Le roi Salmane annonce un budget de 264 milliards de dollars pour l'Arabie Saoudite, «avec la santé au centre des priorités»

Le roi Salmane d'Arabie Saoudite prononce un discours après avoir signé le budget du Royaume pour 2021 lors d'une réunion virtuelle du Cabinet dans la capitale Riyad (Photo, SPA)
Le roi Salmane d'Arabie Saoudite prononce un discours après avoir signé le budget du Royaume pour 2021 lors d'une réunion virtuelle du Cabinet dans la capitale Riyad (Photo, SPA)
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Le roi Salmane annonce un budget de 264 milliards de dollars pour l'Arabie Saoudite, «avec la santé au centre des priorités»

  • Le budget se concentre sur les soins de santé et la lutte contre les défis du Covid-19
  • La Vision 2030 de l'Arabie saoudite a réussi le « test de résistance » économique face à la pandémie, selon les décideurs politiques

DUBAÏ: L'Arabie saoudite est parvenue à surmonter les ravages de la pandémie du Covid-19 grâce à la stratégie de diversification de l'économie prévue par la Vision 2030, qui a également mis la santé de la population au centre des priorités, ont déclaré mardi les dirigeants du Royaume. 

Le roi Salmane a annoncé le budget de 2021 qui prévoit des dépenses de 990 milliards de SR (264 milliards de dollars) : « Nous avons ordonné de donner la priorité dans le budget à la santé et à la sécurité des citoyens et des résidents, et de poursuivre les efforts visant à limiter les effets de la pandémie sur notre économie ». 

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a déclaré que l'année 2020 a été une année difficile pour le monde entier en raison de la pandémie de coronavirus, « mais l'économie du Royaume a démontré sa capacité à résister à l'impact de cette pandémie ». 

« La crise a été gérée avec une grande attention et efficacité, ce qui a permis de limiter ses conséquences négatives sur l'économie saoudienne », a-t-il ajouté.  

La présentation du budget précise que « La Vision 2030 a été mise à l'épreuve par la pandémie et a considérablement renforcé la résilience de l'économie et contribué à réduire l'impact négatif de la crise ». 

Les projections pour 2021 ont révélé que l'on prévoit cette année un ralentissement du PIB de 3,7 %, suivi d'une croissance de 3,2 % qui sera réalisée l'année prochaine, « en partant de l'hypothèse que l'activité économique poursuivra sa reprise au cours de l'année ». 

Selon d'autres indicateurs importants, le déficit budgétaire a atteint 12 % cette année, en grande partie en raison de la baisse des recettes pétrolières. Il sera de 4,9 % en 2021 et disparaîtra pratiquement - à 0,4 % - en 2023. 

« Cette reprise est prévue grâce aux efforts du gouvernement qui œuvre à améliorer l'efficacité des dépenses et à atteindre la stabilité et la durabilité budgétaires », indique la déclaration.   

Le ministre des Finances, Mohammed Al-Jadaan, a déclaré que l'année 2020 a été marquée par un « résultat exceptionnel » dans la manière dont le Royaume a affronté la pandémie en prenant des « décisions courageuses » telles que la suspension des pèlerinages de l'Oumra et des prières dans les mosquées.  

Selon lui, si les secteurs du transport aérien et du tourisme continuent de souffrir, de nombreux autres secteurs connaissent pourtant une évolution positive. Ainsi, l'Arabie saoudite a gagné la confiance des entreprises, à un niveau qui compte parmi les plus élevés au monde. 

« Les vaccins seront accompagnés d'une reprise accélérée de l'économie », explique M. Al-Jadaan.  

Par ailleurs, l'Arabie saoudite a fait l'objet de critiques pour avoir dépensé moins que les autres pays du G20 en matière de soutien budgétaire pendant la crise. Toutefois, M. Al-Jadaan affirme que la récession du Royaume a été moins grave que celle des autres pays et que ses mesures budgétaires ont donc été plus efficaces. 

Les recettes publiques en 2020 ont été atteintes par la baisse des prix mondiaux du pétrole, ce qui a provoqué l'augmentation du déficit budgétaire. Néanmoins, M. Al-Jadaan précise que « le Royaume a tenu à rétablir la stabilité des marchés pétroliers grâce à son rôle de leader au sein de l'OPEP et a sa coordination avec les pays de l'OPEP+ ». 

Le ministre a exclu une révision du taux actuel de TVA de 15 % que ce soit sur le court ou le moyen terme. Il a cependant annoncé une relance du programme de privatisation en 2021, et affirmé prévoir que le montant provenant de la vente des entreprises et des actifs du gouvernement doublera pour atteindre environ 30 milliards de SR. 

Interrogé par Arab News pour savoir si les ressources du Fonds d'investissement public constituaient une concurrence inéquitable pour le secteur privé, le ministre a déclaré que « la stratégie du Royaume est claire en ce qui concerne le soutien et l'autonomisation du secteur privé. Nous ne voulons en aucun cas entrer en concurrence avec le secteur privé ». 

 « Mais ... le secteur privé a hésité à s'engager dans certains domaines. En effet, ce secteur est incapable de faire face à certains risques, et le gouvernement essaie d'ouvrir ces horizons, par le biais du FIP (Fonds public d'investissement d'Arabie saoudite) et d'autres outils ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.  


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.