Pakistan : évacuation des huit personnes, dont six enfants, bloquées dans une cabine téléphérique

Les personnes regardent pendant qu'un soldat de l'armée descend d'un hélicoptère lors d'une opération de sauvetage pour secourir des personnes bloqués dans un téléphérique dans le village de Pashto de la province montagneuse de Khyber Pakhtunkhwa, le 22 août 2023. (Photo, AFP)
Les personnes regardent pendant qu'un soldat de l'armée descend d'un hélicoptère lors d'une opération de sauvetage pour secourir des personnes bloqués dans un téléphérique dans le village de Pashto de la province montagneuse de Khyber Pakhtunkhwa, le 22 août 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 23 août 2023

Pakistan : évacuation des huit personnes, dont six enfants, bloquées dans une cabine téléphérique

  • Les six écoliers ont été coincés avec deux adultes pendant plus de 12 heures mardi après la panne de leur télécabine dans la verdoyante vallée d'Allai
  • Les autorités ont annoncé mercredi la fermeture de tous les dispositifs de ce type pendant une semaine dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, où s'est produit l'incident, le temps qu'ils soient inspectés

PASHTO: Des hélicoptères militaires et des commandos pakistanais ont sauvé huit personnes, dont six écoliers, bloquées depuis des heures dans une cabine de téléphérique artisanal suspendue au-dessus d'un profond ravin, dans une région montagneuse et isolée du nord-ouest du Pakistan.

Les six écoliers ont été coincés avec deux adultes pendant plus de 12 heures mardi après la panne de leur télécabine dans la verdoyante vallée d'Allai, une région montagneuse et isolée, avant d'être sauvés en soirée par des hélicoptères militaires et des experts en tyrolienne.

Ils étaient sur le chemin de l'école, où trois d'entre eux devaient recevoir leurs résultats de fin d'année, quand deux des trois câbles actionnant la cabine ont cédé, l'arrêtant à plus de 300 m au-dessus du précipice.

"Quand l'incident a eu lieu, j'ai tout oublié. Tout ce dont je me rappelais, c'était ma mère et Dieu", a raconté à l'AFP l'un d'entre eux, dénommé Niaz Muhammad, 18 ans, et originaire du village de Pashto.

Mercredi, Niaz et ses deux camarades ont marché pendant deux heures sur un sentier rocailleux pour rejoindre leur école et découvrir qu'ils avaient réussi leurs examens, avant d'être à nouveau examinés par des médecins.

Certains des passagers du téléphérique de fortune ont expliqué à l'AFP avoir plusieurs fois perdu tout espoir et avoir envisagé en sauter.

"Certains des enfants étaient très frustrés et ont pensé à sauter, mais les passagers plus âgés nous ont donné confiance", a rapporté Rizwan Ullah, 15 ans.

"Quand la télécabine a tournoyé, nous étions terrifiés et nous avons commencé à réciter le Coran et à nous encourager pour ne pas sauter", a-t-il ajouté.

«Nous avons perdu espoir» 

Tout l'après-midi mardi, des hélicoptères de l'armée ont mené des opérations de reconnaissance à proximité de la cabine.

Un soldat a été descendu dans un harnais pour donner aux occupants de la nourriture, de l'eau et des médicaments, mais le courant d'air causé par les pâles l'a fait toucher le dernier câble retenant la cabine, laquelle a vrillé et tremblé.

"Quand l'hélicoptère est arrivé puis reparti sans nous avoir secourus, nous avons perdu espoir", a indiqué Gul Faraz, un commerçant de 25 ans qui était également dans la cabine.

"Il y a eu des moments où nous avons pensé que nous n'allions pas survivre", a-t-il reconnu.

Les habitants, qui gèrent eux-mêmes le téléphérique, avaient dû recourir aux hauts-parleurs des mosquées pour alerter les autorités de l'autre côté de la vallée, dans cette zone dénuée de toute route ou pont.

Pendant des heures, des villageois et proches rassemblés de part et d'autre du profond ravin, situé à plusieurs heures de toute agglomération, ont fébrilement assisté aux opérations de secours.

Un premier enfant a finalement pu être hélitreuillé au bout de 12 heures, alors que la lumière du jour commençait à décliner. L'hélicoptère de l'armée a ensuite été contraint par les conditions météo et la tombée de la nuit à rentrer à la base.

