L'hydrogène vert rebat les cartes de l'énergie mondiale avec l'Afrique du Nord en pointe

L'usine d'hydrogène verte construite par la société espagnole Iberdrola à Puertollano, en Espagne (Photo, AFP).
L'usine d'hydrogène verte construite par la société espagnole Iberdrola à Puertollano, en Espagne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 août 2023

L'hydrogène vert rebat les cartes de l'énergie mondiale avec l'Afrique du Nord en pointe

  • Sur la planisphère mondiale de l'hydrogène vert en 2050, l'Afrique du Nord est la première région exportatrice du monde et l'Europe la première zone importatrice
  • «Plusieurs pays du nord de l'Afrique comme le Maroc ou l'Egypte se saisissent de la question de l'hydrogène et des "stratégies hydrogène" y sont annoncées»

PARIS: Sur la planisphère mondiale de l'hydrogène vert en 2050, l'Afrique du Nord est la première région exportatrice du monde et l'Europe la première zone importatrice. Une étude du cabinet Deloitte rebat les cartes mondiales de l'énergie et, potentiellement, de l'industrie du futur.

L'émergence de l'hydrogène vert, liée à celle des énergies renouvelables, "redessinera le paysage mondial de l'énergie et des ressources dès 2030, et pourrait à terme constituer un marché de 1 400 milliards de dollars par an", affirme cette étude publiée au coeur de l'été.

En mai, le Conseil mondial de l'hydrogène, lobby créé à Davos en 2018 par les grands industriels du secteur, recensait avec le cabinet McKinsey, plus d'un millier de projets de production d'hydrogène vert annoncés dans le monde, nécessitant 320 milliards de dollars d'investissement, pour des mises en service prévues majoritairement avant 2030.

A l'horizon de 2050, selon Deloitte, les principaux exportateurs d'hydrogène vert devraient être "l'Afrique du Nord (110 milliards de dollars par an), l'Amérique du Nord (63 milliards de dollars), l'Australie (39 milliards de dollars) et le Moyen-Orient (20 milliards de dollars)".

Remplacer les énergies fossiles

Pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et respecter les engagements climatiques internationaux, la croissance des besoins en hydrogène vert est d'abord destinée à décarboner les industries de base fortement émettrices.

La pétro-chimie, la sidérurgie, le ciment, et les engrais sont concernés. Les transports lourds comme l'aviation ou le maritime sont aussi assoiffés d'hydrogène pour remplacer les énergies fossiles, ne pouvant dépendre comme l'automobile de batteries électriques.

La production d'hydrogène vert à partir de soleil ou de vent peut aussi servir à développer "de façon inclusive" l'industrie de pays émergents, espère le rapport. Par exemple, il pourrait permettre de développer la sidérurgie des pays du sud.

Mais actuellement, 99% de l'hydrogène industriel mondial est "gris", issu du gaz méthane sur des sites pétro-chimiques, une opération qui libère énormément de gaz à effet de serre comme le CO2 dans l'atmosphère, et participe au réchauffement de la planète.

Et moins de 1% de l'hydrogène peut être qualifié de "vert", issu de l'électrolyse de l'eau qui sépare les atomes d'oxygène et d'hydrogène par un courant électrique.

L'hydrogène vert du futur viendra donc de l'électrolyse de l'eau à partir d'électricité éolienne, solaire ou hydraulique. Certaines expériences en cours parient même sur une production directement en mer, à côté des éoliennes et d'eau de mer dessalée.

Une carte à jouer

C'est là que l'Afrique du Nord a une carte à jouer, souligne Sébastien Douguet, chef du conseil économique chez Deloitte, et co-auteur de l'étude basée sur des modélisations de données issues notamment de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).

"Plusieurs pays du nord de l'Afrique comme le Maroc ou l'Egypte se saisissent de la question de l'hydrogène et des 'stratégies hydrogène' y sont annoncées avec seulement quelques années de retard par rapport à l'Union européenne et aux Etats-Unis", relève le chercheur.

"Le Maroc a un très fort potentiel éolien souvent sous-estimé, et un grand potentiel solaire, et l'Egypte a les moyens de devenir le principal exportateur d'hydrogène vers l'Europe en 2050 grâce aux pipelines de gaz naturel déjà existants" qui seraient réaffectés à l'hydrogène, explique-t-il, interrogé par l'AFP.

"Dans notre étude nous faisons l'hypothèse d'un arrêt des investissements en 2040" dans la capture et le stockage du CO2 émis lors de la production d'hydrogène à base du gaz méthane, la stratégie actuelle des pays pétroliers du Golfe, mais aussi des Etats-Unis, de la Norvège ou du Canada, ajoute M. Douguet. L'hydrogène produit ainsi n'a pas l'étiquette verte, mais "bleue".

Plusieurs pays parient sur le transport par bateau de vecteurs intermédiaires comme le kérosène vert, le méthanol ou l'ammoniac, d'où l'hydrogène serait ensuite extrait à l'arrivée au port. Une stratégie déjà lancée au Japon et en Corée, importateurs, avec l'Australie, productrice d'ammoniac, selon M. Douguet.

"Cette économie verte peut devenir rentable pour les clients finaux, à condition que les soutiens publics pour l'établissement des infrastructures soit sur la longue durée et que les politiques publiques soient coordonnées", prévient toutefois l'auteur de l'étude.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.