Un ancien chef de l'armée et espion israélien compare les actions de son pays en Cisjordanie à celles de l'Allemagne nazie

La violence en Cisjordanie s'est intensifiée au cours des quinze derniers mois, avec des raids israéliens de plus en plus fréquents, des massacres de colons juifs dans les villages palestiniens et des attaques de rues aux mains des Palestiniens. (Reuters/File Photo)
La violence en Cisjordanie s'est intensifiée au cours des quinze derniers mois, avec des raids israéliens de plus en plus fréquents, des massacres de colons juifs dans les villages palestiniens et des attaques de rues aux mains des Palestiniens. (Reuters/File Photo)
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Publié le Lundi 14 août 2023

Un ancien chef de l'armée et espion israélien compare les actions de son pays en Cisjordanie à celles de l'Allemagne nazie

  • Amiram Levin: «Promenez-vous dans Hébron et vous verrez des rues où les Arabes ne peuvent pas marcher, tout comme ce qui s'est passé en Allemagne.»
  • Il a déclaré qu'il n'y avait pas de démocratie en Cisjordanie depuis 1967 et que l'armée israélienne «reste là à regarder les colons se déchaîner et commence à se rendre complice de crimes de guerre»

LONDRES: Un général de l'armée israélienne à la retraite et ancien espion du Mossad a qualifié l'occupation de la Cisjordanie par son pays d’«apartheid absolu», comparant ses méthodes à celles employées autrefois par l'Allemagne nazie.

Amiram Levin, ancien chef du Commandement du nord d'Israël, la partie des forces armées chargée de surveiller la région frontalière entre le Liban et la Syrie, et ancien chef adjoint du Mossad, a également condamné les hommes politiques d'extrême droite proches du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour les violations des droits dans le territoire palestinien.

La violence en Cisjordanie s'est intensifiée au cours des quinze derniers mois en raison des raids israéliens de plus en plus fréquents, des saccages des colons juifs dans les villages palestiniens et des attaques de rues aux mains des Palestiniens. Selon les Nations unies, au moins 196 Palestiniens et 24 Israéliens ont été tués au cours des hostilités depuis janvier.

S'exprimant dimanche à la radio Kan Reshat Bet, Levin a déclaré qu'il n'y avait pas de démocratie en Cisjordanie depuis 1967 et que l'armée israélienne «reste là à regarder les colons se déchaîner et commence à se rendre complice de crimes de guerre».

Par le passé, il a fait preuve de franchise et a tenu des propos extrêmes à l'égard des Palestiniens, notamment en 2017 lorsqu'il a déclaré qu'ils «méritaient» d'être occupés. Aujourd'hui, cependant, il déverse sa colère sur l'actuel gouvernement israélien de droite.

«Promenez-vous dans Hébron et vous verrez des rues où les Arabes ne peuvent pas marcher, tout comme ce qui s'est passé en Allemagne», a-t-il déclaré.

Dans une allusion à peine voilée au ministre des Finances, Belazel Smotrich, et au ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, il a ajouté: «Je ne plains pas les Palestiniens, je nous plains nous-mêmes. Nous sommes en train de nous tuer de l'intérieur. Bibi (Netanyahou) a échoué sur ce point; il a placé à des postes clés des criminels et des réfractaires qui, dans un pays civilisé, seraient derrière les barreaux.»

Danny Danon, haut responsable du Likoud, le parti au pouvoir en Israël, a rejeté les comparaisons avec le régime d'Adolf Hitler et a déclaré: «Ceux qui nous comparent à l'Allemagne ou au régime nazi devraient être interrogés.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.