Des commandos du Special Service Group (SSG) pakistanais, connus sous le nom de "Maroon Berets", et des experts locaux ont alors utilisé le câble retenant la nacelle comme une tyrolienne pour secourir le reste du groupe.

«Héros de la nation»

Les deux adultes ont été les derniers à être récupérés, quelques heures plus tard.

Le Premier ministre, Anwaar-ul-Haq Kakar, a qualifié les sauveteurs de "héros de la nation".

"Un formidable travail d'équipe de l'armée, des services de secours, des autorités locales et de la population", a-t-il salué sur X (anciennement Twitter).

Niaz a le sentiment qu'une "seconde vie" lui a été accordée. "C'était le moment le plus terrifiant de ma vie".

"Quand je suis arrivé chez moi, elle (sa mère) m'attendait à la porte. Nous nous sommes enlacés, elle m'a embrassé et nous avons pleuré. C'était très émouvant pour nous deux", a-t-il repris.

Au Pakistan, de telles cabines artisanales activées par des câbles ou parfois de simples cordes, sont fréquemment utilisées pour relier des villages isolés dans les régions montagneuses.

Les autorités ont annoncé mercredi la fermeture de tous les dispositifs de ce type pendant une semaine dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, où s'est produit l'incident, le temps qu'ils soient inspectés.

Mais, comme d'autres dans son village, Niaz n'a, malgré la rude épreuve qu'il vient de vivre, pas d'autre option que de continuer à utiliser le téléphérique pour se déplacer.


Inde: l'opposition fustige Modi et ses propos anti-musulmans

Le Premier ministre indien et chef du parti au pouvoir Bharatiya Janata (BJP), Narendra Modi (Photo, AFP).
Le Premier ministre indien et chef du parti au pouvoir Bharatiya Janata (BJP), Narendra Modi (Photo, AFP).
Short Url
  • M. Modi a offert au parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) deux victoires écrasantes en 2014 et 2019
  • Les analystes politiques l'ont donné vainqueur avant même les élections générales qui ont débuté le 19 avril

NEW DELHI: L'opposition indienne a accusé jeudi le Premier ministre Narendra Modi de tenir des propos stigmatisant les musulmans et alimentant, en plein processus électoral, les tensions sectaires dans la plus grande démocratie du monde, constitutionnellement laïque.

M. Modi déploie "son jeu habituel consistant à diviser les hindous et les musulmans", a déclaré jeudi P. Chidambaram, ancien ministre des Finances et membre influent du Congrès, principal parti d'opposition,

"Le monde observe et analyse les déclarations du Premier ministre indien, qui ne sont pas à la gloire de l'Inde", a-t-il ajouté.

M. Modi a offert au parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) deux victoires écrasantes en 2014 et 2019 en jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou.

Agé de 73 ans et encore très populaire dans l'ensemble du pays, le Premier ministre brigue un troisième mandat à la tête du pays.

Les analystes politiques l'ont donné vainqueur avant même les élections générales qui ont débuté le 19 avril et se déroulent en sept phases jusqu'au 1er juin.

M. Modi a présenté mardi sa candidature au siège de député de Varanasi (Bénarès), cité sacrée de l'hindouisme, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh (nord), qu'il occupe depuis une décennie.

L'opposition et les défenseurs des droits accusent M. Modi de favoriser les hindous, majoritaires dans le pays, au détriment d'importantes minorités, dont 210 millions d'Indiens musulmans, inquiètes pour leur avenir.

M. Modi a récemment suscité l'indignation dans les rangs de l'opposition en accusant le Congrès de vouloir distribuer la "richesse nationale" aux "infiltrés", "à ceux qui ont le plus d'enfants", désignant ainsi la communauté musulmane.

L'opposition a saisi les autorités électorales qui n'ont pas sanctionné le Premier ministre. L'Inde est constitutionnellement laïque et son code électoral interdit toute campagne fondée sur des "sentiments communautaires".

Dans un entretien mardi sur la chaîne d'information continue News18, le chef du gouvernement s'est défendu d'alimenter et d'exploiter tout clivage entre hindous et musulmans.

