Les cargos invités à s’éloigner des eaux iraniennes, dans un contexte de tensions entre les États-Unis et l'Iran

Sur cette photo publiée par l'US Navy, le navire d'assaut amphibie USS Bataan traverse la mer Rouge le 8 août 2023. (AP file photo)
Sur cette photo publiée par l'US Navy, le navire d'assaut amphibie USS Bataan traverse la mer Rouge le 8 août 2023. (AP file photo)
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Publié le Dimanche 13 août 2023

Les cargos invités à s’éloigner des eaux iraniennes, dans un contexte de tensions entre les États-Unis et l'Iran

  • Les Etats-Unis envisagent d'embarquer des troupes armées sur des navires commerciaux pour dissuader l'Iran de se renforcer militairement
  • Une vague d'attaques contre des navires attribués à l'Iran a lieu depuis 2019, à la suite du retrait unilatéral de l'administration Trump de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et de la réimposition de sanctions écrasantes contre Téhéran

DUBAI : Les forces maritimes soutenues par l'Occident au Moyen-Orient ont averti samedi les navires traversant le détroit stratégique d'Ormuz de s'éloigner le plus possible des eaux territoriales iraniennes pour éviter d'être saisis, un avertissement sévère dans un contexte de tensions accrues entre l'Iran et les Etats-Unis

Un avertissement similaire avait été adressé aux cargos au début de l'année, avant que l'Iran ne saisisse deux pétroliers circulant près du détroit, l'étroite embouchure du golfe Persique par laquelle transite 20 % du pétrole mondial.

Alors que l'Iran et les États-Unis sont sur le point de conclure un accord qui prévoit le dégel de milliards d'actifs iraniens détenus en Corée du Sud en échange de la libération de cinq Irano-Américains détenus à Téhéran, l'avertissement montre que les tensions restent vives en mer. Les États-Unis envisagent d'ores et déjà d'embarquer des troupes armées sur des navires commerciaux dans le détroit afin de dissuader l'Iran, dans un contexte de renforcement des troupes, des navires et des avions dans la région.

Le commandant Timothy Hawkins, porte-parole de la 5e flotte de la marine américaine basée au Moyen-Orient, a reconnu que l'avertissement avait été donné, mais a refusé de donner des précisions à ce sujet.

Un groupe maritime soutenu par les États-Unis, l'International Maritime Security Construct, «informe les marins de la région des précautions à prendre pour minimiser le risque de saisie en raison des tensions régionales actuelles, que nous cherchons à désamorcer», a déclaré M. Hawkins. «Il est conseillé aux navires de s'éloigner le plus possible des eaux territoriales iraniennes.

Par ailleurs, une organisation maritime dirigée par l'Union européenne et chargée de surveiller la navigation dans le détroit a «mis en garde contre la possibilité d'une attaque contre un navire marchand de pavillon inconnu dans le détroit d'Ormuz dans les 12 à 72 heures à venir», selon la société privée de renseignement Ambrey.

«Précédemment, après un avertissement similaire, un navire marchand avait été saisi par les autorités iraniennes sous un faux prétexte.

La mission dirigée par l'UE, appelée «European Maritime Awareness in the Strait of Hormuz», n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

L'Iran, par l'intermédiaire de ses médias d'État, n'a pas fait état de nouveaux projets d'interdiction des navires dans le détroit. La mission de l'Iran auprès des Nations unies n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Le détroit d'Ormuz se trouve dans les eaux territoriales de l'Iran et d'Oman et ne mesure que 33 kilomètres de large à son point le plus étroit. La largeur de la voie de navigation dans les deux sens n'est que de 3 kilomètres (2 miles). Toute perturbation se répercute sur les marchés mondiaux de l'énergie et peut entraîner une hausse du prix du pétrole brut. Cette hausse se répercute ensuite sur le prix payé par les consommateurs pour l'essence et d'autres produits pétroliers.

Une vague d'attaques contre des navires attribués à l'Iran a lieu depuis 2019, à la suite du retrait unilatéral de l'administration Trump de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et de la réimposition de sanctions écrasantes contre Téhéran.

Ces assauts ont repris fin avril, lorsque l'Iran s'est emparé d'un navire transportant du pétrole pour Chevron Corp. et d'un autre pétrolier appelé Niovi en mai.

La prise de ces deux pétroliers en moins d'une semaine intervient alors que le Suez Rajan, battant pavillon de l'île Marshall, se trouve au large de Houston, attendant probablement de décharger le pétrole iranien sanctionné, apparemment saisi par les États-Unis

Ces saisies ont conduit l'armée américaine à lancer un vaste déploiement dans la région, avec des milliers de marines et de marins à bord du navire d'assaut amphibie USS Bataan et du navire de débarquement USS Carter Hall. Des images publiées par la marine montrent le Bataan et le Carter Hall en mer Rouge mardi.


