Fermeture du tronçon nord du RER B: le moment de vérité attendu ce lundi

Les bus de substitution sont en mesure de transporter "à peu près 100.000 personnes" alors qu'un lundi comme le 14 août, quelque 200.000 voyageurs sont susceptibles d'emprunter le tronçon du RER interrompu. (AFP).
Les bus de substitution sont en mesure de transporter "à peu près 100.000 personnes" alors qu'un lundi comme le 14 août, quelque 200.000 voyageurs sont susceptibles d'emprunter le tronçon du RER interrompu. (AFP).
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Publié le Lundi 14 août 2023

Fermeture du tronçon nord du RER B: le moment de vérité attendu ce lundi

  • Le trafic est totalement interrompu sur l'axe Nord de la deuxième ligne la plus fréquentée d'Europe, depuis samedi et jusqu'à lundi soir
  • Le weekend s'est déroulé sans perturbations majeures en dépit de quelques retards dans la rotation des bus et de moments de stress pour certains voyageurs

PARIS: La fermeture pour travaux, inédite un jour ouvré, du RER B au nord de Paris, en direction notamment de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, annonce un lundi compliqué, certains usagers redoutant une journée de "galère".

Le trafic est totalement interrompu sur l'axe Nord de la deuxième ligne la plus fréquentée d'Europe, depuis samedi et jusqu'à lundi soir dans les deux sens de circulation, entre Paris-Gare du Nord et Aulnay-sous-Bois, en direction de l'aéroport, et sur le deuxième axe, entre Aulnay et Mitry-Claye.

Pour pallier cette interruption, un dispositif sans précédent a été déployé avec plus de 600 bus de substitution et 1.000 conducteurs mobilisés sur les tronçons fermés.

La SNCF, la préfecture de Paris et d'Ile-de-France et Ile-de-France Mobilités ont appelé depuis plusieurs jours les usagers concernés à reporter leurs déplacements. Et le covoiturage est offert.

Lundi en télétravail

Le weekend s'est déroulé sans perturbations majeures en dépit de quelques retards dans la rotation des bus et de moments de stress pour certains voyageurs.

Les bus étaient occupés à 80% entre le Stade de France et l'aéroport CDG tandis que ceux desservant les stations de Seine-Saint-Denis ne l'étaient qu'à 50%, selon la SNCF.

"Le dispositif a été bien rodé", a assuré un porte-parole de la compagnie ferroviaire à l'AFP, se disant "raisonnablement confiant pour lundi". Pour autant, "il faut absolument que tous ceux qui le peuvent reportent leur trajet" lundi, jour de reprise du travail, a-t-il prévenu.

Les bus de substitution sont en mesure de transporter "à peu près 100.000 personnes" alors qu'un lundi comme le 14 août, quelque 200.000 voyageurs sont susceptibles d'emprunter le tronçon du RER interrompu, a averti samedi matin sur France Info le préfet de région Marc Guillaume.

L'inquiétude concerne principalement les professions "de première ligne" qui ne peuvent pas poser de RTT ou télétravailller, comme les professionnels de santé.

Les temps de parcours sont aussi grandement augmentés. Ainsi, pour se rendre à l'aéroport de Roissy depuis la gare du Nord, il fallait compter près d'une heure dimanche, contre 31 minutes en temps normal, selon le site du Transilien.

La ligne K du Transilien et le TER entre Paris et Laon sont également interrompus entre Paris et Mitry-Claye durant ces trois jours.

Le ministre des Transports Clément Beaune et le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou ont prévu de se rendre lundi matin à la Gare du Nord pour évaluer la situation.

Modernisation

Dimanche, les usagers se sont adaptés. "C'est la galère", pestait Badia qui réside au Havre (Seine-Maritime).

Anne Peitavi partie de Corse, devait prendre un vol pour l'Australie, où elle réside. "On ne pouvait pas se permettre de rater le vol Paris-Charles de Gaulle jusqu'à Sydney (...) Heureusement, j'avais prévu large mais, sinon, on aurait sûrement raté notre correspondance internationale".

Réalisés au cœur de l'été, quand la ligne est moins fréquentée, ces travaux ont pour objectif de moderniser les voies du RER B et de le doter d'un nouveau terminus près du Stade de France, utilisable en cas de coupure sur la ligne.

Le chantier est financé sur le budget du CDG Express, une liaison rapide qui doit relier rapidement la capitale à l'aéroport de Roissy à partir de 2026.

La RATP et Ile de France mobilités multiplient les travaux en ce dernier été avant les Jeux olympiques de Paris. Les ligne de RER A, C, D, E connaissent des fermetures partielles jusqu'à fin août, tout comme plusieurs lignes de métro.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.