Discrimination 

"Le jour où je commencerai à parler des hindous-musulmans sera celui où je perdrai ma capacité à mener une vie publique", a-t-il affirmé en hindi.

Le lendemain, en plein rassemblement électoral, Narendra Modi accusait le Congrès d'orchestrer un "jihad par le vote" pour que les musulmans se prononcent contre lui.

Au début de la semaine, Madhavi Latha, actrice et candidate du BJP à Hyderabad (sud), s'est autorisée, dans un bureau de vote, à vérifier que la carte électorale de musulmanes correspondait à leur identité, exigeant qu'elles ôtent leur voile.

La police de la ville a ouvert une enquête sur l'incident.

Au total, 968 millions d'Indiens sont appelés à élire les 543 membres de la chambre basse, soit plus que la population totale des Etats-Unis, de l'Union européenne et de la Russie réunis.


L'axe Pékin-Moscou, facteur de «stabilité» et de «paix» selon Xi et Poutine

Le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping assistent à un concert marquant le 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la Chine (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping assistent à un concert marquant le 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la Chine (Photo, AFP).
Short Url
  • Tout juste de retour d'une tournée en Europe, Xi Jinping y a défendu le droit de maintenir avec son voisin russe des liens économiques normaux
  • Vladimir Poutine est arrivé jeudi matin à Pékin pour une visite de deux jours, son premier voyage à l'étranger depuis sa réélection en mars et son deuxième en Chine en un peu plus de six mois

PEKIN: Xi Jinping et Vladimir Poutine ont défendu jeudi l'axe Pékin-Moscou comme un facteur de "stabilité" et de "paix" dans le monde, le dirigeant russe espérant un soutien accru de la Chine à sa guerre en Ukraine.

La relation Chine-Russie "est non seulement dans l'intérêt fondamental des deux pays et des deux peuples, mais elle est également propice à la paix", a estimé Xi Jinping, lors d'une rencontre avec son homologue à Pékin.

Et "la Chine est prête à travailler avec la Russie pour (...) soutenir l'équité et la justice dans le monde". "La relation Chine-Russie aujourd'hui a été durement acquise et les deux parties doivent la chérir et la nourrir", a-t-il ajouté.

Cette relation est "un facteur de stabilité sur la scène internationale", a assuré de son côté Vladimir Poutine, selon le Kremlin. Elle "n'est pas opportuniste et elle n'est dirigée contre personne".

"Ensemble, nous soutenons les principes de justice et un ordre démocratique mondial reflétant les réalités multipolaires et fondé sur la loi internationale", a-t-il déclaré.

Après leur entretien bilatéral, les deux hommes ont signé un communiqué commun pour approfondir le "partenariat stratégique global" sino-russe, selon l'agence officielle Chine nouvelle.

«Reconnaissant»

Vladimir Poutine est arrivé jeudi matin à Pékin pour une visite de deux jours, son premier voyage à l'étranger depuis sa réélection en mars et son deuxième en Chine en un peu plus de six mois.

Quelques heures plus tôt, il s'était félicité des avancées de l'armée russe en Ukraine.

Dans leur communiqué commun jeudi, Pékin et Moscou jugent "nécessaire" d'éviter toute décision contribuant "à la prolongation des hostilités et à une nouvelle escalade du conflit".

Une formulation qui semble viser Européens et Américains, la Chine et la Russie affirmant régulièrement que ce sont les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine qui font durer la guerre.

Le géant asiatique est une planche de salut économique cruciale pour la Russie, en proie aux lourdes sanctions occidentales.

Tout juste de retour d'une tournée en Europe, Xi Jinping y a défendu le droit de maintenir avec son voisin russe des liens économiques normaux. La Chine bénéficie notamment d'importations d'énergie russe bon marché.

S'exprimant devant la presse au côté de Xi Jinping, Vladimir Poutine s'est dit jeudi "reconnaissant" envers la Chine pour ses "initiatives" de paix dans la crise ukrainienne, selon les agences russes.

La Chine appelle régulièrement au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays (sous-entendu Ukraine comprise) mais exhorte aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.

Ligne rouge 

"Les deux parties sont d'accord sur le fait qu'une solution politique à la crise en Ukraine est la voie à suivre", a déclaré M. Xi face à la presse.

