Coup de chaud sur la Nupes avant les universités d'été de la gauche

Auréolé de son soutien au mouvement contre la réforme des retraites, le rappeur est l'invité vedette de la rentrée de la gauche: des journées d'été des Verts jeudi, aux Amfis des Insoumis samedi, puis à la Fête de l'Huma en septembre. (AFP)
Auréolé de son soutien au mouvement contre la réforme des retraites, le rappeur est l'invité vedette de la rentrée de la gauche: des journées d'été des Verts jeudi, aux Amfis des Insoumis samedi, puis à la Fête de l'Huma en septembre. (AFP)
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Publié le Mardi 22 août 2023

Coup de chaud sur la Nupes avant les universités d'été de la gauche

  • La saison politique 2023/2024 qui se dessine sera notamment rythmée par deux élections: les sénatoriales de septembre puis les européennes de juin
  • Malgré ces tensions palpables, les différents partis ont pris soin de s'inviter mutuellement à leurs universités d'été et à la Fête de l'Humanité, l'autre temps fort communiste de la rentrée

PARIS: La fin de la Nupes doit-elle désormais être envisagée? La question pourra plus que jamais se poser cette semaine lors des universités d'été de rentrée des quatre formations de gauche, qui verront si elles peuvent dépasser leurs multiples points de désaccord.

Les socialistes à Blois, les écologistes au Havre, les communistes à Strasbourg et les Insoumis près de Valence: chacun va lancer de son côté, mais en même temps, cette nouvelle saison politique.

"Les universités d'été ont des logiques identitaires pour les partis: le jeu, c'est d'attirer l'attention sur soi. Elles donnent le tempo pour la rentrée. La question de la Nupes va forcément être abordée, elle est incontournable", explique le politologue Rémi Lefebvre, estimant qu'il est "fort probable que certains leaders ne jouent pas l'apaisement".

La saison politique 2023/2024 qui se dessine sera notamment rythmée par deux élections: les sénatoriales de septembre puis les européennes de juin.

Deux pierres d'achoppement pour l'alliance de gauche.

Récemment, malgré la pause estivale, Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard ont encore dénoncé le "double langage" de leurs alliés, Manuel Bompard allant jusqu'à accuser l'acte II de la Nupes d'être "bloqué par le refus de (leurs) partenaires d'avancer".

Dans leur viseur notamment, une alliance excluant LFI pour la première échéance et la désignation par les Verts et les communistes de leurs propres chefs de file pour la seconde.

L'occasion d'une passe d'armes sur X entre Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon, d'où il est ressorti que les liens entre les deux dirigeants de gauche sont actuellement inexistants.

"On a le sentiment que LFI part du principe que tout cela est terminé et qu'ils veulent faire porter le chapeau aux partenaires", estime auprès de l'AFP un responsable communiste.

Autre dissonance, plus symbolique: le traitement réservé au rappeur Médine, invité jeudi aux universités d'été d'Europe Ecologie - Les Verts et samedi à celles de La France insoumise.

Si son invitation, entachée par des accusations d'antisémitisme, a jeté le trouble chez les Verts, mettant ainsi la pression sur Marine Tondelier, elle semble être beaucoup mieux passée chez les Insoumis.

"Médine n'est pas raciste", a assuré Jean-Luc Mélenchon, en ciblant les "soumis au qu'en-dira-t-on des hypocrites" qui se trouvent parmi les "opposants" au macronisme.

Nul doute que l'accueil réservé au rappeur au Havre et près de Valence sera bien différent.

Mélenchon, Médine, la police, les élections: à gauche, l'union reste un combat

Parcourue de tensions depuis sa naissance, l'alliance des partis de gauche Nupes multiplie ces derniers mois les crises révélatrices de ses lignes de fracture, à la fois sur les valeurs, la stratégie et le leadership.

 

Aux élections, pas d'avenir en commun

L'accord électoral leur a permis de rebondir aux législatives, mais les membres de la Nupes partent en ordre dispersé aux prochains scrutins.

Pour les sénatoriales de septembre, écologistes, socialistes et communistes ont trouvé un accord partiel. Laissant de côté des Insoumis qui enragent de rester absents de la chambre haute.

Pour les européennes, EELV et PCF ont déjà désigné leurs chefs de file. Manière d'affirmer une "vision de l'Europe" différente, justifie la patronne des Verts Marine Tondelier. D'autant plus que les sondages prédisent davantage de sièges avec quatre listes qu'une seule.