Gaza: Netanyahu promet qu'Israël entrera dans Rafah, «avec ou sans accord» de trêve avec le Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de remporter une « victoire totale » dans la guerre (Photo, Reuters).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de remporter une « victoire totale » dans la guerre (Photo, Reuters).
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  • «L'idée que nous allons arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question»
  • «Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord»

JÉRUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis mardi que l'armée israélienne entrerait dans Rafah, localité du sud de la bande de Gaza, qu'un accord de trêve pressenti soit conclu ou non avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"L'idée que nous allons arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord (de trêve), afin d'obtenir une victoire totale", a déclaré M. Netanyahu, cité dans un communiqué publié par son cabinet, à des représentants de familles d'otages à 


Selon David Cameron, le Hamas doit accepter l’accord de trêve et être exclu de la direction de Gaza  

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
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  • Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages
  • «Le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a affirmé le Premier ministre pakistanais

RIYAD: Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens.

S’exprimant lors d’une réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, l’ancien Premier ministre britannique a déclaré que le groupe militant palestinien avait reçu «une offre très généreuse de cessez-le-feu soutenu de quarante jours, ainsi que la libération de milliers de prisonniers palestiniens potentiels, en échange de la libération de ces otages».

Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages, dans le cadre d’une guerre qui dure dans l’enclave depuis sept mois environ et qui a éclaté après que des militants ont tué près de 1 200 personnes dans le sud d’Israël le 7 octobre.

«J’espère que les dirigeants du Hamas accepteront cet accord. À vrai dire, tous les regards devraient être rivés sur eux aujourd’hui et toute la pression mondiale exercée pour leur demander d’accepter cet accord», a soutenu M. Cameron. Ce dernier a jouté que la proposition conduirait à «l’arrêt des combats, tant souhaité par nous tous».

L’Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent depuis des mois de négocier un accord entre Israël et le Hamas, mais, ces derniers jours, une certaine effervescence diplomatique semble suggérer un nouvel élan vers l’arrêt des hostilités.

Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré qu’un changement radical de mentalité était nécessaire, tant du côté israélien que palestinien, pour que l’État palestinien puisse voir le jour.

Pour que naisse un «horizon politique en faveur d’une solution à deux États», avec une Palestine indépendante coexistant avec Israël, «les responsables du 7 octobre et la direction du Hamas devront quitter Gaza et il faudra démanteler les infrastructures du groupe terroriste à Gaza», a-t-il indiqué.

«Il faudrait garantir un avenir politique pour le peuple palestinien, mais assurer à tout prix également la sécurité d’Israël. Ces deux objectifs doivent aller de pair», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui a rejoint Cameron au sein du panel, a évoqué ce que les décideurs politiques devaient faire pour dynamiser la croissance mondiale. Il est même allé plus loin et a déclaré que, sans paix, le monde ne pourrait se concentrer sur le développement économique.

«Je tiens à être très clair: le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a-t-il insisté.

M. Sharif a précisé que le conflit entre la Russie et l’Ukraine avait déjà mis en garde contre l’incidence du conflit sur la croissance. Selon lui, cette guerre a provoqué une montée en flèche des prix des produits de première nécessité, exacerbé l’inflation et entraîné des répercussions sur les importations ainsi que sur les exportations de produits alimentaires et de matières premières.

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, a fait écho aux propos du dirigeant pakistanais. Il a fait savoir que les niveaux de croissance économique actuels étaient inférieurs à ceux qui étaient souhaités. Il a ajouté qu’une productivité accrue et une collaboration mondiale étaient indispensables pour améliorer la situation.

«La productivité doit augmenter. Nous devons nous concentrer sur les outils et sur les interventions qui nous aideront à accroître notre productivité», a-t-il souligné.

«Ensuite, la question est de savoir si nous préférons la collaboration ou la fragmentation. Un monde plus fragmenté est un monde à faible croissance et la fragmentation entraîne des coûts élevés. Sans collaboration, nous ne pouvons atteindre des taux de croissance plus élevés pour l’économie mondiale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken se rend en Jordanie pour discuter de l'aide humanitaire à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
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  • En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi
  • Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se rend mardi en Jordanie pour discuter des moyens d'accroître l'aide humanitaire à la bande de Gaza, et remercier discrètement le royaume pour son aide lors de l'attaque iranienne sans précédent contre Israël à la mi-avril.

M. Blinken s'est envolé dans la matinée pour Amman après s'être entretenu avec les dirigeants des pays arabes du Golfe à Ryad, en Arabie saoudite, dans le cadre de sa septième tournée dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi, ainsi que Sigrid Kaag, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour la bande de Gaza.

M. Blinken se rendra ensuite en Israël où il abordera les négociations en cours visant à instaurer une trêve dans la bande de Gaza et obtenir une libération des otages qui y sont retenus depuis le 7 octobre.

Colère grandissante  

Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas, tout en exhortant son proche allié à faire plus pour protéger les civils.

"Le président Biden a insisté pour qu'Israël prenne des mesures spécifiques, concrètes et mesurables, afin de mieux répondre aux souffrances humanitaires, aux dommages causés aux civils et à la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza", a affirmé M. Blinken à ses homologues du Golfe à Ryad.

"Nous avons constaté des progrès mesurables au cours des dernières semaines, notamment l'ouverture de nouveaux points de passage, une augmentation du volume des livraisons d'aide vers Gaza et à l'intérieur de Gaza, et la construction du couloir maritime américain, qui sera ouvert dans les semaines à venir", a-t-il déclaré.