"La Chine espère que la paix et la stabilité seront rapidement rétablies sur le continent européen et continuera à jouer un rôle constructif à cette fin", a-t-il promis.

Par ailleurs, Vladimir Poutine a jugé "nuisible" toute alliance politique et militaire "fermée" en Asie-Pacifique, où son partenaire chinois est en concurrence avec les Etats-Unis, qui coopèrent avec l'Australie et le Royaume-Uni pour contrer l'influence de Pékin.

Le président russe a également rencontré jeudi après-midi le Premier ministre Li Qiang, lequel a déclaré que Pékin souhaitait "continuer à approfondir la coopération dans divers domaines" avec Moscou.

Ces liens sino-russes étroits sont vus avec une suspicion croissante en Occident.

Washington a fixé une ligne rouge à Pékin - ne pas fournir directement d'armes à Moscou - et dit n'avoir à ce jour pas eu la preuve du contraire.

Mais les Etats-Unis estiment que le soutien économique chinois permet tout de même à la Russie de renforcer sa production de missiles, de drones et de chars.

Banques prudentes 

Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine, dépassant les 220 milliards d'euros en 2023, selon les douanes chinoises.

Les exportations chinoises vers le voisin russe ont toutefois baissé en mars et en avril, après la menace de sanctions américaines.

Car un décret signé en décembre par le président américain Joe Biden autorise désormais des sanctions secondaires contre les banques étrangères liées à la machine de guerre russe. Le Trésor américain peut les exclure du système financier mondial, fondé sur le dollar.

Plusieurs banques chinoises ont ainsi interrompu ou réduit leurs transactions avec leurs clients russes, selon huit ressortissants des deux pays impliqués dans le commerce bilatéral.

La Chine cherche parallèlement à renouer ses liens avec les Etats-Unis et devrait limiter le renforcement de sa coopération avec la Russie, selon des analystes.

Moscou et Pékin ont toutefois signé jeudi plusieurs accords commerciaux.

Vendredi, Vladimir Poutine doit se rendre à Harbin (nord-est) pour visiter une foire dédiée au commerce et aux investissements.


Le Premier ministre slovaque dans un état stable mais toujours «très grave»

Le Premier ministre slovaque Robert Fico transporté d'un hélicoptère par des médecins et ses agents de sécurité à l'hôpital de Banska Bystrica, en Slovaquie, où il doit être soigné, le 15 mai 2024. (Photo de AFP)
Le Premier ministre slovaque Robert Fico transporté d'un hélicoptère par des médecins et ses agents de sécurité à l'hôpital de Banska Bystrica, en Slovaquie, où il doit être soigné, le 15 mai 2024. (Photo de AFP)
Short Url
  • Le dirigeant de 59 ans a subi mercredi «une opération de cinq heures», a précisé la directrice de l'établissement Miriam Lapunikova
  • Selon le vice-Premier ministre, il s'agit d'«une attaque politique» à laquelle il faudra «réagir en conséquence»

BANSCA BYSTRICA: Le Premier ministre slovaque Robert Fico se trouve jeudi matin dans un état stable mais toujours "très grave", après avoir été blessé par balle la veille, a déclaré le vice-Premier ministre Robert Kalinak.

"Cette nuit, les médecins ont réussi à stabiliser l'état du patient", a déclaré M. Kalinak, qui est également ministre de la Défense. "Malheureusement, l'état reste très grave, car ses blessures sont compliquées", a-t-il ajouté lors d'un point de presse devant l'hôpital Roosevelt de Banska Bystrica (centre).

Le dirigeant de 59 ans a subi mercredi "une opération de cinq heures", a précisé la directrice de l'établissement Miriam Lapunikova, confirmant qu'il est toujours dans un état "vraiment très grave" et va rester en soins intensifs.

Robert Fico a été touché par balle "plusieurs fois", selon sa page officielle Facebook, mercredi en début d'après-midi après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie. L'attentat a suscité une vive émotion dans le pays d'Europe centrale et une vague de condamnations internationales.

Selon M. Kalinak, il s'agit d'"une attaque politique" à laquelle il faudra "réagir en conséquence".

La police a arrêté l'assaillant présumé, un homme de 71 ans identifié par les médias slovaques comme un écrivain local. Aucune information n'a été donnée à ce stade sur ses motivations.