Un débat républicain tendu que Trump écrase de son absence

Des partisans du candidat républicain à la présidence, l'ancien président Donald Trump, portent des pancartes autour du Fiserv Forum le 22 août 2023 à Milwaukee, Wisconsin. (Photo, Getty Images via AFP)
Des partisans du candidat républicain à la présidence, l'ancien président Donald Trump, portent des pancartes autour du Fiserv Forum le 22 août 2023 à Milwaukee, Wisconsin. (Photo, Getty Images via AFP)
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Publié le Jeudi 24 août 2023

Un débat républicain tendu que Trump écrase de son absence

  • L'ex-dirigeant américain a choisi de snober le premier débat pour l'élection de 2024 du Parti républicain, en raison de sa très large avance dans les enquêtes d'opinion républicaines
  • C'est tout le paradoxe: inculpé quatre fois en moins de six mois, le milliardaire écrase pour l'instant virtuellement toute la concurrence dans la course à l'investiture

MILWAUKEE: Inflation, insécurité, avortement... mais surtout Trump: les candidats républicains à la présidentielle américaine de 2024 se sont écharpés sur de nombreuses questions mercredi lors du premier débat de la campagne, sans l'ancien président, cerné par les enquêtes et bien décidé à jouer les trouble-fête.

Les quatre inculpations du tempétueux milliardaire, qui font l'objet d'une attention médiatique vertigineuse, ont donné lieu aux échanges les plus acrimonieux.

Mais aussi à une séquence des plus étranges: à la question de savoir si Donald Trump devrait se voir confier les clés de la Maison Blanche, même s'il était condamné pénalement en justice, tous les candidats - sauf deux - ont levé la main, de façon plutôt hésitante.

Y compris Ron DeSantis, le principal rival de l'ancien président, mais dont le statut d'étoile montante de la droite dure a été fortement remis en question ces dernières semaines.

"Il est grand temps d'arrêter de normaliser son comportement", a au contraire déclaré Chris Christie, un des candidats les plus critiques de Donald Trump, mais qui a été vivement hué par le public.

«Chasse aux sorcières»

Le principal intéressé, Donald Trump, avait choisi de snober ce rendez-vous, organisé à Milwaukee dans le Wisconsin, en raison selon lui de sa très large avance dans les enquêtes d'opinion républicaines.

C'est tout le paradoxe: inculpé au pénal quatre fois en moins de six mois, l'ex-dirigeant écrase pour l'instant toute la concurrence dans la course à l'investiture républicaine.

Chaque rebondissement dans sa longue saga judiciaire lui rapporte des millions de dollars en dons, versés par des trumpistes convaincus que le septuagénaire est victime d'une "chasse aux sorcières".

Pour les rivaux de l'ex-magnat de l'immobilier, qui peinent à exister dans un univers politique et médiatique complètement centré autour des déboires judiciaires de l'ancien président, cette soirée était la chance de se distinguer à ne pas rater.

Certaines des piques les plus vives ont fusé quand la question de l'avortement a été abordée -- un sujet politiquement miné pour les républicains, qui ont récemment enchaîné les revers sur cette question dans les urnes.

Notamment entre Nikki Haley, la seule femme à prétendre à l'investiture républicaine, et l'ancien vice-président Mike Pence, qui a "consacré sa vie à Jésus Christ".

Fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, ce sexagénaire a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021 -- un autre sujet vivement commenté à Milwaukee mercredi.

D'autres candidats relativement inconnus du grand public et prétendants possibles à un poste de vice-président ont cherché à avoir leur moment de gloire. "Laissez-moi répondre à la question que tout le monde se pose à la maison ce soir: qui est ce type maigre avec un drôle de nom de famille?", a lancé Vivek Ramaswamy, un entrepreneur qui a fait fortune dans les biotechnologies, suscitant des rires dans l'assemblée.

Mais l'équation était d'autant plus périlleuse que Donald Trump lui-même avait décidé d'assurer la contre-programmation.

L'ancien président, volontiers provocateur, a donné une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de Fox News, diffusée sur X (ex-Twitter) volontairement à la même heure que le débat.

Durant un échange d'environ 45 minutes, Donald Trump a couvert des sujets très variés et parfois inattendus, comme le décès en prison du financier déchu Jeffrey Epstein, ou sa relation avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Le républicain a assuré que sa priorité, s'il revenait à la Maison Blanche, serait de "fermer la frontière" avec le Mexique pour réduire l'immigration. Il a également multiplié les attaques contre Joe Biden, qualifié de "pire président de l'histoire de notre pays".

Inculpé en Géorgie, Giuliani, ex-avocat de Trump, dénonce une «attaque contre la Constitution»

L'ancien avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, a qualifié mercredi en Géorgie d'"attaque contre la Constitution" son inculpation par les autorités de cet Etat du sud-est du pays pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection de 2020.

"Cette inculpation est une parodie" de justice, a déclaré M. Giuliani à sa sortie de la prison du comté de Fulton à Atlanta, capitale de l'Etat, où il s'est officiellement constitué prisonnier avant de repartir en liberté sous caution.

"C'est une attaque non seulement contre moi et contre le président Trump, mais contre le peuple américain", a-t-il affirmé aux dizaines de journalistes qui se bousculaient pour l'interroger par une chaleur écrasante, dans un enchevêtrement de micros et de câbles.

La procureure du comté "Fani Willis restera dans l'Histoire américaine comme celle qui a perpétré l'une des pires attaques contre la Constitution américaine", a-t-il ajouté.

Après l'arrivée de M. Giuliani à Atlanta en provenance de New York, dont il a été le maire emblématique, ses avocats sont allés au tribunal pour une audience sur le montant de sa caution, qui a été fixée par le juge à 150 000 dollars.

Trump en Géorgie jeudi

Illustration de la drôle de campagne dans laquelle l'ancienne star de la télé-réalité est lancée, Donald Trump se rendra dès ce jeudi à Atlanta pour se présenter aux autorités de l'Etat américain de Géorgie, où il est accusé d'avoir tenté d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020.

En pratique, M. Trump sera placé formellement en état d'arrestation. Les autorités de cet Etat du sud-est du pays devraient ensuite prendre sa photo d'identité judiciaire, le fameux "mugshot", à l'effet potentiellement infamant pour le candidat républicain.

Il ressortira ensuite libre, ayant versé une caution de 200.000 dollars.

Parmi les téléspectateurs du débat de Fox News devait figurer Joe Biden, qui affrontera, sauf grande surprise, le vainqueur de ces primaires républicaines le 5 novembre 2024.

Il a lui-même accéléré le tempo de sa campagne, avec un spot publicitaire diffusé juste avant l'émission de Fox News, pourtant la chaîne préférée des conservateurs.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.