Intelligence artificielle: les cascadeurs d'Hollywood menacés par le soulèvement des machines

Des étudiants de la Stunts Master Class assistent à une séance de formation à la Tempest Academy, à Chatsworth, en Californie, le 10 août 2023.  (Photo Valerie Macon / AFP)
Des étudiants de la Stunts Master Class assistent à une séance de formation à la Tempest Academy, à Chatsworth, en Californie, le 10 août 2023. (Photo Valerie Macon / AFP)
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Publié le Samedi 12 août 2023

Intelligence artificielle: les cascadeurs d'Hollywood menacés par le soulèvement des machines

  • Pour faire des économies, les studios complètent depuis longtemps l'arrière-plan de leurs scènes de combats avec des silhouettes générées par ordinateur, comme dans la série «Game of Thrones» ou les films de super-héros Marvel
  • De quoi menacer le métier de cascadeur, jusqu'ici indissociable de la machine hollywoodienne, depuis les premiers films muets jusqu'aux acrobaties de Tom Cruise dans «Mission Impossible»

LOS ANGELES, Etats-Unis : «IA»: ces deux lettres concentrent actuellement les peurs des acteurs et scénaristes en grève à Hollywood, qui craignent d'être remplacés par l'intelligence artificielle. Mais pour les cascadeurs, ce danger ne relève pas de la dystopie, c'est une réalité.

Pour faire des économies, les studios complètent depuis longtemps l'arrière-plan de leurs scènes de combats avec des silhouettes générées par ordinateur, comme dans la série «Game of Thrones» ou les films de super-héros Marvel.

Mais avec l'avènement de l'IA, ils explorent désormais de nouvelles techniques permettant de se passer d'humains pour recréer des scènes d'actions très élaborées, comme des poursuites en voiture et des fusillades.

De quoi menacer le métier de cascadeur, jusqu'ici indissociable de la machine hollywoodienne, depuis les premiers films muets jusqu'aux acrobaties de Tom Cruise dans «Mission Impossible».

«La technologie s'améliore de manière exponentielle. (...) c'est une période vraiment effrayante (pour nous)», confie à l'AFP le coordinateur de cascades Freddy Bouciegues.

Après avoir travaillé sur le sixième volet de la franchise «Terminator», le quadragénaire voit sa profession rattrapée par un nouveau soulèvement des machines, cette fois bien réel.

Les studios demandent désormais à certains cascadeurs et figurants de se soumettre à des «scans corporels» lors des tournages, pour modéliser leur image en 3D, souvent sans explication sur l'usage qu'ils en feront.

Avec les progrès de l'IA, ces enregistrements peuvent servir à créer des «répliques numériques» très réalistes de ces personnels, capables d'exécuter mouvements et dialogues suivant les instructions transmises à la machine.

- Avatars -

M. Bouciegues redoute que ces avatars puissent rapidement remplacer les cascadeurs de base, chargés de petites actions comme par exemple celles de piétons qui s'écartent au dernier moment lors d'une course-poursuite.

Les studios seront bientôt en mesure de les intégrer «plus tard grâce aux effets spéciaux et à l'IA», mettant ainsi des milliers de professionnels au chômage.

S'il paraît disruptif, ce scénario n'est en réalité que la partie visible de l'iceberg, souligne le réalisateur de «Gran Turismo», Neill Blomkamp.

Dans son film adapté d'un jeu vidéo de course automobile, des cascadeurs conduisent de vraies voitures sur circuit automobile. Seule une scène particulièrement dangereuse, impliquant de recréer un accident mortel, a été produite de manière numérique.

Mais d'ici un an, l'IA devrait être capable de recréer des collisions à grande vitesse, à partir des seules instructions d'un réalisateur, assure M. Blomkamp.

A ce stade, «on se débarrasse des cascadeurs, on se débarrasse des caméras et on ne va pas sur le circuit», résume-t-il. «C'est à ce point différent.»

C'est une des raisons pour laquelle la grève qui paralyse Hollywood a des allures de crise existentielle. Outre un meilleur partage des revenus liés au streaming, la création de garde-fous pour encadrer le recours à l'IA est un point majeur des négociations.

- «Nerveux» -

Mi-juillet, le syndicat des acteurs SAG-AFTRA a expliqué se battre pour que les studios ne puissent pas scanner les acteurs et utiliser leurs répliques numériques «pour le reste de l'éternité, dans tous les projets qu'ils voudront», contre le paiement d'une simple journée de travail.

De son côté, le patronat assure avoir proposé des règles claires en matière de consentement et de rémunération.

Même si l'IA pouvait reproduire parfaitement une bataille, une explosion ou un crash, M. Bouciegues estime que la composante humaine de son métier reste indispensable.

«Le public peut toujours discerner» les effets spéciaux et «cela affecte inconsciemment le spectateur», veut-il croire. Et de souligner le succès de Tom Cruise, qui a mis un point d'honneur à tourner ses scènes d'actions lui-même, assisté par de vrais cascadeurs dans «Top Gun» ou «Mission Impossible».

«Je ne pense pas que ce métier cessera un jour d'exister», insiste le coordinateur. Mais le champ d'action va se réduire et devenir «plus précis» avec l'usage des cascadeurs combiné aux effets ajoutés par ordinateur, pour tourner les séquences les plus dangereuses.

Une réalité qui fait déjà frémir nombre de ses homologues sur les piquets de grève.

Le cascadeur moyen est un «mâle alpha», attaché à projeter une image inébranlable, confie M. Bouciegues. «Mais j'ai personnellement parlé à beaucoup (d'entre eux) qui sont effrayés et nerveux.»


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.