selon l'agence officielle Sana.

Début mars, à la suite d'attaques sanglantes de fidèles de l'ancien pouvoir contre les forces de sécurité, des centaines d'alaouites avaient été massacrés sur le littoral syrien.

Les autorités avaient formé une commission d'enquête qui n'a pas encore annoncé ses conclusions.

 


Des groupes de médias condamnent l'arrestation de deux journalistes à bord du bateau Madleen

Une capture d'écran montre des militants à bord du bateau humanitaire Madleen, en route vers Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien bloqué. (Archive/AFP)
Une capture d'écran montre des militants à bord du bateau humanitaire Madleen, en route vers Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien bloqué. (Archive/AFP)
Short Url
  • Les journalistes ont été identifiés comme étant Yanis Mhamdi, du média indépendant Blast, et Omar Faiad, reporter pour Al Jazeera.
  • Le Comité pour la protection des journalistes a exhorté les dirigeants de l'UE à faire pression sur Israël pour qu'il « mette fin à toutes les atteintes à la liberté de la presse et protège les journalistes ». 

LONDRES : Les groupes de médias ont condamné l'arrestation de deux journalistes français à bord du bateau Madleen, en route pour Gaza, intercepté lundi par l'armée israélienne.

Les journalistes ont été identifiés comme étant Yanis Mhamdi, du média indépendant Blast, et Omar Faiad, reporter pour la chaîne qatarie Al Jazeera.

Dans un communiqué, le Comité pour la protection des journalistes a appelé à la libération immédiate des journalistes, qui faisaient partie du convoi pro-palestinien d'activistes acheminant de l'aide à Gaza, en signe de protestation symbolique contre la guerre en cours et afin de sensibiliser l'opinion publique à la crise humanitaire.

Il a exhorté les dirigeants de l'UE à faire pression sur Israël pour qu'il « mette fin à toutes les atteintes à la liberté de la presse et protège les journalistes ». 

Condamnant cette arrestation, Reporters sans frontières a déclaré : « Aborder un navire civil dans les eaux internationales pour intercepter un équipage comprenant deux journalistes français qui documentaient une initiative humanitaire pacifique est non seulement illégal, mais constitue également une grave violation du droit international et de la liberté de la presse. »

Dans le même temps, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé que les militants et les journalistes à bord du navire avaient été expulsés mardi matin de l'aéroport Ben Gourion vers leur pays d'origine.

« Ceux qui refusent de signer les documents d'expulsion et de quitter Israël seront traduits devant une autorité judiciaire afin d'obtenir l'autorisation de leur expulsion, conformément à la loi israélienne. Les consuls des pays d'origine des passagers les ont accueillis à l'aéroport », a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur X.

Le ministère a également publié des photos de la célèbre militante pour le climat Greta Thunberg à bord d'un avion à destination de la Suède après son expulsion. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com