Le coup de chaud s'étend et assomme une large moitié de l'Hexagone

Une femme marche sous un dispositif d'ombrage pour lutter contre la chaleur excessive dans une rue commerçante du centre-ville de Rennes, dans l'ouest de la France, le 20 juillet 2023, alors que l'Europe est frappée par une importante vague de chaleur. (AFP)
Une femme marche sous un dispositif d'ombrage pour lutter contre la chaleur excessive dans une rue commerçante du centre-ville de Rennes, dans l'ouest de la France, le 20 juillet 2023, alors que l'Europe est frappée par une importante vague de chaleur. (AFP)
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Publié le Lundi 21 août 2023

Le coup de chaud s'étend et assomme une large moitié de l'Hexagone

  • Dès 05h00, Météo-France relevait un exceptionnel 27°C à Nice, 24°C à Lyon et Perpignan, ou encore 23°C à Marseille ou Toulouse et le mercure devait atteindre au cours de la journée entre 35 à 38°C «sur une large partie sud et est du pays»
  • Cet épisode de chaleur est le plus intense de tout l'été 2023 et «l'un des plus tardifs avec un tel niveau d'intensité», souligne l'organe de prévisions

TOULOUSE: La vague de chaleur a étendu dimanche son étouffante emprise, une large moitié sud de la France et 49 départements contre 28 la veille subissant dès le matin des températures anormalement élevées alors que beaucoup d'automobilistes prennent encore le chemin du retour de vacances.

Dès 05h00, Météo-France relevait un exceptionnel 27°C à Nice, 24°C à Lyon et Perpignan, ou encore 23°C à Marseille ou Toulouse et le mercure devait atteindre au cours de la journée entre 35 à 38°C "sur une large partie sud et est du pays".

Cet épisode de chaleur est le plus intense de tout l'été 2023 et "l'un des plus tardifs avec un tel niveau d'intensité", souligne l'organe de prévisions.

Des pointes encore plus élevées que samedi étaient attendues dans le midi toulousain avec 38 à 39°C et jusqu'à 40 à 41 vers la basse vallée du Rhône entre Carpentras, Nîmes et Montélimar.

A l'image de cette dernière ville où la température sera neuf degrés plus élevée que la moyenne, les normales de saison (mesurées sur trente ans de 1991 à 2020) vont être largement dépassées dans la cinquantaine de départements concernés, a expliqué à l'AFP un prévisionniste de Météo-France.

C'est dans cette atmosphère étouffante que de très nombreux automobilistes prenaient encore la route ce dimanche, journée classée orange au niveau national dans le sens des retours par Bison futé, et même rouge en Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour anticiper, beaucoup ont choisi des départs précoces.

«Un peu de clim»

"On est partis de Brousse-le-Château, donc dans l'Aveyron, (...) à 7h30. Ça nous fait arriver à Monclar d'Agenais (Lot-et-Garonne) pas trop tard, vers 11h30", se réjouit Julien Segonzac, un chef d'entreprise, sur l'aire de Frontonnais, entre Toulouse et Montauban (31°C à 9h).

Julie Houillé, en route vers la Bretagne depuis Marseille, a fait de même: départ à 5h30, "on a fait au maximum les fenêtres ouvertes, puis un petit peu de clim et ça va aller", espère-t-elle.

Dans les grandes agglomérations, pour tenter de soulager les populations, les mairies ont mis en place des mesures spécifiques parfois encore renforcées ce dimanche.

Des maraudes supplémentaires et des dispositifs pour prendre des nouvelles des personnes isolées ont été organisés et les municipalités ont invité les habitants à se rapprocher des "lieux de fraîcheur": piscines, parcs ou musées climatisés, étendant souvent leurs horaires d'ouverture.

A Marseille, la ville a annoncé la gratuité de l’accès à toutes les piscines municipales de ce dimanche jusqu’à la fin de l’épisode caniculaire, ainsi que l’ouverture nuit et jour de la plage des Catalans, proche du Vieux-Port.

"Il faut réactiver les bons réflexes", a insisté le ministre délégué aux Transports Clément Beaune lors d'une visite en gare de Marseille-Saint-Charles, incitant à faire attention aux plus fragiles: enfants en bas âge, personnes âgées...

Des bouteilles d'eau sont distribuées gratuitement dans les gares concernées par la vigilance canicule, a-t-il indiqué.

A plus de 30°, les poules «ne pondent plus»

A Grenoble, dès l'ouverture à 09h30, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue devant la piscine Jean Bron et ses trois grands bassins découverts, a constaté une journaliste de l'AFP, même si l'affluence dans les piscines municipales était globalement conforme à la moyenne d'août.

Dans l'ouest, à Bordeaux par 29°C à l'ombre à la mi-journée, le soleil tapait sur la verrière des halles du marché des Capucins. Vincent Legrand, éleveur de poules en Dordogne, y vend ses oeufs depuis 7h. "Tout souffre avec la chaleur. Dès qu'il fait plus de 30°C, les poules ne mangent plus et ne pondent plus. Alors on fait tout pour limiter la température", a-t-il raconté.