Sauf qu'à ce jeu-là, LFI risque d'être surclassée par ses partenaires. Alors que les mêmes oracles donnent une liste commune en tête, devant la majorité et l'extrême droite. "Un formidable point d'appui" pour la conquête du pouvoir, estime Manuel Bompard, fustigeant des alliés qui "organisent la désunion".

 

Police partout, union nulle part

Le clivage n'est pas nouveau. Déjà, en 2021, la présence d'Olivier Faure, Fabien Roussel et Yannick Jadot à une manifestation de soutien à la police avait exposé des divergences profondes, entre mais aussi au sein des partis de gauche.

Les récentes émeutes, provoquées par la mort du jeune Nahel lors d'un contrôle de police, ont ravivé la discorde quand Jean-Luc Mélenchon a dénoncé "l'escalade sécuritaire" du pouvoir, sans appeler au calme. Position désavouée par M. Faure, "en profond désaccord", et M. Roussel, qui s'en est "désolidarisé".

En retour, les Insoumis reprochent aux socialistes le "permis de tuer" accordé aux policiers avec la loi Cazeneuve de 2017, dont ils réclament l'abrogation.

La gauche pourra encore compter ses divisions sur le sujet le 23 septembre, lors de la marche "contre les violences policières" organisée par LFI et EELV, à laquelle PS et PCF n'iront pas.

 

Médine, l'allié qui divise

Auréolé de son soutien au mouvement contre la réforme des retraites, le rappeur est l'invité vedette de la rentrée de la gauche: des journées d'été des Verts jeudi, aux Amfis des Insoumis samedi, puis à la Fête de l'Huma en septembre.

Mais l'artiste controversé a relancé des accusations récurrentes d'antisémitisme en s'attaquant à l'essayiste Rachel Khan, petite-fille de déportée qualifiée de "resKHANpée" dans un tweet.

Il n'en fallait pas plus pour réveiller la querelle chez les écolos, dont plusieurs ténors ont manifesté leur malaise, de Julien Bayou à Sandrine Rousseau, jusqu'à Noël Mamère.

Le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner, s'en est mêlé en affirmant que "la gauche ne doit jamais cultiver l'ambiguïté sur les valeurs".

Les Insoumis, eux, ont évacué le problème: "Médine n'est pas raciste", a tranché Jean-Luc Mélenchon, jugeant les autres partis de gauche "soumis au qu'en-dira-t-on des hypocrites".

 

Mélenchon, l'éléphant dans la pièce

Jamais avare d'un tweet, le triple candidat à la présidentielle apparaît comme le dynamiteur en chef de l'union qu'il a portée sur les fonts baptismaux.

Comme lorsqu'en plein débat parlementaire sur les retraites, il intime à ses troupes de ne pas "précipiter" un vote sur l'article clé des 64 ans, que ses alliés espéraient pourtant remporter.

La semaine dernière encore, il s'en est pris à M. Faure, coupable selon d'un "incorrigible double langage" entre appel à l'union et "choix sectaires" pour les prochaines élections, et l'invitant à manifester contre la "loi permis de tuer" qu'il n'a "toujours pas reniée".

Figure du commandeur, "en retrait mais pas en retraite" depuis l'été 2022, M. Mélenchon a beau affirmer qu'il n'est "pas candidat à (sa) succession", certains le soupçonnent de se préparer pour 2027. Quitte pour cela à se débarrasser d'une Nupes devenue un obstacle.

«Attaque au bazooka»

Malgré ces tensions palpables - "toute critique est prise comme une attaque au bazooka" regrette le responsable communiste - les différents partis ont pris soin de s'inviter mutuellement à leurs universités d'été et à la Fête de l'Humanité, l'autre temps fort communiste de la rentrée.

Au programme notamment, plusieurs conférences portant sur l'avenir de la gauche, notamment une séance aux "AmFis" de LFI intitulée "Un nouveau souffle pour la NUPES !", et regroupant un représentant des quatre principaux partis de la Nupes, que le leader communiste Fabien Roussel trouvait "dépassée" dès le mois d'avril.

Peut-être cette conférence donnera-t-elle un aperçu du séminaire de rentrée prévu en septembre pour les députés de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, autour de Julien Bayou (EELV), Benjamin Lucas (Génération-s) , Jérôme Guedj (PS), Elsa Faucillon (PCF) et Danielle Simonnet (LFI).

L'occasion peut-être de relancer la version parlementaire de cette alliance, qui est, de l'avis général, celle qui a le mieux marché.

"L'union de la gauche n'est pas née avec la Nupes. Ce n'est pas en reproduisant ce qu'elle a été en 2022 que la gauche gagnera: il faut inventer une autre forme d'union, pour franchir un saut qualitatif", estime le responsable communiste.

