Le Kremlin nie avoir ordonné de tuer Prigojine et recadre les paramilitaires

L'accident, qui a nourri les spéculations quant à l'assassinat de celui qui était devenu l'ennemi du Kremlin après sa rébellion avortée en juin, a tué les 10 occupants de l'appareil, selon les autorités. (AFP).
L'accident, qui a nourri les spéculations quant à l'assassinat de celui qui était devenu l'ennemi du Kremlin après sa rébellion avortée en juin, a tué les 10 occupants de l'appareil, selon les autorités. (AFP).
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Publié le Vendredi 25 août 2023

Le Kremlin nie avoir ordonné de tuer Prigojine et recadre les paramilitaires

  • Les enquêteurs ont annoncé en début de soirée avoir récupéré les dix corps des victimes sur les lieux du crash ainsi que les enregistreurs de vol
  • Wagner, qui a quitté l'Ukraine après sa rébellion, reste actif en Afrique mais son avenir est désormais en suspens

MOSCOU: Le Kremlin a nié vendredi avoir ordonné l'assassinat du chef du groupe Wagner Evguéni Prigojine et a sommé les paramilitaires de prêter serment de "loyauté" à la Russie, deux mois après leur coup de force avorté.

Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, a qualifié de "mensonge absolu" les insinuations de dirigeants occidentaux selon lesquelles le Kremlin avait orchestré le crash de l'avion qui transportait M. Prigojine mercredi.

"Actuellement, autour de la catastrophe aérienne et des morts tragiques de passagers, notamment d'Evguéni Prigojine, il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quelle direction on spécule en Occident", a-t-il aussi dit.

Nombre des détracteurs du régime russe ou de ses ex-partisans tombés en disgrâce ont été tués ou ciblés par des tentatives d'assassinat. Le Kremlin a toujours démenti toute implication.

Les enquêteurs ont, de leur côté, affirmé que les investigations suivaient leur cours. Ils ont annoncé en début de soirée avoir récupéré les dix corps des victimes sur les lieux du crash ainsi que les enregistreurs de vol et ont indiqué que des "analyses génétiques moléculaires" étaient en cours pour établir leur identité.

"L'enquête vérifiera minutieusement toutes les versions possibles de ce qui s'est passé", a insisté le Comité d'enquête russe sur Telegram.

"Trop brutal" 

Le plus proche allié du Kremlin, le président du Bélarus Alexandre Loukachenko, a lui soutenu le Kremlin en affirmant "ne pas pouvoir imaginer" Vladimir Poutine donnant l'ordre d'assassiner le patron de Wagner.

"Je connais Poutine", a déclaré M. Loukachenko, cité par l'agence de presse d'Etat Belta. "C'est un homme réfléchi, très calme" et le crash était "un travail trop brutal et amateur".

Et Moscou n'a pas attendu très longtemps pour recadrer les milliers de paramilitaires, obligés par un décret présidentiel depuis vendredi de prêter serment comme le font les soldats de l'armée régulière.

Ils devront notamment jurer "fidélité" et "loyauté" à la Russie, "suivre strictement les ordres des commandants et des supérieurs" et "respecter de manière sacrée la Constitution" russe.

De son côté, le Bélarus a dit vouloir garder "le noyau" dur de Wagner selon un schéma "bâti" avec Evgueni Prigojine avant le crash.

"Wagner a vécu, Wagner est vivant et Wagner vivra au Bélarus", a-t-il martelé, sans préciser pour quelle mission et pour combien de temps ces mercenaires serviraient au Bélarus.

Vladimir Poutine avait qualifié Evguéni Prigojine, qu'il côtoyait depuis les années 1990, de traître en raison de sa rébellion armée des 23 et 24 juin.

Il a évoqué jeudi soir, après 24 heures de silence, un homme "talentueux" qui avait commis des "erreurs", et aussi loué le rôle joué par Wagner sur le front en Ukraine.

"Un ami, un frère" 

Evguéni Prigojine avait renoncé à sa mutinerie après un accord qui prévoyait son exil avec ses hommes au Bélarus et l'abandon des poursuites.

Pourtant, il a continué à se rendre en Russie et a été reçu au moins une fois au Kremlin en juin. Le mois suivant, il était à Saint-Pétersbourg en marge du sommet Russie-Afrique, continent sur lequel Wagner est particulièrement actif.

Dmitri Peskov a néanmoins nié vendredi toute rencontre récente entre MM. Poutine et Prigojine.

Jeudi, des habitants de Saint-Pétersbourg, où le groupe était basé, ont défilé pour déposer des fleurs sur un mémorial improvisé, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains, qui appréciaient son nationalisme et son franc-parler volontiers critique des élites russes.

"Pour nous, c'était un ami, un frère. Je pense que pour tous les soldats c'est un moment très important", a dit Natalia, 31 ans, allée à vélo mettre son bouquet à l'ombre du bâtiment de verre où Wagner a établi son QG.

A Washington, Paris, Berlin ou Kiev, de hauts responsables ont sous-entendu que leurs soupçons se portaient sur le Kremlin.

Le Pentagone a pour sa part dit n'avoir "aucune information indiquant qu'un missile sol-air" avait été tiré contre l'appareil, alors que des groupes sur Telegram proches de Wagner mentionnent cette piste.

Wagner, qui a quitté l'Ukraine après sa rébellion, reste actif en Afrique mais son avenir est désormais en suspens. Partout où il a été déployé, ce groupe est accusé d'exactions, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.