Biden attendu à Hawaï après les critiques sur la gestion des incendies dévastateurs

Le président américain Joe Biden et la première dame Jill Biden descendent de l'Air Force One à leur arrivée à l'aéroport international de Reno-Tahoe, à Reno, dans le Nevada, le 18 août 2023. Joe Biden se rend à Lake Tahoe pour des vacances et à Maui pour évaluer les conséquences des incendies de forêt meurtriers. (AFP)
Le président américain Joe Biden et la première dame Jill Biden descendent de l'Air Force One à leur arrivée à l'aéroport international de Reno-Tahoe, à Reno, dans le Nevada, le 18 août 2023. Joe Biden se rend à Lake Tahoe pour des vacances et à Maui pour évaluer les conséquences des incendies de forêt meurtriers. (AFP)
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Publié le Lundi 21 août 2023

Biden attendu à Hawaï après les critiques sur la gestion des incendies dévastateurs

  • Le président démocrate, qui sera accompagné de sa femme Jill, se voit notamment reprocher par ses adversaires républicains de ne pas s'être suffisamment exprimé publiquement sur la catastrophe
  • Il est notamment resté silencieux lorsque le bilan s'est considérablement alourdi

WASHINGTON: Joe Biden est attendu lundi à Hawaï, près de deux semaines après les incendies catastrophiques qui ont fait au moins 114 morts sur l'île de Maui où les opérations de recherches continuent, dans un contexte de critiques de la gestion du drame par les autorités.

Le président démocrate, qui sera accompagné de sa femme Jill, se voit notamment reprocher par ses adversaires républicains de ne pas s'être suffisamment exprimé publiquement sur la catastrophe. Il est notamment resté silencieux lorsque le bilan s'est considérablement alourdi.

"Il n'est pas évident que Biden reçoive un accueil chaleureux chez certains groupes à Maui", a prévenu le Star Advertiser, un journal d'Honolulu.

Il est prévu que l'octogénaire rencontre des familles, des secouristes et des responsables locaux de l'archipel situé dans le Pacifique. Il survolera aussi en hélicoptère les régions dévastées et devrait annoncer la nomination d'un coordinateur fédéral pour les efforts de reconstruction, selon un responsable de la Maison Blanche.

"Il va pouvoir être témoin des conséquences" de ces incendies, et "sentir la désolation dans cette population", a déclaré dimanche sur CNN Deanne Criswell, patronne de l'agence fédérale américaine de gestion des catastrophes (Fema). "Il va pouvoir rassurer les habitants de Maui sur le fait que le gouvernement fédéral est là pour les soutenir."

M. Biden, qui interrompt pour l'occasion ses vacances dans l'Etat du Nevada, annoncera donc le déblocage de financements d'urgence.

Un millier de personnes n'ont pas encore été localisées, dont une partie pourraient venir alourdir le bilan des victimes décédées.

Face aux critiques de responsables républicains, la Maison Blanche a souligné que Joe Biden était resté en "contact étroit" avec le gouverneur d'Hawaï, le démocrate Josh Green, et avait reçu des informations régulières sur la situation.

Le président avait déclaré l'état de catastrophe naturelle à Hawaï le 10 août, deux jours après le début des incendies, permettant de déployer les moyens d'aide d'urgence de l'Etat fédéral.

Image présidentielle

Mais les critiques portent aussi sur la réponse des autorités locales.

La visite présidentielle se déroulera quelques jours seulement après la démission du chef de l'agence de gestion des crises de Maui, accusé de ne pas avoir fait retentir les sirènes d'alarme lors de l'incendie meurtrier ayant ravagé la ville de Lahaina (12 000 habitants), sur la côte ouest de l'île.

Pris de court, certains habitants s'étaient jetés à la mer pour échapper aux flammes.

"Est-ce que j'aurais aimé que les sirènes retentissent? Bien sûr", a déclaré dimanche le gouverneur Josh Green, tout en expliquant qu'elles n'étaient "historiquement" pas utilisées pour des feux, mais pour les tsunamis et les ouragans.

Face au sentiment d'abandon qui gronde, Joe Biden ne doit pas répéter les erreurs de ses prédécesseurs. Si ces visites auprès de la population sont un passage obligé après une catastrophe, elles risquent aussi de détourner les opérations de secours et peuvent se révéler néfastes pour l'image présidentielle.

Une photo du président George W. Bush survolant la Louisiane sans s'y poser après l'ouragan Katrina en 2005 était devenue le symbole d'une administration déconnectée.

Donald Trump avait, lui, été filmé en train de lancer nonchalamment des rouleaux de papier essuie-tout lors d'une visite à Porto Rico après un ouragan en 2017.

114 décès

Pour le moment, 114 décès ont été confirmés à Hawaï, soit l'incendie le plus meurtrier depuis plus d'un siècle aux Etats-Unis. Et le bilan définitif pourrait être bien plus lourd.

Environ 85% de la zone touchée a été couverte par "une armée" de secouristes et chiens renifleurs, à la recherche de corps dans les décombres, a déclaré dimanche Josh Green. Couvrir les 15% restants pourrait prendre "des semaines" selon lui, car il s'agit de bâtiments plus grands dont il faudra déblayer les structures.

Peu de corps ont déjà pu être identifiés jusqu'à présent.

Une enquête sur l'origine de l'incendie a été ouverte. Certains soupçonnent le rôle de lignes électriques.

Le fournisseur d'électricité Hawaiian Electric est accusé de ne pas avoir coupé le courant, aggravant la situation avec la chute de poteaux électriques alors que soufflaient des vents violents.

Au-delà des erreurs humaines, Josh Green a désigné un autre coupable, s'appuyant sur le nombre croissant de feux sur l'archipel: "Soyons clairs, le changement climatique est là, nous sommes en plein dedans."

Selon les scientifiques, la végétation envahissante qui s'est développée sur l'île depuis plusieurs décennies, très résistante aux sécheresses mais très inflammable, a également contribué à la propagation rapide des feux.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.