Un an après, le plan climat de Joe Biden continue de susciter des remous à l'étranger

Le président américain Joe Biden descend de Marine One à son arrivée à Gordons Pond à Rehoboth Beach, Delaware, le 11 août 2023. (AFP).
Le président américain Joe Biden descend de Marine One à son arrivée à Gordons Pond à Rehoboth Beach, Delaware, le 11 août 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 13 août 2023

Un an après, le plan climat de Joe Biden continue de susciter des remous à l'étranger

  • L'objectif du plan est simple: permettre aux Etats-Unis de développer une industrie tant pour la production d'énergie propre que pour le développement des véhicules électriques
  • Mesure symbolique de cette ambition, l'achat d'un véhicule électrique est désormais subventionné à hauteur de 7 500 dollars, dès lors que le véhicule, comme ses composants, est assemblé en Amérique du nord

WASHINGTON : Un an après son entrée en vigueur, le plan grand pour le climat (ou IRA) voulu par le président Biden commence à produire ses effets sur le sol américain mais suscite toujours de nombreuses inquiétudes auprès des principaux alliés en Asie comme en Europe.

L'objectif du plan, qui comprend 370 milliards de dollars de subventions et réductions d'impôt est simple: permettre aux Etats-Unis de développer une industrie tant pour la production d'énergie propre que pour le développement des véhicules électriques.

Ce plan est "la preuve que les Etats-Unis s'y mettent réellement", souligne Joshua Meltzer, chercheur à la Brookings Institution, alors que l'Union européenne (UE) et la Chine, notamment, soutenaient déjà leur transition énergétique.

Mesure symbolique de cette ambition, l'achat d'un véhicule électrique est désormais subventionné à hauteur de 7 500 dollars, dès lors que le véhicule, comme ses composants, est assemblé en Amérique du nord.

A l'origine, l'idée était encore plus restrictive puisqu'il devait être "made in USA" mais la vive réaction du Canada et du Mexique, qui y voyaient une mesure allant à l'encontre de l'accord de libre-échange existant entre les trois pays (ACEUM), a obligé Washington à revoir sa copie.

"Les dernières versions du texte ont été négociées en secret et à la hâte pour obtenir les voix nécessaires mais ils s'y sont mal pris", rappelle Jeffrey Schott, chercheur principal pour le PIIE, avec "des conséquences inattendues pour certains de nos alliés proches".

Ces derniers ont rapidement donné de la voix, à l'image de la Corée du Sud qui craignait de voir ses constructeurs automobiles exclus de la subvention de 7 500 dollars.

Même chose au Japon, même si les constructeurs japonais sont déjà largement implantés industriellement en Amérique du Nord mais les spécificités de la subvention, sur la provenance de certains matériaux critiques, a nourri les craintes.

Craintes dissipées par la signature, fin mars d'un accord entre les deux pays rendant éligibles les véhicules intégrant des composants ou matériaux issus ou transformés au Japon.

"Le Trésor a dû se montrer créatif dans la manière dont la loi doit être mise en place", indique M. Schott, en jouant notamment sur ce qu'est un accord de libre-échange "dont la définition est plus large aux Etats-Unis qu'ailleurs".

«Investissements significatifs aux Etats-Unis»

Un accord similaire est en négociation avec l'Union européenne, où l'inquiétude est cette fois de voir les investissements verts fuir le continent pour profiter des aides prévues par l'IRA, alors que l'industrie européenne souffre depuis des années des pratiques déloyales chinoises, selon Bruxelles.

Pas suffisant cependant pour dissiper les craintes car "l'Europe doit déjà affronter la hausse de ses coûts énergétiques à cause de la guerre en Ukraine. En cela l'IRA vient s'ajouter à d'autres facteurs créant des problèmes de compétitivité pour l'UE", rappelle Joshua Meltzer.

Fin juillet, une étude réalisée par trois économistes de la Banque centrale européenne (BCE) soulignait que l'impact de l'IRA pourrait être sévère pour certains secteurs européens, avec une baisse de 10 à 40%, selon les scénarios, des exportations en équipements électriques et optiques. Au total, il s'agirait d'une perte de production de 0,5% à 3% pour l'économie européenne.

En attendant, les effets de l'IRA se font déjà sentir aux Etats-Unis où 110 milliards de dollars d'investissement ont été réalisés, selon la Maison Blanche.

"Les investissements annoncés ces douze derniers mois dépassent ceux réalisés les huit années précédentes", a assuré dans un rapport publié début août le président de l'association pour l'Energie propre, Jason Grumet.

"On voit des investissements significatifs aux Etats-Unis et cela se fait sans doute partiellement au détriment d'investissements en Europe ou en Asie", estime M. Meltzer même si "les investissements progressent partout dans le monde".

Ce qui pourrait inciter l'UE et les pays asiatiques à renforcer à leur tour leurs aides afin d'éviter le décrochage. Depuis plusieurs mois, le Fonds monétaire international (FMI) alerte d'ailleurs quant au risque d'une "guerre des subventions", coûteuse pour les finances publiques et avec un impact positif limité pour les économies.

Une crainte que ne partage cependant pas Jeffrey Schott, qui estime que "le risque politique (qui y est associé) semble grandir et les entreprises ne peuvent se permettre d'attendre qui sera le mieux disant".

Mais "si vous êtes dans un secteur énergivore, actuellement les Etats-Unis sont de plus en plus attractifs", concède Joshua Meltzer.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.