Avec l'examen prévu à l'automne sur le projet de loi sur l'immigration, la gauche va chercher à oublier ses divisions pour mieux marquer son opposition au gouvernement.

Une sérénité dont les partis auront besoin même en interne: au sein du Parti socialiste, Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie farouchement opposée à la Nupes, boudera le rendez-vous.


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.

 


La France fixe une nouvelle doctrine d'intervention en mer contre les traversées clandestines vers l'Angleterre

Un bateau de la Gendarmerie maritime française navigue à proximité de bateaux de passeurs transportant des migrants qui tentent de traverser la Manche au large de la plage de Gravelines, dans le nord de la France, le 27 septembre 2025. (AFP)
Un bateau de la Gendarmerie maritime française navigue à proximité de bateaux de passeurs transportant des migrants qui tentent de traverser la Manche au large de la plage de Gravelines, dans le nord de la France, le 27 septembre 2025. (AFP)
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  • La France prévoit de lancer prochainement des opérations en mer pour intercepter les “taxi-boats” transportant clandestinement des migrants vers l’Angleterre
  • Cette initiative intervient après une hausse des traversées de la Manche, avec plus de 39 000 arrivées en 2025

LILLE: Après des mois de discussions, la France a annoncé vendredi qu'elle allait débuter "prochainement" des opérations visant à intercepter en mer des petits bateaux clandestins en chemin vers l'Angleterre, avant qu'ils n'embarquent des groupes de migrants.

Ce changement de doctrine engagé par Paris sous pression de Londres était en gestation depuis plusieurs mois.

Les forces de l'ordre françaises peinent à trouver la parade face aux "taxi-boats", un mode d'action des passeurs consistant à faire partir une embarcation d'un point éloigné des principales plages de départ où sont rassemblés les migrants.

Le taxi-boat s'approche ensuite du rivage et vient récupérer des passagers directement dans l'eau, avant de poursuivre sa route vers l'Angleterre.

"La Gendarmerie maritime sera bientôt en mesure d'effectuer des opérations de contrôle et d'intervention en mer, sur des embarcations soupçonnées d'être des taxi-boats", a déclaré à l'AFP la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), confirmant des informations du journal Le Monde.

Le quotidien évoque un document signé par le préfet maritime mais aussi ceux du Nord, de la Somme et du Pas-de-Calais.

Le ministère de l'Intérieur français n'a pas souhaité réagir.

Côté britannique, un porte-parole du gouvernement a simplement rappelé vendredi à l'AFP que Londres a "déjà travaillé à s'assurer que les autorités en France réforment leurs tactiques en mer afin qu'elles puissent intervenir dans les eaux peu profondes".

- Pas de filets à ce stade -

Actuellement, une fois une embarcation clandestine en mer, seul le dispositif de secours intervient en cas de besoin, en raison des risques que présentent ce type d'opérations, comme prévu par les conventions internationales.

Désormais, il pourra aussi y avoir des "opérations de contrôle et d'intervention (...) issues d'études menées par l'ensemble des services de l’État concernés", a précisé la Prémar. Elles "comportent des dispositions prenant en compte la primauté de la sauvegarde de la vie humaine".

Ces futures opérations de la gendarmerie maritime sont prévues en amont de l'embarquement de passagers, pour ne pas mettre leurs vies en péril, selon une source proche du dossier.

"L'ensemble des travaux sur le sujet se fait en lien avec les parquets concernés", a souligné à l'AFP la procureure de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Cécile Gressier.

En outre, la Prémar précise que "l'emploi de filets visant à stopper le taxi-boat n'est pas envisagé à ce stade".

Cette méthode, mentionnée la semaine dernière dans la presse, avait soulevé l'indignation d'associations d'aide aux migrants et d'ONG comme Amnesty International.

Pour le professeur de droit international Thibaut Fleury-Graff, "les interceptions sont susceptibles d'être contraires au droit de quitter tout pays" inscrit dans le Pacte de l'ONU sur les droits civils et politiques, et doivent respecter "l'ensemble des droits de la personne humaine".

Les taxi-boats embarquent leurs passagers sur une ou plusieurs haltes et repartent en direction de l'Angleterre surchargés, transportant régulièrement plus de 70 candidats à l'exil dans des conditions périlleuses.

Au moins 27 migrants sont morts cette année lors de ces dangereuses tentatives de traversées de la Manche, selon un décompte de l'AFP.

Après le pire naufrage dans la Manche, qui a fait 31 morts en novembre 2021, le parquet de Paris a demandé vendredi un procès en correctionnelle pour 14 hommes, nés pour la plupart en Afghanistan et en Irak, soupçonnés d'être impliqués dans des réseaux de passeurs à l'origine du drame.