Les fortes chaleurs obligent également à une prudence accrue face au risque incendie, notamment dans le sud-est: quatre massifs forestiers étaient fermés dans le Var, tout comme neuf des 25 massifs des Bouches-du-Rhône.

Selon Météo-France, des températures comparables voire plus élevées sont attendues lundi et l'épisode caniculaire devrait se maintenir jusqu'en milieu de semaine.

La configuration météorologique crée un "dôme de chaleur", "avec les hautes pressions qui bloquent la chaleur sur une partie de la France", a expliqué un prévisionniste. "Le deuxième ingrédient, c'est le réchauffement climatique qui vient augmenter la probabilité d'avoir des températures élevées aussi tardivement", a-t-il souligné.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.


En prison, Sarkozy protégé par deux policiers armés, «folie sécuritaire» dénonce un syndicat

Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
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  • L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention"
  • Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier

PARIS: Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants.

L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur CNews/Europe 1.

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier.

Ce dispositif, qui relève du ministère de l'Intérieur, a été établi "en lien avec le garde des Sceaux" et "sera maintenu tant que le besoin sera jugé utile", selon Beauvau qui précise que "cette situation inédite impose de prendre les mesures de sécurité adéquates, adaptées à la spécificité de la personnalité et du contexte".

S'il est "un citoyen comme les autres", "des menaces un peu plus importantes" pèsent sur "l'ancien président de la République qu'est Nicolas Sarkozy. "La décision a été prise et donc elle a été appliquée immédiatement", a précisé Laurent Nuñez.

Cette annonce a provoqué l'ire du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa Justice, qui a dénoncé, dans un communiqué, "un dispositif insensé, une folie sécuritaire".

"Introduire des armes dans une détention, même sous prétexte de protection, c'est franchir une ligne rouge", écrit Alexandre Caby, le secrétaire général du syndicat, dans un communiqué particulièrement courroucé.

"En installant des policiers au cœur de la détention, l'État dit clairement: les personnels pénitentiaires ne seraient pas capables d'assurer la sécurité d'un seul détenu, fût-il un ancien Président", s'estomaque-t-il, parlant de "trahison du service public pénitentiaire", de "gifle monumentale".

Pour le ministre de l'Intérieur, "c'est une décision visant à assurer sa sécurité", "en plus, évidemment, de tout ce qui est mis en œuvre par l'administration pénitentiaire".

L'Ufap-Unsa Justice exige notamment "la fin de la présence armée en détention" et "des excuses publiques".

"Justiciable comme un autre" 

Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été condamné le 25 septembre pour association de malfaiteurs dans le procès libyen à cinq ans de prison, une détention inédite dans l'histoire de la République. Il a fait appel de cette décision.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15 mardi matin, l'ancien président est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé.

Trois Français sur quatre estiment qu'il est "un justiciable comme un autre, qui ne doit pas être traité différemment des autres personnes condamnées", selon un sondage RTL-Toluna Harris Interactive publié mercredi.

Un chiffre qui tombe à 52% chez les sympathisants des Républicains, ajoute le sondage.

Nicolas Sarkozy devrait rester "un minimum de trois semaines ou d'un mois" en prison, avait indiqué mardi son avocat Christophe Ingrain. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée dans la foulée du placement sous écrou.

Reçu par le président Emmanuel Macron vendredi dernier à l'Elysée, l'ex-chef de l'Etat pourrait aussi recevoir la visite en prison du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Des visites désapprouvées par "une majorité de Français", tout comme le rassemblement de soutien qui s'est tenu mardi matin devant son domicile, d'après le sondage RTL-Toluna Harris Interactive.

Ils sont ainsi 53% à désapprouver ce rassemblement, et 57% la visite annoncée de Gérald Darmanin, selon cette enquête réalisée en ligne mardi auprès d'un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Le garde des Sceaux avait déclaré lundi qu'il irait "voir en prison" Nicolas Sarkozy, assurant qu'en tant que ministre de la Justice il pouvait "aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu".

Ce projet a été critiqué par le plus haut parquetier de France, le procureur général près la Cour de cassation Rémi Heitz, qui y a vu un risque "d'atteinte à l'indépendance des magistrats".


Les parents de Sébastien Lecornu placés sous protection policière

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  • Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu
  • Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise

PARIS: Les parents du Premier ministre Sébastien Lecornu ont été placés sous protection policière pour des raisons de sécurité dans leur lieu de résidence, a appris mercredi l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, confirmant une information du Parisien.

Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu.

Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise.

Selon Le Parisien, ils sont accompagnés de trois policiers 24 heures sur 24, "un chauffeur et deux officiers de sécurité".

Le quotidien ajoute que ce couple a "fait l'objet d'une évaluation" par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et qu'à l'issue, ils ont été classés en T4, "soit le plus bas niveau de menace sur une échelle qui en compte quatre".

L'attribution de cette protection policière à des personnalités fait régulièrement polémique, toujours selon le quotidien.

En septembre, Sébastien Lecornu a publié un décret supprimant les derniers avantages "à vie" des anciens Premiers ministres, qui concernaient l'usage d'un véhicule et d'un chauffeur, et la protection policière, limitant à 10 ans cette attribution.

Ce décret entrera en vigueur le 1er janvier 2026.