Algérie: faire face au stress hydrique, le traitement des eaux usées?

Station de déssalement d'eau de mer de Corso, d'une capacité de 80 mille mètres cubes. (Photo fournie).
Station de déssalement d'eau de mer de Corso, d'une capacité de 80 mille mètres cubes. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 25 août 2023

Algérie: faire face au stress hydrique, le traitement des eaux usées?

  • Selon les conclusions des études effectuées par le Centre de recherche en environnement (CRE), le traitement et le recyclage des eaux usées constituent la solution idéale
  • Le gouvernement algérien a mis en place un plan d’urgence en matière de construction de barrages et de stations de dessalement d’eau de mer

PARIS: L’Algérie, qui puise son eau potable de trois sources – barrages, nappes phréatiques et stations dessalement de l’eau de mer –, souhaite renforcer son investissement dans la sécurisation des ressources hydriques. Classée parmi les pays les plus exposés à un très grave stress hydrique causé, entre autres, par la faible pluviométrie, une sécheresse récurrente, elle s’oriente, via l'Office national de l'assainissement (Ona), vers la construction de seize nouvelles stations d'épuration. Cette option est recommandée par les experts du secteur. En effet, ces derniers plaident pour le traitement et le recyclage des eaux usées qui seront réutilisées dans divers secteurs d'activités économiques, dont l'agriculture.

Miser sur le traitement des eaux usées

Selon les conclusions des études effectuées par le Centre de recherche en environnement (CRE), le traitement et le recyclage des eaux usées constituent la solution idéale pour se préserver des aléas climatiques comme les épisodes de sécheresse récurrents.

Lors d’un séminaire organisé par le CRE qui portait sur «l’innovation pour la réutilisation et la valorisation des eaux usées», les 23 et 24 mai 2023 à Annaba, la directrice de l’établissement, Zihad Bouslama, a affirmé que l’Algérie disposait de 171 stations d’épuration des eaux usées d’une capacité 900 m3/an, contre 70 seulement en 2000.

«Pour faire face de manière durable à la raréfaction de cette ressource et répondre à des besoins en constante augmentation qui généreront tout autant d’eaux usées, la solution consiste à recycler, traiter les eaux usées pour mieux les réutiliser», souligne-t-elle devant de nombreux universitaires, chercheurs et industriels qui travaillent dans le domaine de la valorisation des eaux usées. Zihad Bouslama met en avant les avancées technologiques et techniques importantes qui ont permis la mise en place des méthodes innovantes et efficaces en matière de traitement et d’épuration des eaux usées et de dépollution.  

«Nous rejetons près de 80% des 2 milliards de litres d'eau potable que nous consommons. Il faut traiter les eaux usées et les réutiliser pour les besoins de l'agriculture, de l'industrie et des loisirs», explique Ahmed Kettab, un expert international.

Interrogé par Arab News en français sur l’intérêt du traitement des eaux usées pour pallier le déficit des ressources hydriques, Ahmed Kettab, expert international, professeur et directeur de recherche à l’École nationale polytechnique d’Alger, plaide, lui aussi, pour le renforcement des efforts dans cette filière. «Nous rejetons près de 80% des 2 milliards de litres d'eau potable que nous consommons. Il faut traiter les eaux usées et les réutiliser pour les besoins de l'agriculture, de l'industrie et des loisirs. Cette ressource doit absolument passer par des traitements primaire, secondaire et même tertiaire pour être réutilisée par l’agriculture et l’industrie et les loisirs», nous explique-t-il.

De son côté, la chercheuse agroécologiste Fattoum Lakhdari affirme que le traitement des eaux usées est indispensable pour préserver la santé publique et regrette que des milliers de mètres cubes d’eaux usées partent dans l’environnement sans être utilisés. «Les volumes croissants d’eaux usées, dus aux nouveaux modes de production et de consommation des Algériens, peuvent présenter un véritable danger pour la santé de la population, mais aussi pour l’environnement», mentionne-t-elle dans une déclaration à la presse nationale.  

Adapter la stratégie de l’eau à la donne climatique

Pour faire face à cette situation marquée par le manque de disponibilité des ressources en eau, le gouvernement algérien a mis en place un plan d’urgence en matière de construction de barrages et de stations de dessalement d’eau de mer. À la question de l’optimisation de l’utilisation des ressources en eau, Ahmed Kettab souligne qu’il est «impératif d’adapter la stratégie de gestion de l’eau à la donne climatique». Pour lui, un budget de 20 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) consacré au secteur de l’eau a permis au pays de disposer de 85 barrages; l’objectif est d’atteindre 125 à 130 barrages à l’horizon 2025-2030.

Ahmed Kettab rappelle que les 11 stations de dessalement d’eau de mer recensée permettent d’alimenter près de 17% de la population algérienne par les eaux dessalées en 2022 et sera de 40% en 2024 et 60% à l’horizon 2030. Selon lui, les unités de production en cours de construction à travers le littoral vont permettre d’atteindre un objectif de production de 6 millions de mètres cubes par jour.


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.


Les ministres saoudien et syrien se rencontrent à Riyad pour stimuler la coopération numérique

Le ministre saoudien des communications et des technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a reçu son homologue syrien, Abdulsalam Haykal, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des communications et des technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a reçu son homologue syrien, Abdulsalam Haykal, à Riyad. (SPA)
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  • Haykal est en visite au Royaume avec une délégation de haut niveau pour participer au Symposium mondial des régulateurs
  • Les discussions ont porté sur le renforcement des partenariats techniques stratégiques et sur l'avancement des initiatives conjointes dans les domaines de l'infrastructure numérique, de l'innovation et de l'entrepreneuriat

RIYADH : Le ministre saoudien des communications et des technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a reçu son homologue syrien, Abdulsalam Haykal, à Riyad.

Haykal est en visite dans le Royaume avec une délégation de haut niveau pour participer au Symposium mondial des régulateurs, qui se tient à Riyad jusqu'au 3 septembre.

Les discussions ont porté sur le renforcement des partenariats techniques stratégiques et sur l'avancement des initiatives conjointes dans les domaines de l'infrastructure numérique, de l'innovation et de l'entrepreneuriat, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les deux ministres ont également insisté sur la nécessité de donner aux jeunes les moyens de contribuer à la construction d'une économie numérique prospère qui soutienne le développement durable.

Mohammed Abu Nayan, président du Conseil d'affaires saoudo-syrien, ainsi que des hauts fonctionnaires et des cadres de l'économie numérique, de l'espace et de l'écosystème de l'innovation de l'Arabie saoudite, ont assisté à la réunion.