Depuis le 1er janvier, plus de 39.000 personnes sont arrivées sur les côtes anglaises à bord de petites embarcations, selon les données britanniques, soit plus que sur la totalité de 2024.

Plus de la moitié des personnes arrivées clandestinement au Royaume-Uni entre septembre 2024 et septembre 2025 sont de cinq nationalités: Érythréens (la nationalité la plus représentée), Afghans, Iraniens, Soudanais et Somaliens.

Le gouvernement travailliste britannique, sous pression de l'extrême-droite, a annoncé ce mois-ci une réforme qui durcit fortement sa politique d'asile et d'immigration, espérant ainsi décourager les arrivées irrégulières de migrants sur ces "small boats", qu'il peine à endiguer.


France: des ONG inquiètes d'une baisse de l'aide au développement

Le docteur Bertrand Chatelain (à gauche), de l'ONG Médecins du Monde (MdM), examine un réfugié lors d'une opération de maraudage dans le camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023. (AFP)
Le docteur Bertrand Chatelain (à gauche), de l'ONG Médecins du Monde (MdM), examine un réfugié lors d'une opération de maraudage dans le camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023. (AFP)
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  • Plusieurs ONG françaises alertent sur un désengagement de la France en matière d’aide au développement, dans un contexte mondial déjà marqué par une baisse générale de la solidarité internationale
  • Les organisations humanitaires redoutent des conséquences majeures pour des millions de personnes

PARIS: Plusieurs ONG françaises, dont Médecins du Monde, ont critiqué vendredi un "désengagement croissant" de Paris envers la solidarité internationale, le gouvernement entendant amputer, dans le prochain budget, l'aide au développement de 700 millions d'euros, dans un contexte international tendu.

Sandrine Simon, directrice santé et plaidoyer de Médecins du Monde, critique une décision qui va "à l'encontre des engagements" de la France dans ce secteur. Elle évoque sa "grande inquiétude" et son "incompréhension".

En France, où l'aide publique au développement a été réduite ces dernières années, les coupes envisagées dans le projet de loi de finances 2026 s'élèvent à 700 millions d'euros, pour un montant alloué de 3,7 milliards d'euros.

"A chaque fois qu'il y a ne serait-ce qu'un million d'euros qui est coupé, on sait qu'il y a des milliers, voire des millions de personnes derrière qui sont affectées", alerte Anne Bideau, directrice générale de Plan International France, rappelant une "tendance à la baisse de l'aide publique au développement un peu partout dans le monde".

"on sait que les conséquences vont être dramatiques, donc on est extrêmement inquiets", ajoute Mme Bideau auprès de l'AFP.

Début 2025, le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), sous l'impulsion du président républicain Donald Trump, avait provoqué une onde de choc internationale.

Mais la fin de l'USAID avait mis en exergue une tendance de fond: le montant accordé par 32 pays riches de l'OCDE et l'Union européenne à l'aide au développement a diminué en 2024 de 7,1% (en terme réel) à 212,1 milliards de dollars, selon une estimation de l'OCDE, une première en six ans.

"On a des crises à répétition, le Soudan, Gaza etc. Il y a une augmentation des besoins et il y a une réduction de l'aide", déplore pour sa part Stéphane Doyon, de Médecins Sans Frontières, ONG qui n'est pas financée par le gouvernement français.

En France, cette coupe est justifiée "par l'effort nécessaire sur les finances publiques - et pas pour des raisons idéologiques comme aux Etats-Unis", affirme une source diplomatique à l'AFP, rappelant qu'elle n'a pas encore été votée.

"Entre la loi de finances 2024 et le projet de loi de finances 2026, on aurait une baisse de moitié de l'aide publique au développement", a calculé la Coordination Sud, qui regroupe des associations françaises de solidarité internationale.

Avec des conséquences concrètes pour les ONG qui comptent sur le soutien de l'Etat.

"Nous espérions recevoir de l'argent de l'Agence française de développement qui vient de nous annoncer qu'ils ne nous soutiendraient pas l'année prochaine", explique Sandrine Simon, de Médecins du Monde, au moment où l'ONG elle-même programme avec "un niveau d'incertitudes très important ce budget 2026, bien au-delà des années passées."

Dans le pire des scénarios, avec des coupes budgétaires massives, plus de 22 millions de personnes pourraient mourir de causes évitables d'ici à 2030, selon une étude menée par des chercheurs espagnols, brésiliens et mozambicains.